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Jeunes au départ de la manifestation
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http://intox.hopto.org |
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On ne savait pas trop qui était à l’initiative de cette marche, mais une chose est sûre, nous savions tous pourquoi nous étions là. Honorer la mémoire des 17 personnes ayant péri dans le dramatique incendie du boulevard Auriol le week- end dernier. A ceux là, il a malheureusement fallu en rajouter d’autres, les sept personnes ayant péri lundi, rue du Roi-Doré (IIIè arrondissement de Paris).
C’est sûr comme manifestation on a déjà vu plus organisé, plus encadré. Les banderoles ne payaient pas de mine, pas de véritables pancartes, des bouts de cartons sur lesquels on avait collé tant bien que mal de petites feuilles portant le nom et l’âge des victimes Papi, Bengali, Hawa, Fatou Ada et tous les autres. Mais était-ce vraiment le but ? Organiser « la manif »’ du siècle ?
Tous ceux qui étaient présent se sont tout simplement dit « il faut faire quelque chose ! ».
Non, les nôtres ne pouvaient pas avoir péri dans de telles circonstances et leur mort passer sous silence. Il fallait donc marquer le coup, et tant pis si les moyens n’y étaient pas le cœur lui, y était assurément. C’est sûr que les températures estivales invitaient plus au farniente qu’à remonter le boulevard Auriol jusqu’à la place d’Italie. Certains ( environ deux cent personnes), ont tout de même répondu à l’appel et c’est très calmement et dignement que la procession s’est déroulée, suivant son cours initialement prévu de Quai de la Gare à la Mairie du treizième arrondissement.
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Dieudonné répondant aux questions de RFI
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grioo.com |
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Aucun incident ne fut déploré si ce n'est un jeune français- de race blanche- ayant lancé un caillou sur le cortège. Sans l'intervention de certains adultes il aurait pu se faire lyncher par les jeunes en colère.
Sous le calme apparent, on sentait la colère, l’indignation et la rage des uns et des autres.
Les jeunes surtout, qui ont perdu leurs amis, leurs « petits frères » n’ont pu contenir les émotions qui bouillaient en eux. Arrivés place d’Italie devant la mairie du XVIIIè arrondissement, se font entendre les premiers slogans « Assassins !! Assassins !!! ».
La manifestation s'est alors comme scindée en deux minutes.
D'un côté des membres du site Africamaat comme Jean-Philippe Omotounde s'exprimant devant la foule.
De l'autre les "jeunes", qui, malgré les appels au calme et les tentatives d’apaisement ont
« Pris les choses en main » et organisé une manifestation « bis ». Très vite le mot est passé :
« On va au gymnase, au gymnase ! » (Le gymnase Kellermann où sont temporairement hébergées les familles sinistrées NDLR). D’un mouvement spontané un nouveau cortège s’est formé, plus jeune plus dynamique, plus bruyant et surtout moins clément.
« Chirac : assassin ! Sarkozy : assassin ! Borloo : assassin ! Delanoë : assassin ! » .
« Logements pourris c’est fini !!! » c’est en scandant ces slogans que le groupe a rejoint la porte d’Italie. A la tête du cortège le comédien Dieudonné ( qui depuis plusieurs années a apporté son soutien à la cause du DAL -droit au logement), le rappeur Stomy Bugsy, et des cousins ou frères des enfants morts vendredi dernier. Sur le côté, en rollers, Célia des Nubians suivait elle aussi le cortège.
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« Ça ne sert à rien tout ça » me confie un homme qui suit le cortège. Ah bon ? Pas si sûr. Déjà pour ces jeunes ce fut le moyens d’exprimer leur ressentiment leur indignation leur rage. Pour eux, ce ne sont pas « les victimes » ni les « morts » du boulevard Auriol, mais bien des personnes qu’ils ont connues et aimées et qui aujourd’hui ne sont plus. Et surtout, ils savent que si c’était un accident (ce qui reste d’ailleurs à vérifier) ce n’était pas pour autant une fatalité. Ça n’aurait jamais dû arriver. Ce drame aurait pu être évité. Voilà pourquoi, ils ont bravé la police qui n’a pas essayé de les stopper tant ils semblaient en colère. La sécurité de la ville de Paris, par contre, a préféré verrouiller la grille du gymnase. Ils ne l'ont entrouverte que pour laisser passer quelques personnalités comme Dieudonné ou Stomy Bugsy qui ont pu s'entretenir avec les familles. Une fois les vedettes reparties, le gymnase a de nouveau été ouvert, pendant que des représentants des familles discutaient avec des officiels qui leur présentaient les dernières propositions du gouvernement et de la ville de Paris.
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Jeunes manifestants devant la mairie du 13è arrondissement de Paris
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grioo.com |
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Comment a-t-on pu laisser s’installer un tel chaos ? Toutes ces morts seraient –elles inutiles ?
Il est évident que cette marche ne bouleversera pas le cours de l’histoire, qu’elle n’inversera pas d’un coup de baguette magique les priorités gouvernementales, ou encore l’action de la mairie de Paris.
Cependant elle rappellera à ceux qui décident pour nous, ceux que parfois nous avons élu, qu’il faudra compter avec nous.
Les prochaines échéances électorales sont proches, qu’on se le dise.
Que pouvons nous faire fasse à une telle situation ? Pas grand-chose me direz-vous. On peut en parler c’est sûr. Mais agir serait encore mieux.
Samedi le DAL appelle à manifester, même lieu, même heure.
(Rassemblement prévu à 15h30 Métro Quai de la gare ligne 6)
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Voir la galerie de photos associée:
Incendie Vincent Auriol: manifestation du 30 Août
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