
Le récent Sommet mondial des Nations Unies à New York n’a pas encore livré tous ses secrets. Tenez par exemples ces extraits des discours des leaders Caribéens que nous avons recoupé sur ecaraibes.
PJ Patterson : Premier ministre de la Jamaïque.
S’expriment au nom du Groupe des 77 et de la Chine, il a déclaré que malgré les engagements des pays développés d’augmenter l’aide publique au développement (APD), de réduire ou d’éliminer la dette, d’ouvrir les marchés aux produits des pays en développement, et d’encourager l’investissement privé dans ces derniers, on constate que les transferts de ressources financières du Sud vers le Nord se poursuivent. Depuis le Sommet du Millénaire, les pays en développement ont effectué un transfert net de plus de 1.174,3 milliards de dollars vers les pays développés.
Denzil Douglas : Premier ministre de la Fédération de St Kitts – Nevis
Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes, il a rappelé que la Caricom instituera le marché unique caribéen en janvier 2006. Malheureusement, a-t-il regretté, notre effort pour développer notre potentiel humain a été entravé par les politiques de recrutement de certains pays développés. La Communauté des Caraïbes insiste sur la création d'un espace adéquat de politique permettant l'innovation. Il a souhaité un environnement propice aux IED avec un véritable cadre de politiques d'investissement, en insistant sur les contraintes que constituent les risques élevés des investissements dans les petits pays. Parmi les obstacles particuliers, il a notamment souligné l'impact des catastrophes naturelles, la chute des prix des produits de base ou encore le poids de la dette publique.
Owen Arthur, Premier ministre de la Barbade.
Pour lui, « dans un monde où l’on parle de pays développés et de pays en développement, les forces non discriminatoires de la nature nous mettent face à notre égalité, à notre fragilité et à notre humanité communes ». Un an après l’ouragan Ivan, qui a dévasté la Grenade, et quelques jours après l’ouragan Katrina, qui a provoqué des dégâts énormes dans le sud des États-Unis, Owen Arthur constate que ces catastrophes ont mis en lumière une interdépendance, nécessitant une coopération internationale durable et efficace et rendue nécessaire pour la mise en œuvre d’un véritable programme de lutte contre la pauvreté. « Les questions qui sont au cœur du développement n’ont rien à voir avec les moyens mais tout avec la morale ».
Baldwin Spencer.
Que les Etats des Caraïbes de l’Est soient parmi ceux qui contribuent le moins aux causes du changement climatique, et parmi ceux qui souffrent le plus de ses effets, cela est déplorable. Affirmant que les Nations Unies devaient venir en aide aux États les plus pauvres, il a jugé que les réformes devaient prendre en compte les objectifs des pays en développement, qui représentent les deux tiers des membres. Les grands États doivent venir en aide aux plus petits, a-t-il conclu.
Gérard Latortue, Premier ministre d’Haïti.
Il a d’abord exprimé la gratitude du peuple haïtien dans son ensemble à la communauté des nations, particulièrement aux pays participant aux contingents militaires et policiers onusiens, pour le soutien et l’assistance apportés à son pays en ce moment crucial et troublé de son histoire. Il a en revanche déploré que l’aide de l’ONU à son pays ait donné si peu de résultats. « Après plus de cinquante ans de coopération avec l’ONU, il y a peu de traces tangibles de cette masse d’assistance reçue au fil des ans », a-t-il ajouté. Regrettant la concurrence stérile entre les agences des Nations Unies entre elles et avec les autres organismes bilatéraux ou multilatéraux, il a demandé une révision globale des politiques de coopération et de distribution de l’APD. Il a enfin souhaité une coordination plus accentuée entre les agences du système de l’ONU et les institutions de Bretton Woods afin d’obtenir une coopération internationale plus efficace, surtout en ce qui concerne le financement du développement.
Petrus Compton, ministre des relations extérieures de Ste Lucie,
Petrus Compton, a déploré le désespoir et le cynisme qui se font jour dans la région des Caraïbes en ce qui concerne l’avenir des petits Etats insulaires en développement et le rôle joué par les institutions internationales, notamment l’ONU et l’OMC, suggérant aussi le rôle joué par certaines puissances dont les politiques renforcent la marginalisation des petites économies et limitent les opportunités dont pourraient bénéficier les pays les plus démunis. A cet effet, il a cité le cas de petits pays producteurs de bananes, tels que Ste Lucie et la Dominique, ou encore St Kitts - Nevis qui a dû abandonner la production de sucre cette année. |