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Ibrahim Ferrer
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Le chanteur cubain Ibrahim Ferrer, devenu mondialement célèbre sur le tard grâce à "Buena Vista Social Club", est mort samedi à l'âge de 78 ans, ont annoncé des responsables de Montuno, sa maison de disques.
Artiste à la casquette aussi inamovible que son sourire sous la moustache grisonnante, Ibrahim Ferrer était l'un des "papys" ayant remis au goût du jour, pour de nouvelles générations et sur la planète entière, le "son", musique traditionnelle cubaine des années 40 et 50. Sa disparition s'ajoute à celle de deux autres sociétaires du "Buena Vista Social Club", Compay Segundo et Ruben Gonzalez, morts en 2003.
La cause du décès n'a pas été précisée dans l'immédiat, mais des musiciens qui travaillaient à ses côtés ont expliqué qu'Ibrahim Ferrer souffrait d'emphysème depuis quelques années et s'était senti mal cette semaine au cours du vol qui le ramenait d'Europe.
"Il était comme mon frère", a réagi le guitariste Manuel Galban, qui participait également à "Buena Vista Social Club". "C'était un grand musicien et un grand ami."
Né dans l'Oriente, à Santiago de Cuba, patrie de la musique sur l'île caraJibe, Ibrahim Ferrer était né le 20 février 1927, selon la légende au cours d'un bal où sa mère venue danser accoucha de manière inopinée... Après cette tonitruante entrée en matière, c'est bien sûr tout gamin que Ferrer commença sa carrière musicale, chantant dès 14 ans dans les groupes de Santiago...
A la fin des années 50, sa voix de velours l'avait rendu célèbre sur toute l'île, où il jouait régulièrement avec le célèbre Pacho Alonso. Sans compter les apparitions aux côté de légendes de la musique cubaine, comme Benny Moré ou l'Orquesta Chepin-Chovén.
Ibrahim Ferrer quitta Santiago pour La Havane en 1959, restant 20 ans dans le groupe d'Alonso. Après avoir quitté la scène au début des années 80, Ibrahim Ferrer vivotait "à la cubaine" d'une maigre retraite de musicien tout en travaillant comme cireur de chaussures et vendeur de billets de loterie.
Jusqu'à ce que le destin frappe et lui offre une deuxième carrière, avec "Afro Cuban All Stars", dès 1996, et lui permette une deuxième carrière, le vieux sonero devenant le crooner au regard malicieux du disque collectif "Buena Vista Social Club", en 1999, aux côtés de tout un groupe de musiciens âgés recrutés par le guitariste américain Ry Cooder.
"Buena Vista Social Club", une rencontre-découverte sous le regard du cinéaste allemand Wim Wenders, et dont le succès a depuis été planétaire.
Ibrahim Ferrer s'y donne à coeur joie avec les balades romantiques qu'il aime plus que tout, les boleros, comme "Dos Gardenias", duo inoubliable avec une autre voix "star" de Buena Vista, Omara Portuondo. Cette deuxième carrière mondiale, Ibrahim Ferrer l'aura menée jusqu'au bout: le vieux sonero était la semaine dernière en tournée, en France, notamment au festival de jazz de Marciac (Gers).
D'après Presse Canadienne
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