
L’Angleterre est la grande élue de la commission olympique, et sera ainsi le théâtre pour la troisième fois de son histoire, des jeux olympiques, coiffant sur le poteau Paris qui avait basé sa campagne sur les valeurs incarnées par ces jeux.
Mais compte tenu du caractère universel – en tout cas prétendu comme tel -, une question se pose : A quand des J.O en Afrique ? On se souvient de l’épopée malheureuse de l’Afrique du Sud en 2004, et de l’attente de tout un continent frustré par le choix de la Grèce. Cela aurait été l’occasion de raccrocher le chaînon manquant des 5 anneaux de l’olympisme.
Loin des bonnes intentions originelles de Pierre de Coubertin, le fondement actuel des J.O est aujourd’hui essentiellement politique et économique. On avait tort de conspuer les nations de l'ex-bloc de l'Est, en pointant du doigt leur volonté de propagande politique au travers des performances sportives, alors qu'au delà du spectacle, en amont, comme en aval, les J.O sont au centre d'enjeux politiques et économiques.
Dès 1913, on pouvait lire dans la presse sportive allemande : « L’idée olympique de l’ère moderne symbolise une guerre mondiale qui ne montre pas son caractère militaire ouvertement, mais qui donne à ceux qui savent lire les statistiques sportives un aperçu suffisant de la hiérarchie des nations ».
Même la participation à ces jeux a une portée politique. L’exclusion de certaines nations vient stigmatiser un statut d’Etat indigne, ainsi, en 1920, l’Autriche, la Bulgarie, l’Allemagne, la Hongrie et la Turquie ont payé leur participation à la Grande Guerre par leur éviction.
A l’inverse, le choix de Berlin pour les Jeux de 1936 sera considéré comme la preuve que l’Allemagne (hitlérienne et donc anti communiste) est de retour sur la scène mondiale, avec les hommes d’affaires du monde entier inquiétés par le « péril rouge ». Suivi tout au long de ce siècle d’un long balai de nations non conviées pour des questions politiques, ou des nations prenant l’initiative du boycott pour les mêmes raisons.
« Aux Jeux Olympiques, on ne joue pas ». On y parle de performance, dans le sens où celles-ci génèrent de l’audimat, et donc de l’argent. Pour les villes candidates, l’intérêt d’accueillir les jeux est de voir « booster » sa croissance.
Le terme Jeux Olympiques sombre dans la désuétude de quelques naïfs, parlons plutôt des « Enjeux olympiques » : enjeux politiques et économiques. Ainsi pour devenir l’heureux « hôte » de cette manifestation il faut savoir utiliser ces éléments de pression en amont, ce que l'on nomme par un anglicisme qui fait hypocritement peur en France : le lobbying (hypocritement car toutes les communautés qui ont vu leurs revendications légitimées ont utilisé le lobbying).
Hors, il n'existe pas de Lobby noir, « enfin pas pour le moment ! ».
Ghetto Preacher
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