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Charles Debbasch a été qualifié par l'Union africaine de "mercenaire en col blanc"
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Le juriste français Charles Debbasch, un des principaux conseillers du régime au pouvoir au Togo, a été condamné mercredi en France à deux ans de prison, dont un an ferme, dans le cadre d'une affaire de détournement d'oeuvres d'art.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud) a lancé un mandat d'arrêt contre M. Debbasch, 67 ans, qui réside au Togo et était absent à la lecture du jugement.
L'avocat de M. Debbasch avait indiqué que le juriste était "malade" à Lomé, et que la situation au Togo, théâtre de violences ayant fait des dizaines de morts après l'élection présidentielle du 24 avril dernier, l'empêchait de venir.
M. Debbasch était accusé du détournement de plus de 400.000 euros et du "pillage systématique" des oeuvres du célèbre peintre d'origine hongroise Victor Vasarely, décédé en 1997.
Sa condamnation est assortie d'une mise à l'épreuve de trois ans, et d'une obligation d'indemniser les victimes. M. Debbasch devra aussi s'acquitter d'une amende de 150.000 euros et sera privé des ses droits civils, civiques et de famille pendant cinq ans.
En revanche, la cour d'appel l'a relaxé du délit d'usage de faux.
Charles Debbasch a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, estimant être victime d'une "machination" accusant la famille Vasarely, partie civile, d'être à l'origine des détournements.
Proche du président défunt Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir pendant 38 ans, M. Debbasch est considéré comme le maître d'oeuvre du montage juridique qui avait permis à l'armée de placer temporairement au pouvoir son fils, Faure Gnassingbé, en février.
Ce dernier avait dû se retirer sous la pression internationale, avant d'être élu lors d'un scrutin émaillé de violences et vivement contesté par l'opposition.
L'Union africaine (UA) avait qualifié M. Debbasch de "mercenaire en col blanc".
Après une brillante carrière universitaire, M. Debbasch s'était lancé dans la politique et était devenu notamment conseiller de Valéry Giscard d'Estaing, lorsque celui était président français (1974-1981), avant de mettre ses talents juridiques au service du général Eyadéma au début des années 1990.
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