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Quelque 200 membres de la communauté congolaise de Belgique ont manifesté ce lundi 20 juin 2005 contre le report des élections en République Démocratique du Congo prévues initialement le 30 juin prochain.
Un scrutin historique reporté par Kinshasa officiellement pour des « raisons techniques » d’organisation. En effet, l’article 196 de la Constitution stipule que la durée de la transition est de 24 mois. Toutefois, elle peut être prolongée de 6 mois, renouvelable une fois, en raison des problèmes spécifiquement liés à l’organisation des élections.
Rien à faire, les partisans de l’ex-Premier ministre Etienne Tshisekedi (UDPS) ne décolèrent pas. Tactiquement, plus la transition se prolonge, plus les adversaires politiques de Tshisekedi se renforcent financièrement en contrôlant le pouvoir.
Privé d’un poste de vice-président dans le schéma actuel « 1+4 » (un président et 4 vice-présidents), le leader de l’UDPS ne reconnaît pas la légitimité des institutions de la transition et ne jure que par les travaux de la Conférence nationale souveraine (1991-1992). Une instance qui avait désignée au poste de Premier ministre... Etienne Tshisekedi. |
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Les partisans de l’UDPS à Bruxelles se sont regroupés à d’autres opposants au régime actuel pour manifester une première fois de manière relativement violente. Du quartier Matongé au quartier européen, pas moins de 4 voitures ont été saccagées, dont une incendiée et la vitrine d’un salon de coiffure fracturée. Gaz lacrymogène autopompe à eau, les policiers bruxellois ont rapidement encerclé le cortège pour procéder ensuite à des arrestations administratives et judiciaires.
Les manifestants ont appelé à la démission du gouvernement congolais, à la fin de l’accord « 1+4 » et pour la tenue des élections le 30 juin prochain. « Louis Michel moyibi, Louis Michel voleur ! Demandez au CDH et à Joëlle Milquet, elle sait le sait très bien ! Et Kabila est un Rwandais, il s’appelle en réalité Kanambé ! » a déclaré une manifestante en colère.
A Kinshasa, le bureau de la Commission électorale indépendante (CEI) congolaise propose de tenir des élections fin mars 2006 avec au préalable un référendum constitutionnel le 27 novembre prochain. A noter que le calendrier de la CEI ne prévoit pas le rejet de la Constitution. |

Notre correspondant à Bruxelles revient sur les événements avec Cheik Fita, écrivain participant à la manifestation.
Pourquoi êtes-vous venu jusqu’ici en plein quartier européen ?
Pour manifester devant l’ambassade du Congo afin de leur rappeler que le 30 juin prochain la transition prend fin.
Avez-vous demandé l’autorisation pour manifester ?
Oui en bonne et due forme, nous avons l’autorisation du bourgmestre et de la police pour pouvoir manifester. Nous ne sommes pas hors la loi. D’après la loi, nous devions nous tenir à 50 m de l’ambassade et nous étions bien à cette distance. En réalité, nous devions faire un simple sitting devant l’ambassade pour faire comprendre que nous sommes aujourd’hui à jour J-10 et qu’il est temps de se préparer à partir parce que le peuple ne veut pas du système en place.
Quels sont les tendances politiques présentent dans cette manifestation ?
Il s’agit d’une plateforme de toutes les forces sociales et des partis opposants au pouvoir en place à Kinshasa.
Théoriquement un sitting est une manifestation pacifique, non ? Or, ici on constate des voitures abîmées, des vitrines cassées,…
Ecoutez, nous sommes clairement contre la violence. Bon, avec la psychologie de masse et la chaleur, il y a toujours certaines dérives. Je rappelle qu’un policier a directement utilisé le gaz lacrymogène sur des manifestants et c’est à ce moment-là que les choses ont dérapé. |

N’avez-vous pas provoqué la police ?
Pas du tout, c’est tout simplement une bavure policière mais ils ne sont finalement pour rien. Nous avions l’autorisation de rester jusque 17 heures, nous allons donc respectés nos engagements.
En tout cas médiatiquement, le but semble atteint…
Oui médiatiquement c’est bon d’avoir une telle couverture. Vous savez l’opinion belge n’est pas suffisamment informée. Il faudrait que le peuple belge soit derrière le peuple congolais. Depuis plus de 40 ans, il n’y a pas eu d’élections démocratiques et multipartites au Congo. La seule fois où on devait les organiser, c’était le 30 juin et on a décidé de ne pas le faire. Que le peuple belge se mette un peu à la place des Congolais qui ont pour la plupart qu’un dollar pour nourrir leur famille. On vit dans des situations catastrophiques sur le plan humain. Enfin, je pense que le Belge qui nous suit sait analyser les choses honnêtement pour ensuite prendre une bonne position. J’ai confiance… C’est d’ailleurs le minimum qu’on peut attendre d’un pays qui nous a colonisé et a pillé nos richesses. Je pense qu’il faut être attentif, un temps soit peu.
Avez-vous d'autres manifestations au programme pour continuer votre combat?
Oui, notamment le 30 juin prochain, le jour de l’indépendance du RDC. On a prévu une manifestation à Bruxelles à partir du Petit Château qui se terminera à nouveau devant l’ambassade du Congo.
Propos recueillis par Mehmet Koksal |
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