
Deux journalistes tchadiens ont été condamnés et emprisonnés pour incitation à la haine, rapporte mardi une organisation américaine de défense de la liberté de la presse. Les journalistes locaux parlent d'une campagne de répression en cours contre la presse indépendante.
Selon le Comité pour la protection des Journalistes, basé à New York, Sy Koumbo Singa Gali, directrice de la publication de l'hebdomadaire indépendant "L'Observateur" a été condamnée à un an de prison, pour une interview avec le journaliste indépendant et anti-gouvernemental Garonde Djarma, a fait savoir au CPJ son avocat. Garonde Djarma a déjà été condamné une première fois à trois ans de prison en juillet.
Dans l'entretien, Djarma accusait les membres arabes du gouvernement tchadien de conspirer pour le réduire au silence en raison de sa couverture du conflit du Darfour, au Soudan voisin, qui voit s'affronter des milices arabes et des rebelles d'ethnies africaines.
D'autres journalistes indépendants ont été récemment emprisonnés, dont Michael Didama, directeur de publication de l'hebdomadaire "Le Temps", et Ngaradoumbe Samory, également de "L'Observateur".
Pour Ann Cooper, directrice du Comité de protection des Journalistes, basé à New York, cette tendance à l'emprisonnement des journalistes indépendants pour leurs écrits est "alarmante".
Le mois dernier, un tribunal avait en revanche débouté les plaignants d'accusations de diffamation portées contre le même Garonde Djarma, pour une tribune publiée dans "L'Observateur", dans laquelle il critiquait le président Idriss Déby et un amendement constitutionnel récent autorisant le président Déby à briguer un troisième mandat.
Source : AP |