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Nicolas Sarkozy
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Le prochain charter de clandestins est programmé : il partira de France d'ici la fin du mois vers l'Afghanistan, en passant par la Grande-Bretagne. Les deux pays vont mutualiser leurs moyens pour obtenir les autorisations des autorités afghanes parfois hostiles à ces rapatriements. Paris espère ainsi renvoyer une trentaine d'Afghans, illégalement présents dans le Pas-de-Calais. Une coopération bilatérale qui n'est pas une première mais qui préfigure une politique de reconduite à l'échelle européenne. «Nous voulons donner un signal très clair à ceux qui n'ont pas de papiers, leur dire qu'ils n'ont pas vocation à se maintenir dans nos pays», a expliqué hier Nicolas Sarkozy.
D'autres vols devraient suivre prochainement, puisque les ministres de l'Intérieur français, italien, espagnol, anglais et allemand réunis à Évian pour le huitième sommet du G5 sur la sécurité, se sont mis d'accord pour coordonner les expulsions d'immigrés clandestins vers leurs pays d'origine. Proposé par le ministre socialiste espagnol José Antonio Alonso, le projet a fait consensus. «Ces reconduites aux frontières sont des procédures lourdes, nous avons donc décidé de les faire ensemble», a précisé le ministre français de l'Intérieur. En pratique, «s'il y a des Roumains en situation irrégulière en France, en Italie, en Espagne, nous organisons un vol groupé qui passe dans un certain nombre de villes ou de capitales et qui les raccompagne à Bucarest».
Ces vols, qui rapatrieront des clandestins provenant d'un même pays, «auront le même équipage et des officiers de police des pays concernés», a détaillé le ministre italien, Giuseppe Pisanu.
La France a déjà affrété plusieurs avions spéciaux par le passé, parfois en coopération avec la Grande-Bretagne et l'Espagne. Lors de son premier passage au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait utilisé les retours groupés pour désengorger la zone d'attente à Roissy, qui en comptait plus de 400. Aujourd'hui, celle-ci n'en accueille plus que 43.
Dorénavant, les vols en commun incarnent une nouvelle politique européenne. Le G5 entend sanctionner les pays d'origine qui ne jouent pas le jeu et n'émettent qu'au compte-gouttes les laissez-passer consulaires permettant à leurs ressortissants qui ont perdu ou détruit leurs papiers, de rentrer. Tandis qu'il bénéficie de 20000 visas français par an, le Cameroun n'a concédé que cinq laissez-passer sur les 50 demandés par Paris au premier trimestre. A l'avenir, les pays récalcitrants obtiendront moins de visas. On évoque en coulisses, outre le Cameroun, l'Inde, le Pakistan, le Maroc, la Tunisie, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo... La liste définitive devrait toutefois tenir «compte des liens historiques noués avec certains de ces pays en matière d'immigration», affirme le communiqué du G5.
La lutte contre l'immigration clandestine sera également marquée par le rapprochement des législations des pays sur le regroupement familial, garanti par une directive européenne de 2003. «On peut limiter les flux mais pas modifier ce principe», rappelle le chercheur Patrick Weil. Le G5 veut parvenir à un «cadre de référence».
D'après Le Figaro |