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Myriam Makeba
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elperiodico.com |
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Légende de la musique africaine, la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba vient de faire connaître son intention de prendre une retraite bien méritée. "Je veux me retirer, mais faire une tournée d'adieu", a-t-elle annoncé. Et tout de suite on a compris que Miriam Makeba souhaitait faire une sortie de scène en bonne et due forme.
La diva africaine n’a par ailleurs eu aucune gêne à reconnaître qu’elle y était un peu poussé par son âge. Car comme elle le dit elle même, "Je me dois de dire adieu dans chacun des pays où je suis allée, si je peux. J'ai 73 ans, cela me pèse". En effet, pour ce tour du monde qui s’étale entre la fin de l’année en cours ( 26 et 29 septembre au Cap) et décembre 2006, Miriam Makeba entend se rendre partout où sa carrière l’aura conduite. On se souvient encore de son titre à succès "Pata, pata", repris en 1998 par Coumba Gawlo, qui a bercé de nombreux mélomanes à travers la planète.
Miriam Makeba, chanteuse presque parfaite de Jazz et de gospel, en anglais comme en zulu, n'a rien perdu de sa voix chaude et rassurante encore mois de son sens du rythme. Cette seule voix, de la grande dame de la chanson africaine, a souvent suffit pour faire danser de milliers de personnes dans le monde, oubliant le temps d’une chanson leurs différences. Aussi Miriam Makeba entend pour le plaisir de ses fans entrer à nouveau en studio. « Mais, aussi longtemps que je garderai ma voix, je continuerai à enregistrer", déclare t-elle avant d’ajouter qu’un album sort "très bientôt". On devrait y retrouver une nouvelle version de « Malaika », autre tube à succès de son répertoire.
Engagement politique.
Dans ses chansons, Miriam Makeba n’hésite pas à dénoncer les inégalités sociales sans toutefois se poser en contestataire de l’ordre établi. Elle chante l’amour, le pardon, la tolérence etc…Victime des ségrégations raciales de l’apartheid, elle a fait entendre sa voix plusieurs fois en faveur des droits de l’Homme en Afrique du Sud. Ce qui lui a valu de passer plus de trente années de sa vie en exil. C’est en 1990 après la libération de Nelson Mandela que la « Johannesburg native » regagnera l’Afrique du Sud que sa carrière l’avait amené à quitter pour les Etat-Unis.
En fait, un soir de 1959, parrainée par Harry Belafonte, elle devient une star après un spectacle en compagnie de Marlon Brando et Duke Ellington. Elle ira même jusqu'à chanter au Madison Square Guarden avec Marilyn Monroe pour l’anniversaire du président Kennedy. Des moments inoubliables surtout quand ils sont suivis par un retour brutal à la réalité. " J’étais très honorée, mais le lendemain, j’épluchais mes légumes dans ma cuisine " confiera t-elle plus tard au journal français Libération. Le tableau s’assombrit davantage l’année d’après quand avec le décès sa mère, Miriam Makeba apprend sans aucune explication qu’elle est interdite de séjour et ne peut donc assister aux obsèques de sa mère.
Le désormais symbole de la lutte anti-apartheid, avant même Nelson Mandela, se sent à la fois libre et emprisonnée, du mois poursuivie partout où elle se trouve. Pas étonnant donc que son histoire se confonde avec celle de son pays. Aujourd’hui, celle que l’on appelle affectueusement « Mama Africa » se dit « très heureuse dans (sa) nouvelle Afrique du Sud » en dépit des difficultés. Et lorsqu’on lui pose la question de savoir si parmi les jeunes filles qu’elle encadre l’on retrouvera une Miriam Makeba, elle répond immédiatement Non ! « personne ne peut me remplacer comme je ne peux remplacer personne ».
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