
L'armée française a fait savoir jeudi qu'elle avait ouvert une enquête sur une accusation de viol portée contre quatre soldats de l'opération Licorne en Côte d'Ivoire.
"Face à la gravité de cette accusation, le commandement a immédiatement saisi la gendarmerie prévôtale afin de procéder à une enquête judiciaire", peut-on lire dans un communiqué.
L'armée dit avoir reçu une plainte accusant quatre soldats français d'avoir violé une jeune fille au début du mois de mai au village de Madinani, dans la moitié nord du pays tenue par les rebelles.
Le communiqué, qui n'indique pas l'âge de la victime présumée, ajoute qu'aucune preuve "ne permet pour l'instant d'étayer ces accusations".
"C'est le premier cas que nous avons à traiter depuis notre arivée en Côte d'Ivoire. Nous traiterons cette affaire avec la plus grande fermeté si les faits sont avérés", a déclaré à Reuters le colonel Henry Aussavy, porte-parole de l'armée.
A côté des 6.000 casques bleus de l'Onu, quelque 4.000 soldats de l'opération Licorne sont déployés dans l'ancienne colonie française divisée depuis la tentative de renversement, en septembre 2002, du président Laurent Gbagbo.
La présence militaire française dans la zone tampon qui sépare les deux camps a suscité des manifestations d'hostilité.
En novembre dernier, l'armée française avait détruit l'essentiel de l'aviation militaire ivoirienne après un bombardement dans lequel neuf de ses soldats avaient été tués. Il s'en était suivi de très violentes manifestations et près de 8.000 expatriés avaient dû regagner la France.
L'image de l'opération Licorne a déjà été ternie l'an dernier par l'arrestation de douze soldats français accusés d'avoir volé 120.000 dollars dans une banque qu'ils étaient censés protéger.
Les troupes françaises avaient jusqu'ici échappé aux accusations d'abus sexuels, à la différence des missions de l'Onu en Afrique, notamment au Libéria et en République démocratique du Congo
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