
La Compagnie cotonnière ivoirienne (LCCI) a été interdite lundi dernier "d'activités jusqu'à nouvel ordre" dans le nord du pays par l'état-major local des Forces nouvelles (FN, rebelles), pour non "paiement d'environ trois milliards de FCFA dus aux paysans".
Le "Commandant" Fofié Kouakou, "commandant" de la zone Nord des FN a sommé l’entreprise de « payer les trois milliards (4,5 millions d'euros) » qu’elle doit « à nos parents paysans, sinon votre coton ne sort plus de nos zones" a-t-il alors martelé lors d'une rencontre avec les responsables de LCCI.
Au cours de la rencontre, en présence de la presse, les responsables de LCCI ont tenté, en vain, d'expliquer le retard accusé dans le paiement des sommes dues aux paysans producteurs de coton. "Vous n'avez pas respecté vos engagements. Je vous donne un mois pour le faire", leur a répondu abruptement le "commandant" Fofié Kouakou.
Ce qu’il n'a pas précisé c’est la nationalité des opérateurs de cette société et la période que couvre ces arriérés. Et d’après nos sources il n’est pas possible de savoir si se sont des Ivoiriens ou des étrangers. Plusieurs camions chargés de balles de coton, appartenant à LCCI et en partance pour Abidjan, la capitale économique du pays, sont restés bloqués lundi à Korhogo (nord).
La Compagnie cotonnière ivoirienne est l'une trois principales sociétés du pays qui commercialisent l'or blanc. La quasi totalité est produite dans le nord de la Côte d'Ivoire, contrôlé par les FN, depuis le coup d'Etat raté contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002.
Les responsables de la LCCI ont annoncé que la Côte d'Ivoire a produit "entre 250.000 et 300.000 tonnes de coton-graine" l’année dernière. |