
Un responsable de l'opposition togolaise a lancé mardi un appel à la résistance populaire après la confirmation par la Cour constitutionnelle de la victoire de Faure Gnassingbé, fils du défunt général-président Gnassingbé Eyadéma, à l'élection présidentielle du 24 avril.
Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l'Union des forces pour le changement (UFC, principale composante du collectif d'opposition), a également annoncé que l'opposition ne participerait à aucun gouvernement d'union nationale sous la présidence de Faure Gnassingbé.
La consigne donnée à nos sympatisants est la résistance populaire. Nous allons donner à ce régime du fil à retordre, a-t-il dit à Reuters.
Quelques minutes auparavant, la Cour constitutionnelle avait annoncé que Faure Gnassingbé, candidat du parti au pouvoir RPT, avait remporté 60,15% des voix.
"La cour proclame Faure Gnassingbé président élu de la République", a annoncé le président de cette juridiction, Atsou-Koffi Amegah.
L'opposition, dont le candidat, Emmanuel-Bob Akitani, a officiellement obtenu 38,25% des suffrages, conteste ce résultat en parlant de consultation truffée d'irrégularités.
Elle a déjà proclamé Akitani vainqueur du scrutin avant de demander son annulation dans près de la moitié des circonscriptions.
Faure Gnassingbé, dont le père est décédé subitement le 5 avril après avoir régné d'une main de fer sur le Togo pendant 38 ans, devrait prêter serment dès mercredi.
L'armée avait pris mardi position en force aux abords de la Cour constitutionnelle à Lomé, avec des tireurs d'élite postés sur les toits et des pick-up hérissés de mitrailleuses déployés non loin.
L'annonce, officieuse, la semaine dernière de la victoire du candidat du pouvoir sortant avait provoqué de sanglantes émeutes dans la capitale et on craignait que la confirmation des résultats par la Cour constitutionnelle provoque une nouvelle flambée de violence.
Faure Gnassingbé, qui est âgé de 39 ans et dont l'expérience politique est limitée, avait été propulsé à la tête de l'Etat par l'armée togolaise au lendemain de la mort de son père.
Mais il avait dû renoncer à ce poste devant l'agitation de la rue et les pressions de la communauté internationale, notamment en Afrique de l'Ouest. |