
Les derniers préparatifs sont en cours de Londres à Tokyo en passant par Berlin ou Johannesburg, avant le Live 8, série planétaire de huit concerts simultanés à l'initiative du rocker irlandais Bob Geldof, contre la pauvreté en Afrique.
Evénement pop-rock de la décennie, ces huit méga-concerts prévus samedi 2 juillet avec certaines des plus grandes stars du moment, entendent faire pression sur les dirigeants du G8, avant leur sommet du 6 au 8 juillet à Gleneagles (Ecosse) où l'aide à l'Afrique est l'une des priorités affichées.
Pour attirer le public, que ce soit à Londres, Philadelphie (Etats-Unis), Toronto (Canada), Versailles (France), Tokyo, Berlin ou Johannesburg, Geldof, 52 ans, ancien leader des Boomtown Rats, a su faire jouer son carnet d'adresses.
U2, Pink Floyd, Coldplay, Dido, Madonna, Elton John, Alicia Keys, Linkin Park, Placebo, ou Sting, "dinosaures" du rock et jeunes loups de la pop se sont donné la main pour répondre à l'appel de Sir Bob.
Des centaines de milliers de personnes sont attendues à ces concerts gratuits. Et des millions d'autres devraient profiter de la télévision, de l'internet, voire de l'écran de leur téléphone portable, pour suivre les images de cet événement musical sans précédent, grand frère du Live Aid de 1985, double concert organisé à Londres et Philadelphie, déjà par Bob Geldof, et déjà pour l'Afrique, à l'époque pour récolter des fonds.
Au total, quelque 5,5 milliards de personnes, soit 85% de la population mondiale, devraient pouvoir suivre ces concerts, selon les organisateurs du Live 8. Une foule sur laquelle Bob Geldof compte fermement pour mener à bien sa "longue marche vers la justice" pour l'Afrique.
"Il s'agit sans aucun doute d'un moment de notre histoire où les gens ordinaires peuvent saisir la chance qui leur est offerte de faire quelque chose d'extraordinaire, de demander aux huit hommes les plus puissants de cette planète de faire quelque chose pour mettre fin à la pauvreté", estime-t-il.
Parfois raillé pour sa naïveté, ce vétéran du rock ne veut pas que la pression sur les dirigeants du G8 s'arrête le 2 juillet au soir. Il a ainsi appelé tous les spectateurs de ces concerts à rallier Edimbourg, le 6 juillet, pour y manifester à l'occasion du G8.
"Les dirigeants du G8 ont en leur pouvoir de changer l'histoire. Mais ils n'auront la volonté de le faire que si des dizaines de milliers (de personnes) leur disent qu'il y en a assez", a insisté Geldof mardi dans un communiqué.
Pour certains critiques, ces concerts gratuits serviront avant tout aux artistes pour soigner leur image, et aux compagnies de disques pour doper leurs ventes. D'autres, comme Damon Albarn, ex-leader de Blur et actuel numéro un de Gorillaz, ont souligné l'absence quasi totale d'artistes africains sur les huit scènes du Live 8.
En réponse, les organisateurs ont mis en avant la présence du Sénégalais Youssou N'Dour au concert prévu à Versailles. Ils ont aussi souligné le choix de Johannesburg pour les trois concerts ajoutés à l'affiche initiale, qui ne comprenait que Londres, Paris, Berlin, Rome et Philadelphie.
De même, les organisateurs du Live 8 ont insisté sur le fait que vingt ans après Live Aid, le but est plus de faire bouger les consciences que de drainer de l'argent. Même si beaucoup doutent de voir le G8 céder à ce genre de manifestation de bonne volonté.
Pour Matt Philips, de "Save The Children", une association britannique de protection de l'enfance, ces concerts auront au moins un intérêt: "les jeunes spectateurs partiront avec une meilleure compréhension des problèmes de l'Afrique".
Sur le web :
Live 8 - Page d'accueil du site (en anglais) |