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De haut en bas: Romaric Atchourou et Olivier Enogo les auteurs de l'enquête
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La prostitution africaine en France. Vaste sujet dont il a déjà été question sur ce site à travers une interview de Amély James Koh Bela qui n'avait pas laissé les grioonautes indifférents.
Deux journalistes ont décidé de creuser le sujet afin d'en produire un documentaire de 52 minutes. Romaric Atchourou, qui est chef d'édition des magazines Business Africa et Initiative Africa produits par People Télévision. Et Olivier Enogo qui a travaillé pour des supports comme RFO, Le Monde Informatique, Le Point ou Afrique Active qui dirige aujourd'hui sa propre agence Enogo Press et produit notamment une émission pour Télésud.
Ils sont allés sur le terrain discuter avec des prostituées, ce qui coûtera la vie à l'une d'entre elle sauvegement assassinée par son proxénéte. Ils ont également suivi le travail de terrain d'Amely James Koh Bela, avec qui ils ont rencontré plusieurs interlocuteurs, aussi bien des pouvoirs publics français comme M. Colombani qui dirige l'Office Central de la Répression des Trafics d'Etres Humains (OCRTEH), que Constant Roger Mbongo qui a défendu les proxénètes, et d'autres acteurs encore du monde associatif.
Le film sera présenté pour la première fois Vendredi 9 Septembre prochain au cinéma Images d'Ailleurs, lors d'une soirée qui sera conclue par un débat rassemblant quelques uns des intervenants montrés dans le film.
Nous avons rencontré le réalisateur du film, Olivier Enogo qui a bien voulu répondre à nos questions.
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Partie de l'affiche du film
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Pouvez-vous présenter votre film?
C’est une enquête conjointe, menée sur presque une année par le journaliste Romaric Atchourou et moi-même. Le résultat, sans esprit de voyeurisme mais une démarche journalistique, fournit un panorama complet des filières africaines de la prostitution, pseudo alternatives à la misère. Avec le double objectif de dénoncer et montrer la réalité de cette pandémie, loin des images féeriques que se font les jeunes filles restées au pays, du fait de l’argent facile. Je tiens à souligner que l'objectif du film n'est pas d'ajouter de l'eau au moulin des médisances sur l'image des Africains. Mais, d'apporter une part d'information voire de sensibilisation sur certaines réalités très souvent occultées par fierté ou par pudeur. Pour schématiser , le film c’est 9 mois d’enquêtes, près de 50 témoignages, des organisations, des associations et des hommes au service d’un même combat : la prostitution africaine en France. Une filière méconnue, sordide, insidieuse et brutale. |
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Des fillettes, comme celle-ci âgée de 14 ans seulement, se retrouvent dans les rues
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Avant toute chose, votre film est dédié à une prostituée qui a perdu la vie durant votre tournage. Pouvez-vous en parler?
Il nous est pénible d’évoquer ce sujet d’autant plus que nous avions sympathisé avec cette jeune fille des mois durant comme avec les autres d’ailleurs dans la cadre de ce film documentaire. Pas de longues tirades sur son identité réelle, nous n’avons pu évaluer la véracité de ses propos, vous savez dans ce milieux, surtout lorsqu’on est sans-papiers… Une enquête policière devrait sans doute être en cours. De plus nous ne savons pas si ses parents sont informés de son décès, il serait maladroit qu’ils l’apprennent ainsi. Ce que je peux affirmer, la défunte se disait âgée de 21 ans, elle me paraissait un peu plus jeune. Ivoirienne je crois car elle avait l’accent abidjanais et toutes les mimiques classiques d’une jeune femme fraîchement débarquée de la Côte d’Ivoire. Que vous dire sur le crime? On se serait cru dans un film, sauf qu’une personne y a réellement laissé sa vie. Après moult hésitations, Adèle, son prénom d’usage professionnel, avait finalement accepté de nous parler face à la caméra. Elle nous a fixé rendez-vous devant la station de métro Château Rouge en pleine nuit. Elle est venue accompagnée d’une de ses collègues. Les deux jeunes femmes visiblement du même âge semblaient apeurées. Nous nous dirigions vers mon véhicule quand un Monsieur, de type occidental, au physique athlétique a débarqué, très énervé, il s’en est pris aux deux jeunes femmes. Il s’est éloigné au coin de la rue pour un aparté avec Adèle. C’était la dernière fois que je l’ai vue sur ses deux pieds. Nous avons entendu un cri, nous sommes arrivés, le Monsieur tenait un petit couteau, il nous a dit que ce n’est pas lui, il n’a fait que retirer l’ustensile du corps de la jeune femme pour, je le cite, protéger son bien. Paniqués, choqués et ne sachant quoi faire sur le coup, nous n’avons eu pour unique idée que d’appeler les pompiers pour prendre consignes. Ils nous ont dits de poser fortement la main sur la plaie afin de ralentir l’hémorragie et de les attendre. Ils sont arrivés très vite suivis d’une voiture de police dont les occupants ont installé un périmètre de sécurité et pris nos identités. Entre temps, il se disait tout et n’importe quoi, le Monsieur proliférait des menaces virulentes à notre encontre et j’avoue que lorsqu'il a donné des indications sur ma famille et cité mes coordonnées personnelles, j’ai fait comme tout le monde, niant être témoin de la scène. La mort nous a été confirmée sur place par un des pompiers. Mais depuis, aucune trace du crime et encore moins du corps de la jeune femme. Par contre, je reçois de temps en temps des appels anonymes me rappelant mes obligations sécuritaires vis-à-vis de ma petite famille. |

Qu'est-ce qui vous a motivé à couvrir le sujet de la prostitution africaine en France et combien de temps a duré votre tournage?
Nous étions à l’Africagora, un club et une association composés d’entrepreneurs, de cadres et d’élus originaires entre autre d’Afrique. Là, au cours d’un débat instructif sur la visibilité des minorités, l’écrivain Gaston Kelman, nous a lancé un défi, je le cite « unir nos compétences de Blancs dans la réalisation d’un projet de Noirs » Dans la foulée, Romaric Atchourou a proposé l’idée de faire un sujet sur Amély-James Koh Bela. Très vite, il nous a paru évident, après avoir découvert de l’intérieur, son extraordinaire combat, d’y consacrer une année de notre vie professionnelle. J’ai ensuite pris la suite des opération à travers mon agence de presse Enogo Press & TV pour la mise en images, la production, réalisation, etc. C’est donc avant tout une aventure humaine. Une goutte d’eau dans l’océan, tant l’ampleur est phénoménale, la pandémie gangrène sans cesse nos sœurs. Chacun de nous connaît une proche familiale dont l’unique rêve est de venir en Europe dans les conditions que l’on sait.
Quels enseignements principaux avez-vous tirés?
Il serait prétentieux de notre part d’oser parler d’enseignements, notre implication étant limitée par rapport à des personnes comme Amély-James Koh Bela ou Me Babin Kololo qui consacrent leur vie à ce combat. Je préfère me limiter à l’aspect journalistique. Une approche certes pas exhaustive, lève toutefois un voile sur la filière des « blackettes » en France. |
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Maître Constant Roger Mbongo avocat des « Mamas » (proxénètes)
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Quel regard portez-vous désormais sur ces esclaves d'un autre siècle et leurs conditions de "travail"?
Ce qui m’a le plus sidéré, ce sont ces jeunes filles qui se prostituent sans contrainte physique directe. Je m’explique, sur le sol français, elles sont libres de leurs faits et gestes, pourtant elles se sentent prisonnière, parce qu’elles font couramment l’objet d’une cérémonie de sorcellerie au pays. C’est dans la tête. Le pouvoir de ces rituels n’est pour certains pas avéré. Sur les 120 filles que nous avons rencontrées pour le film, on peut extirper facilement une bonne centaine de la prostitution. La prison mentale est si efficace qu’elles n’osent s’enfuir, persuadées de risquer gros face aux marabouts du village. |
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Jean-Michel Colombani le commissaire divisonnaire dirigeant l'Office Central de la Répression des Trafics d'Etres Humains
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Une diffusion exceptionnelle de votre film est prévue au cinéma Images d'Ailleurs, suivie d'un débat. Pouvez-vous nous préciser les conditions et présenter les personnes qui prendront part au débat?
Projection inédite, le vendredi 9 septembre, à 20h00 précises au cinéma Images d’Ailleurs. Suivie d’une conférence débat en présence des auteurs, personnalités et associations ayant participé au documentaire.
PAF : 5 €
Images d’Ailleurs
21, rue de la clé
75005 Paris
M° Censier Daubenton
La version intégrale du documentaire (90 min + bonus) sera disponible en DVD en fin 2005. |
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Maître Babin Kololo présidente de l’association Volte-Face
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De nombreux grioonautes ne résident pas à Paris, comment pourraient-ils se procurer votre film?
Très simple, en envoyant un mail à contact@enogo.com en ce qui concerne la version courte (52 minutes) qui sera projetée à Images d’Ailleurs, elle est disponible en édition limitée. Avec la participation de :
Amely-James Koh Bela, présidente de la Commission de l’information et de la formation à Aide Fédération
Jean-Michel Colombani, commissaire divisionnaire, patron de l’OCRTEH
Danielle Babin Kololo, avocate et présidente de l’association Volte-Face
Me Mbongo, en charge de dossiers de proxénètes, les fameuses « Mamas »
Cécile Pozzo di Borgo, porte-parole adjointe du Quai d'Orsay
Il ne s’agit nullement d’une opération commerciale, les bénéfices seront reversés aux associations notamment d’Amély James Koh Bela et Me Babin Kololo. Nous reparlerons de la version longue (90 minutes + Bonus) le moment venu.
Comment vous contacter?
Romaric Atchourou dispose d’un site : www.romaricatchourou.net
Son mail : romaric@people-television.com
En ce qui me concerne, vous pouvez passer par mon agence Enogo Press & TV, productrice du documentaire via son site :www.enogo.com
Ou alors directement me contacter sur mail : contact@enogo.com |

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