
Paris a dépêché ses enquêteurs sur le site de la catastrophe du MD-82 de la West Caribbean au Venezuela, où les proches des victimes sont attendus samedi.
Le parquet de Fort-de-France ouvrira dans la soirée de jeudi une information judiciaire pour "homicides involontaires" sur la catastrophe qui a fait 160 morts, a-t-on appris de source judiciaire.
Le procureur de la République, Serge Samuel, devrait désigner aussitôt après deux juges d'instruction en raison de la complexité du dossier, a-t-on précisé.
Une cérémonie d'hommage national sera organisée mercredi prochain, a-t-on appris auprès du conseil régional de Martinique. Selon Le Figaro, Jacques Chirac pourrait se rendre sur l'île pour y participer, mais l'Elysée n'a pas confirmé dans l'immédiat ce déplacement.
Le ministre des Transports, Dominique Perben, a estimé jeudi que le décryptage de l'enregistreur de vol et des conversations des pilotes devrait permettre de connaître rapidement les causes techniques de l'accident.
Les boîtes noires "seront analysées normalement au Venezuela mais en présence et avec la collaboration de nos techniciens, de nos ingénieurs", a-t-il précisé sur RTL.
"Je pense que très vite on devrait savoir quelle a été l'origine du crash, techniquement, et ensuite, j'espère, on pourra aller plus loin pour pouvoir dire aux familles ce qui s'est passé", a-t-il déclaré.
Les 160 occupants de l'appareil - 152 Français de Martinique dont un bébé et quatre enfants, huit membres d'équipage colombiens - ont péri dans le crash, survenu mardi dans la Sierra de Perija dans l'ouest du Venezuela.
LES FAMILLES A MARACAIBO CE WEEK-END
Dominique Perben s'est félicité de la décision prise par le Venezuela "d'associer non seulement le pays d'origine de l'avion, c'est-à-dire la Colombie, le pays qui a fabriqué l'avion, c'est-à-dire les Etats-Unis, mais aussi notre bureau enquêtes accidents".
Paris donne toujours dans le même temps la priorité à la récupération et à l'identification des corps, ainsi qu'au soutien aux familles des victimes.
La plupart des corps ont été récupérés et 203 sacs mortuaires ont été déposés dans plusieurs morgues des environs. Selon les autorités vénézuéliennes, des recherches par empreintes dentaires et digitales seront nécessaires pour permettre l'identification de la plupart des corps.
La catastrophe a frappé de plein fouet l'île de la Martinique, d'où sont originaires tous les passagers.
A l'issue d'un entretien entre le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, et le vice-président vénézuélien, Jose Vicent Rangel, le ministère de l'Outre-Mer a fait savoir que les familles des victimes pourraient se rendre samedi à Maracaibo à bord d'un Boeing 747.
Cet avion, qui assure une liaison habituelle entre la France et les Antilles, a été affrété par l'Etat avec la participation des conseil général et régional de Martinique, a précisé le ministère.
Selon le conseil régional, des médecins devraient accompagner les familles "car les gens ne sont pas préparés à ce qui les attend au Venezuela". "Il y aura vraisemblablement une chapelle ardente pour que les familles puissent se recueillir".
Ernest Jean-Lambert, infirmier au Vauclin, dans le sud-est de l'île, s'occupe d'une femme d'environ 80 ans qui a perdu deux fils, deux belles-filles et une petite-fille dans l'accident.
"C'est un de ses frères, policier, qui va se rendre sur place parce qu'il est habitué à ce genre de situations difficiles", a-t-il raconté à Reuters.
De retour de Maracaibo, Hubert Eustache, conseiller général, a demandé à toutes les familles martiniquaises d'être "très solidaires, très courageuses", assurant que "toute la vérité sera faite sur cet accident".
"Il faudra laisser les professionnels de l'aviation faire leur travail pour que les causes de l'accident soient connues", a-t-il dit sur une radio locale.
D'après Reuters |