
Une manifestation est annoncée ce samedi à 14H00 place de la Bastille en réaction aux expulsions de vendredi.
En effet, c‘est vers 07h00 hier que des dizaines de policiers et de gendarmes mobiles casqués et munis de pinces et de béliers ont pénétré dans le squat, formé de trois bâtiments et deux petites cours, occupé habituellement par trois familles, dont une vingtaine d'enfants et deux personnes célibataires.
Selon la préfecture de police de Paris (PP), le squat, situé au numéro 21, rue du Maroc, à Paris (XIXe), était un "ensemble immobilier très dégradé".La préfecture a assuré que "toutes les personnes évacuées ont été prises en charge pour relogement".
Cette opération survient après l'évacuation le 2 septembre de deux squats de la capitale. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait annoncé la fermeture des bâtiments insalubres après deux incendies qui avaient fait 24 morts, dont 18 enfants.
Pour Fofana Lakami, un Malien qui vivait dans ce squat depuis 1997 avec sa femme et ses seize enfants, dont plusieurs sont atteints de saturnisme, "c'est difficile de vivre ici, mais on n'avait pas le choix, on n'avait que ça". Pour SOS racisme, le gouvernement "nous a offert une expulsion médiatique à grand renfort de CRS au petit matin".
En début de soirée, 150 personnes, essentiellement d'origine africaine, dont de nombreux enfants, regroupées devant le 21, rue du Maroc, ont manifesté contre l'évacuation du squat.
Au cours du rassemblement, le président de l'association Droit au logement (DAL) Jean-Baptiste Eyraud a annoncé que les familles expulsées ont été relogées par le DAL dans un local du Secours catholique en attendant qu'elles soient définitivement relogées. Une promesse qui n'a pas découragé les manifestants d'aujourd'hui. |