
La thèse de la sorcellerie ?
L'opinion publique, relayée par la presse camerounaise, s'interrogeait mercredi sur les causes réelles de la mort, jeudi dernier, du footballeur camerounais Marc-Vivien Foé et avançait la thèse de la sorcellerie.
"Le mystère continue de planer sur les causes de la mort de Foé" lors de la demi-finale de la Coupe des Confédérations le 26 juin à Lyon (France), constate le bihebdomadaire Dikalo, tandis que dans les quartiers de Yaoundé, d'aucuns n'hésitent pas à parler de "causes mystiques".
"Une mort mystique ?", s'interroge aussi Le Messager de mercredi. "Nous sommes en Afrique et de surcroît au Cameroun où il n'y a pratiquement jamais de morts inexplicables", poursuit le journal indépendant.
"Foé: la thèse de la sorcellerie", titre à sa Une le journal satirique Le Popoli, s'appuyant sur le fait que "la première autopsie n'a rien révélé".
La Nouvelle Expression est également dans ce registre. Le département d'origine de Foé, La Mefou et Afamba, à l'est de Yaoundé, est une région "maudite", selon ce journal.
Deux autres célébrités de même origine que le footballeur camerounais, le professeur Owona Ndouguessa et le chanteur Mbarga Tino, sont décédés au cours des dernières semaines.
L'Anecdote titre dans le même sens: "Foé a été fauché par sa propre famille", par le biais des "forces du mal".
De nombreuses interrogations sont aussi exprimées sur la qualité des secours et l'état de santé de l'international camerounais.
"Les secouristes ont-ils correctement fait leur travail ? Fallait-il faire jouer Foé malgré sa maladie? Pourquoi ne l'avoir pas remplacé à temps?", s'interroge le trihebdomadaire Le Messager qui vient de sortir un hors-série sur Foé.
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Comment peut-on prétendre, dans un pays où la médecine en particulier et la science en général sont très avancées, que, près d'une semaine après la mort brutale d'un joueur de football, les causes du décès ne sont toujours pas établies ? |
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François Hervé Moudourou |
"Hémorragie interne ou crise cardiaque ?", se demande pour sa part Le Libéral, dans un numéro spécial de 12 pages.
"Un coup de coude reçu par Foé au niveau de la nuque aurait-il provoqué une hémorragie interne au niveau des artères cervicales ? Rien n'est moins sûr en l'état actuel de nos informations", poursuit Le Libéral.
"Comment peut-on prétendre, dans un pays où la médecine en particulier et la science en général sont très avancées, que, près d'une semaine après la mort brutale d'un joueur de football, les causes du décès ne sont toujours pas établies ?", confie un diplomate camerounais indigné, François Hervé Moudourou.
D'après L'Equipe |