
L’onde de choc prend des proportions dont ne se doutait pas Nafi Ngom Keita. En plus d’elle-même, des menaces de mort sont adressées à sa fille qui étudie en France. Et déjà il se trouve des gens pour affirmer qu’elle à volontairement mis sa famille en danger.
Toutefois,le pouvoir qui avait pris très au sérieux ses inquiétudes l’a mis sous protection des gendarmes d’un corps d’élite. Les réactions se multiplient dans la classe politique sénégalaise après cette sortie tonitruante d’un haut fonctionnaire de l’Etat, qui, dit-on, «a dû en référer à sa hiérarchie, la présidence de la République» avant de se répandre dans la presse.
Les récentes déclarations de Nafi Ngom Kéita, de l’inspection générale de l’Etat, de l’avis de certains observateurs, ont jeté de l’huile sur le feu, dans l’affaire «Idrissa Seck». L’ancien Premier ministre et ancien n°2 du Parti démocratique du Sénégal (PDS), Idrissa Seck a été mis en prison pour une affaire de malversations financières dans des chantiers de Thiès.
S’exprimant dans les colonnes du journal Walfadjri , la chef de mission de l’Inspection générale de l’Etat, Nafi Ngom Kéita, laisse entendre que le vrai rapport n’est pas encore publié.
Pour elle, «Le jour où le rapport sera mis dans Internet ou en tout cas porté sur la place publique, vous verrez M. Bara Tall, directeur des entreprises Jean Lefevbre, parler dans les procès verbaux d’audition des réunions tenues dans les bureaux du Premier ministre avec le ministre des Finances et le ministre du Patrimoine bâti, de la construction et de l’habitat».
Nafi Ngom Kéita démontre l’implication directe du ministre des Finances Abdoulaye Diop par le fait qu’ «On parle de décision de versement pour justifier les transferts de fonds à Thiès. Qu’est-ce que cela veut dire ? Une décision, c’est par essence un acte interne de gestion (…). C’est lui (le ministre des Finances) qui a l’argent», a-t-elle alors confié aux journalistes de Walfajri.
«Le problème est qu’il y a quelqu’un qui a donné des instructions, un autre qui a été Premier ministre qui a une responsabilité et je ne rentre pas dans les détails de comment il est responsable et qu’est-ce qu’il a fait (…). Mais apparemment, on veut sauver Abdoulaye Diop. Je ne me préoccupe pas des raisons mais qu’il me laisse tranquille, je ne lui ai rien fait», avait t-elle lancée comme un appel au secours.
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