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Stanley O’Neal, PDG de Merryl Lynch
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Le pays des contrastes veut avancer
Les Etats-Unis, les européens ont souvent beau jeu de le pointer, sont un pays extrêmement contrasté. C’est le pays qui permet à des noirs comme Stanley O’Neal, Kenneth Chenault ou Richard Pearsons de diriger des mastodontes comme Merryl Lynch, American Express ou AOL-Time Warner. Mais c’est également le pays dans lequel quand on est issu d’une « minorité » on a encore moins de chance de s’en sortir que dans d’autres pays comme le montrent les statistiques prouvant l’extrême précarité dans laquelle vit une grande partie de la population noire. Une statistique récemment publiée indiquait par exemple qu’un homme blanc venant de sortir de prison a plus de chances de trouver un emploi qu’un homme noir sans casier judiciaire. |
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Une arrivée souvent douloureuse…
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Naturellement les âmes bien pensantes auront beau jeu de faire remarquer que la situation des noirs s’est notablement améliorée au fil du temps. Il est évident qu’ils sont loin les jours où nos ancêtres sont arrivés dans ce pays les fers au pied pour participer à sa prospérité, même si un historien français bénéficiant de la complicité de personnes noires de peau, tente de nous expliquer que cette tragédie n’est finalement pas si importante. Curieusement, la patrie auto-proclamée des droits de l’Homme (sauf quand le client est chinois et riche) qui a eu tant de difficultés à parler de ce pan douloureux de notre histoire retrouve soudainement la mémoire. Pour faire amende honorable ? Que nenni, pour nous expliquer que la traite dite Atlantique n’était finalement pas si grave, n’a pas enrichie les pays occidentaux (qui se sont au contraire appauvris en abolissant), et que dans leur grande générosité les nations occidentales ont même perdu des points de PIB en abolissant la traite. |
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Emmet Till, lynché à 15 ans pour avoir sifflé sur le passage d’une blanche
©
ap photo |
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Les Etats-Unis qui ont été unanimement critiqués, avec raison selon nous, pour la guerre en Irak, viennent de ce point de vue de donner une leçon cinglante aux européens. En pensant à Maurice Papon qui semble en moins mauvaise santé que ce que les bulletins médicaux qui lui ont permis de sortir de la prison où ses crimes contre l’humanité l’ont conduit, Edgard Ray Killen doit regretter de ne pas être français. Comme vous le savez probablement cet ancien pasteur, et ex( ?)-membre du Klu Klux Klan, vient d’être reconnu, 40 ans après les faits, coupable du meurtre de James Chaney, un jeune noir, et de deux juifs qui avaient eu le tort de venir dans le sud raciste et ségrégationniste afin d’inciter les noirs à s’inscrire sur les listes électorales. Même s’il est difficile de se réjouir de voir un vieillard aller en prison, on ne peut que se féliciter du symbole.
Surtout qu’il intervient quelques semaines après que la justice américaine ait décidé d’exhumer le corps de Emmet Till, cet adolescent de 15 ans sauvagement lynché pour avoir osé siffler sur le passage d’une blanche. |

Le contraste des représentations nationales
On s’en souvient peut-être, le 23 Février dernier, le parlement français qui a voté avec tant de difficultés la loi Taubira a adopté nuitamment une loi qualifiée de « colonisation positive » par certains journaux français, qui encourage à montrer les « aspects positifs », je cite, de la colonisation, et de modifier les programmes scolaires en ce sens. Ce n’est, hélas, pas le seul domaine où la représentation nationale française encourage ce que nous considérons comme de la propagande. Au moment où le Sénat français vient de récompenser Olivier Pétré-Grenouilleau pour son livre que peu de journalistes ont lu mais dont tous disent le plus grand bien, Pap Ndiaye le vice-président du CAPDIV serait chargé d’intégrer l’enseignement de l’esclavage dans l’enseignement français.
Nouvelle réjouissante a priori. Si ce n’est que nous attendons avec angoisse de savoir de quel Pap Ndiaye il s’agira ? Celui qui donne, dans des assemblées où les noirs sont sur représentés des chiffres contredisant ceux de Grenouilleau ? Ou celui qui accompagne Grenouilleau chez Finkielkraut, celui-là même qui a tant insulté notre communauté dans un passé récent, tout en étant visiblement sur la même longueur d’onde que Grenouilleau et assimilant le Collectif Dom aux « extrémistes gravitant autour de Dieudonné » ?
Si on met en parallèle la loi-propagande sur la « colonisation positive », l’amnésie concernant le rôle des tirailleurs qui sont payés au lance-pierre et le problème de l’esclavage, on peut s’interroger sur les intentions de l’Etat français : ne voudrait-il pas « vendre » aux jeunes français la vision de l’esclavage que Grenouilleau et ses complices médiatiques veulent qu’ils aient ? |

Pendant ce temps les Etats-Unis reconnaissent leurs responsabilités
Pendant que la France freine donc des quatre fers, les Etats-Unis reconnaissent publiquement leurs responsabilités. Le Sénat Américain vient de reconnaître sa responsabilité pour avoir renoncé à interdire explicitement les lynchages entre 1881 et 1964. Ce n’est pas faute d’avoir été sollicité puisque près de 200 propositions de loi ont été faites au Sénat par sept présidents américains, propositions qui ont toutes été rejetées. Ceci bien sûr pour ne pas déplaire aux élus du Sud où racistes divers s’en donnaient à cœur joie. Certaines statistiques estiment à près de 10.000 le nombre de noirs victimes de lynchage jusqu’en 1964, même si les chiffres officiels reconnaissent « seulement » 4.750 victimes entre 1881 et 1964.
On peut noter que l’Etat américain n’est pas le seul à faire acte de repentance puisqu’il y a quelques mois la Chase Bank a reconnu sa participation à la traite atlantique (lire sur Grioo.com, tandis que la Lloyds se faisait attaquer par des descendants d’esclaves. |

A comparer à la situation française où Grenouilleau et ses amis font assaut de chiffres pour expliquer que la traite atlantique est moins importante que d’autres traites, et que cela empêche l’Etat français (qui n’a pourtant pas participé aux autres traites a priori) voire l’Europe (cf la contre-initiative du député français Patrick Gaubert refusant que la traite atlantique soit reconnue comme « crime contre l’humanité » au motif que les autres ne sont pas citées) de reconnaître leurs proposes responsabilités.
On peut noter que l’Etat n’est d’ailleurs pas le seul à agir de la sorte puisque de nombreuses associations se mobilisent pour faire changer le nom de rues rendant hommage à des négriers, mais se heurtent à l’incompréhension des mairies qui font la sourde oreille.
D’ordinaires si prompts à fustiger les journalistes américains si prompts à gober tous les discours officiels, à faire l’auto promotion de la supposée indépendance journalistique « à la française », les médias français ne se comportent hélas pas différemment, et on peut craindre qu’ils continuent encore durablement à désinformer les français.
Quoiqu’il en soit, chapeau bas aux américains cette semaine, même s’il s’agit de repentances ne mangeant pas de pain et non susceptibles de ruiner le contribuable américain en réparations. |
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