
C'est un spectacle fulminant qui accueille tous les jours les touristes sur la place du port de Barcelone. Des immigrés venus d'Afrique, d'Inde, du Pakistan ou d'ailleurs vendent des CD, des DVD, des sacs, des montres de grandes marques, tous des objets issus de l’imitation.
La police jusqu'à l'an dernier pourchassait ceux-ci en récupérant la marchandise, mais aujourd'hui les uns les autres étant habitués des situations, récupérer la marchandise devient un parcours de combattants pour les forces de l'ordre. Certains vendeurs concentrés à moitié à leur activité, jettent des coup d’œil à gauche et à droite pour repérer la police. Parfois les clients abonnés à ses produits, leurs signalent l'arrivée de l'armée. Moussa et Sri, sénégalais et Sri Lankais, sans toutefois nous dévoiler la provenance de la marchandise, nous ont dit que c'était un marché rentable. Les lunettes pendant l'été sont les produits qui rencontrent le plus l’affluence du public. À la question de savoir à combien s’élevait leur recette à la fin de la journée, ceux-ci ont répondu qu'ils gagnaient au moins 200 euros par jour ceci avec un bénéfice énorme.
La plupart des Africains que nous avons rencontrés ont soulignés le fait qu'ils avaient des difficultés à trouver du travail, et surtout un bon travail rentable qui les met en valeur. Au lieu donc de cambrioler, de voler aux touristes ou de se résoudre à devenir des bandits de grands chemins en Espagne, ils préfèrent se débrouiller en vendant ces marchandises qui ne leur revenaient pas cher à l'achat mais qui rapportaient gros à la vente. Aussi, Moussa nous a avouer que la drogue, le proxénétisme rapportaient beaucoup mais avec des risques énormes qui peuvent conduire à la prison. Le vendeur d'objets piratés généralement se fait juste confisquer sa marchandise, ce qui ne va pas l'empêcher d'en racheter.
Voir ces objets de grandes marques être vendus à des sommes dérisoires, être achetés par des personnes en grosses cylindrées, des gens de toutes origines, est assez interpellant. Employer ces immigrés pourrait-il arrêter cette invasion de marchandises piratées ? Ceci est la question, que se pose toute personne consciente des sommes énormes perdues par les entreprises fabriquant de ses produits, et de la moindre durée de vie de ceux-ci. Mais combien de personnes se sentent interpellées quand on sait que Barcelone est l'une des villes européennes les plus fréquentés pendant l'été ? Certains Africains ne trouvant donc pas du travail à Barcelone, préfère à défaut de devenir des dealers de drogue, vendre la piraterie pour gagner leur vie et pouvoir vivre. |