Michael Jackson était très endetté, vivant largement au-dessus de ses moyens, à l'époque des abus sexuels présumés contre un mineur en 2003 pour lesquels il est jugé devant le tribunal de Santa Maria (Californie, ouest), a affirmé mardi 3 mai l'accusation, qui a obtenu un nouveau délai pour boucler son dossier.
Une demi-heure avant la clôture de l'audience, l'accusation a en effet appelé un nouveau témoin, Rudy Provencio.
Ancien assistant artistique de la star, embauché par Jackson en 2001 et ayant travaillé à ses côtés jusqu'à la fin février 2003, Provencio, jeune, bronzé et décontracté, a adopté un ton gouailleur pour s'adresser aux jurés, provoquant des rires et le sourire du juge Rodney Melville.
L'accusation marque des points
Son interrogatoire devait se poursuivre mercredi. Selon des médias américains, Provencio en sait beaucoup sur l'entourage de la star et l'accusation qui a essuyé plusieurs revers ces derniers jours, compte enfin tenir son témoin clef.
Dans l'ensemble, l'accusation a plutôt marqué des points mardi.
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L'expert comptable John Duross O'Bryan (bien John Duross O'Bryan), qui a épluché les comptes de la star, a affirmé qu'il s'était endetté de quelque 70 millions de dollars entre 1999 et 2003 et qu'il dépensait, sur cette période, "entre 20 et 30 millions de plus par an qu'il n'en gagnait".
Il a cité un document financier datant de juin 2002, montrant que le chanteur possédait 130 millions de dollars d'avoirs pour 415 millions de dettes, soit un solde négatif de 285 millions de dollars.
Panique
Ce témoignage s'inscrit dans la thèse de l'accusation selon laquelle la star, financièrement mal en point, aurait paniqué lors du scandale suscité par la diffusion d'un documentaire britannique dans lequel il avouait dormir avec des garçons sans y voir aucun mal. Il aurait alors tenté de séquestrer, en février 2003, la famille de sa victime présumée pour qu'elle contribue à le blanchir.
La mère de la star, Katherine Jackson, n'a pas caché son exaspération pendant le témoignage du comptable. "C'est vraiment n'importe quoi", a-t-elle soupiré lors d'une pause.
Par ailleurs, le témoignage favorable la semaine dernière de l'ex-femme de Michael Jackson, Debbie Rowe, a été largement mis en question par les affirmations d'un policier appelé à la barre.
"Elle a menti", a affirmé le sergent Steve Robel.
Debbie Rowe avait présenté Jackson comme "un homme généreux, presque trop" et un "bon père" aux jurés de Santa Maria. Mais Steve Robel a affirmé qu'elle lui avait dressé un portrait nettement moins flatteur lors d'un entretien en mars 2003. "Elle a qualifié Michael de psychopathe, se comportant avec ses enfants comme s'il s'agissait de ses choses".
De nouveaux témoins
Selon lui, Debbie Rowe, mariée avec la star de 1996 à 1999, avait promis de ne faire que des déclarations positives après leur divorce.
Tom Mesereau, avocat principal de Jackson, a insinué dans son contre-interrogatoire que Debbie Rowe, lors de l'entretien avec le policier, était en conflit avec le chanteur, cherchant à récupérer la garde de ses deux aînés, Prince et Paris, dont elle est la mère.
L'accusation avait fait appeler dans la matinée de nouveaux témoins afin de tenter de conforter sa thèse d'un complot organisé par la star et son entourage contre la famille de sa jeune victime présumée.
Trois policiers ont évoqué des relevés de conversations téléphoniques ayant eu lieu en 2003 entre le Brésil et la propriété californienne du chanteur à Neverland.
Avec ces témoignages, l'accusation, qui poursuit Jackson pour abus sexuels sur un garçon de 13 ans en 2003, entend démontrer que la star a cherché à éloigner sa famille, au besoin en l'envoyant en Amérique du Sud.
S'il est reconnu coupable, Michael Jackson qui clame son innocence, risque 20 ans de prison.
D'après Le Nouvel Obs
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