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Ruth Narbonnais « Ozoua »
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karibbean-spirit.com |
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Pouvez-vous vous présenter aux internautes?
Je m’appelle OZOUA, c’est mon nom d’artiste qui signifie une jeune fille, une femme qui se fait remarquer par sa beauté, par ses qualités. Ozoua est un prénom bété (peuple de la Côte d’Ivoire) qui m’a été donnée par un animateur radio alors que je passais des vacances en Côte d’Ivoire en 2001. Sinon je m’appelle Ruth Narbonnais. Je viens de la Martinique et cela fait 28 ans que je suis en France.
La littérature est pour moi une vraie passion.
Nous savons que la littérature regroupe plusieurs disciplines, qu’elle est la vôtre ?
La poésie.
Pourquoi ce choix vers la poésie ?
Parce que depuis toute jeune j’ai été baignée par la poésie. J’ai écrit mon premier poème lorsque j’étais en sixième à l’âge de 13 ans environ.
Vous avez donc continué vers la poésie ?
Oui. Depuis ce premier poème je suis restée des années sans ne rien écrire. Et puis j’ai repris l’écriture de façon sporadique. Tout dépendait de mon humeur et de mon inspiration. Mais je n’écrivais que pour moi. J’ai donc pu constituer une belle collection de poésies. |
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« Sonyé Yo »
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karibbean-spirit.com |
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Parmi tous ces poèmes, est-ce que l’on peut voir dessiner une certaine thématique ?
Je parle de la nature, de la négritude, de la femme, de la vie, de mes racines et de l’amour, qui font entre autre partie de mon premier recueil de poèmes. Je parle aussi de la relation qu’il y a entre les hommes et les femmes, de mon expérience personnelle, de l’histoire du peuple noir et de tous ces héros qui ont marqué notre histoire.
Ces poèmes s’adressent t-il à quelqu’un en particulier ou une catégorie de personnes?
Depuis que j’ai vraiment découvert mon identité et ma culture, j’ai commencé à partager mes connaissances. Ainsi mes poèmes s’orientent de préférence vers notre communauté.
Est-ce que vous même vous avez une influence, une certaine motivation ou une énergie qui vous attire ?
C’est vrai qu’il y a pas mal de conférences qui m’ont aidée, particulièment des conférences basées sur les œuvres de Cheikh Anta Diop, qui est un égyptologue sénégalais et qui a ouvert la voie de la renaissance africaine. En ce qui concerne la négritude, je ne sais pas si j’ai vraiment été influencée, peut-être inconsciemment par le biais de conférences où l’on traitait d’Aimé Cesaire et de ses oeuvres. Il n’y a que cette année que j’ai commencé à lire ses œuvres. |
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Ozoua lors d’un récital de poésie
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OZOUA, vous parlez de la négritude dans tes poèmes, quel est ton positionnement actuellement d’un point de vue littéraire par rapport à la négritude ?
En fait, j’ai pu faire une constatation, beaucoup de Noirs ne connaissent pas leur histoire. Beaucoup de Noirs ont ce rejet de l’Afrique. Pour paraphraser quelqu’un « dès que l’on est Noir on vient d’Afrique ». On essaie de faire des différences au niveau de la couleur de la peau, cela peut être un facteur de division. Ce n’est pas seulement une division personnelle, mais collective. Il faudrait que nous sachions d’où nous venons pour que nous sachions où nous allons. Il est important que chaque Noir puisse connaître son histoire pour que l’on ne soit pas en imitation des autres peuples. Chaque peuple revendique ses origines, il n’y a que le peuple noir qui connaisse peu ou pas du tout son histoire et ses origines. Nous faisons pas mal de choses, mais nous sommes divisés, alors que nous devrions être un exemple pour les autres. Nous avons une spiritualité que nous méconnaissons, par conséquent nous manquons de force.
Combien d’œuvres avez-vous à votre actif actuellement ?
J’ai trois œuvres à mon actif. Le premier recueil de poèmes est « La vie au fil des mots » paru aux éditions Afridic en 2003, la deuxième œuvre est « Bicentenaire de l’indépendance d’Haïti - Anthologie de la poésie du peuple noir », paru en 2004 aux éditions Pyramide Papyrus Presse. Malheureusement ce livre n’est pas encore commercialisé. La troisième œuvre est « Sonjé yo » qui est un recueil de poésie qui s’inscrit dans le cadre de commémoration du bicentenaire d’Haïti. A travers ce livre, je rends hommage à nos valeureux ancêtres et à tous ces femmes et hommes qui ont combattu pour que nous soyons libérés. Je rends aussi hommage à toutes les personnes qui continuent de se battre pour la reconnaissance du peuple noir et pour qu’il ait une condition de vie meilleure. Cet hommage ne se destine pas à un pays en particulier, mais à tous les héros et résistants de la communauté noire à travers le monde. |
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Mumia Abu Jamal
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danielfaulkner.com |
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Pouvez-vous parler un peu de « Sonjé yo »?
Ce premier thème que j’aborde sont des remerciements adressés à tous ces femmes et hommes qui se sont battus. Il a pour titre Homaj ba zansèt mwen (hommage à mes ancêtres). Je l’ai nommé « premier coup de ka » en référence au ka. J’ai fait dans l’originalité.
Le deuxième thème, est « Lonè é rèspè » (honneur et respect). Je parle de différents personnages qui ont été des résistants, des femmes et des hommes qui ont marqué leur époque.
Voulez-vous en citer quelques uns ?
Il y a Caonabo, Mackhandal, Solitude, Delgres, Ignace, tous les sacrifiés de 1802 en Guadeloupe. Je traite aussi de l’insurrection en Martinique qui a eu lieu du 22 eu 26 septembre 1870, de Toussaint Louverture, d’Harriet Tubman, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacke et je parle aussi du massacre des Hereros car c’est une histoire peu connue. Ce peuple de la Namibie actuelle a été victime d’exactions en tout genre par les Allemands de 1904 à 1907 et qui fête cette année le centenaire, j’ai donc voulu le faire correspondre à la commémoration du bicentenaire d’Haïti. Je parle de Rosa Parks et je termine par un personnage contemporain qui est Munia Abu-Jamal qui est en prison depuis 22 ans accusé d’un meurtre qu’il n’a jamais commis.
Vous découvrirez les autres thèmes en lisant le livre. |
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Ozoua à la librairie Anibwé
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karibbean-spirit.com |
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On retrouve des illustrations ?
Oui, à chaque thème correspond une illustration. Donc le premier thème est illustré par un nèg mawon avec une corne de lambi. C’est le nèg mawon qui se trouve devant le palais présidentiel d’Haïti.
On peut vraiment parler à travers cette œuvre d’une rétrospective depuis l’esclavage jusqu’à aujourd’hui, c’est un ouvrage assez riche quand même et puis assez varié. De plus, il est illustré, ce qui donne un peu plus de piment à l’œuvre en elle-même. Alors avez-vous des références ? Où peut-on trouver justement cette œuvre là, où peut-on trouver des informations vous concernant ?
Vous pourrez trouver mon livre « Sonjé Yo » en passant par les éditions IDOM (Images d’Outre Mer) 19 à 21 rue Jean Lolive 93170 BAGNOLET – téléphone 06.60.68.22.30. Vous pourrez aussi le trouver dans les librairies comme Toussaint Louverture, Be ZouK et Anibwe. Pour l’instant ce sont mes points de chute, mais je pense élargir ma diffusion vers d’autres librairies. |
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Ozoua lors d’un récital de poésie
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Est-ce que vous avez un message à adresser au peuple, un message que vous aimeriez communiquer ?
Oui j’en ai un ou même deux. Je voudrais dire au peuple noir qu’il retourne à son passé parce que notre passé ne doit pas rester au niveau de l’esclavage qui est une page sombre de notre histoire. Nous devons prendre conscience des tares que l’esclavage nous a apportés et faire un travail sur nous afin d’avancer. Il faut que le peuple noir remonte le temps où il y avait des royaumes comme le royaume des Dogons, le royaume du Zimbabwe et tant d’autres, et des civilisations brillantes comme l’Egypte par exemple. Connaître son histoire est important. Il faut aller à la source, faire des recherches bibliothèques, sites internet… Bon nombre de personnes parle de l’histoire du peuple noir. Au fur et à mesure que vous allez ouvrir vos yeux, d’autres informations viendront à vous. L’autre message s’adresse à toutes les personnes qui écrivent pour leur tiroir, mais qui n’osent pas franchir le pas de l’édition et de la publication. Il faut pouvoir le faire, car vous avez quelque chose à donner et à apporter aux autres. Vous trouverez des gens sur votre chemin qui vous aideront. Nous avons une trace à laisser au monde. Il faut que nous marquions notre passage sur cette terre. Il faut surtout penser à cette génération à venir afin que nous leur donnions une vie meilleure.
Comment peut-on vous contacter ?
Par mail ozouar@yahoo.fr |
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