
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mis en exergue, à Addis Abeba où se tient actuellement un séminaire des ministres africains de l'éducation, "le rôle critique" de l'agriculture et "l'importance primordiale" de l'éducation pour le développement durable et l'éradication de la pauvreté en milieu rural.
Dans un rapport présenté jeudi, au deuxième jour du séminaire organisé sur "L'éducation pour les populations rurales : leçons, options et priorités", la FAO soutient que l'éducation est la manière la plus efficace de permettre aux zones rurales de s'affranchir de la pauvreté et d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en Afrique subsaharienne.
"L'analphabétisme est un phénomène essentiellement rural qui torpille le développement rural et la sécurité alimentaire", a soutenu un expert en éducation de la FAO, Lavinia Gasperini.
M. Gasperini trouve par ailleurs que l'analphabétisme est le corollaire de la pauvreté et de la faim, car il menace la productivité et la santé et limite les chances d'amélioration des moyens d'existence, notamment pour les jeunes filles et les femmes rurales.
Il ressort des statistiques de la FAO que plus de 70% de la population africaine continue de vivre dans les zones rurales et que 80% de la nourriture est produite par des femmes dans les pays où l'agriculture nécessite une main d'oeuvre importante.
C'est pourquoi, M. Gasperini a souhaité que davantage d'efforts soient investis pour éduquer les petits paysans pauvres et les aider à utiliser des techniques améliorées afin de rendre leurs activités viables et durables.
L'expert en éducation de la FAO justifie ses arguments par le fait que la grande majorité de la population de l'Afrique subsaharienne est rurale et que l'agriculture est un secteur clé pour le développement et la croissance économique.
Le rapport de la FAO indique également que les inégalités de sexe et les politiques discriminatoires à l'égard des femmes sont les principaux problèmes rencontrés par les agences de développement dans les pays pauvres.
Pour la directrice de la Division de la parité et de la population de la FAO, Marcela Villarreeal, son institution s'est fixée comme préoccupations de contribuer à l'élimination de ces inégalités et promouvoir l'égalité et de meilleures conditions de vie aux femmes et à leurs familles.
"L'objectif consistant à éliminer les inégalités de sexe est crucial pour atteindre le troisième OMD, à savoir la parité homme-femme", a t-elle prévenu, précisant qu'il ne peut être atteint qu'en déployant un effort spécial en vue d'assurer un accès équitable à une éducation de qualité pour les jeunes filles et les femmes dans les zones rurales.
"Une coopération accrue est nécessaire entre les ministres de l'Education et leurs collègues de l'Agriculture, de la Pêche et du Développement rural en vue d'atteindre l'objectif de l'éducation pour tous (EPT), a t-elle conclu.
Le séminaire d'Addis-Abeba est organisé conjointement par la FAO, l'UNESCO et l'Association pour le développement de l'éducation en Afriaue (ADEA), en partenariat avec le gouvernement éthiopien avec le soutien de la coopération italienne pour le développement et le Fonds fiduciaire norvégien pour l'éducation placé auprès de la Banque mondiale.
Outre les ministres de l'Education et leurs collègues de l'Agriculture, de la Pêche et du Développement rural, la rencontre regroupe des représentants du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), de l'Union africaine, d'organisations de la société civile et d'organismes de développement bilatéraux et multilatéraux, notamment l'OIT, OXFAM, l'UNICEF.
Source : PanaPress |