
Pour les pays africains, beaucoup plus concernés, l’annonce de l’annulation d’une partie de la dette est une bonne nouvelle. En effet, la Banque mondiale et le FMI ont annoncé ce week-end l’annulation de plusieurs milliards de dollars, de la lourde ardoise que constitue pour les pays les plus pauvres, la dette multilatérale. Une dette qui pour les 38 pays concernés se chiffre à près de 57 milliards de dollars.
Une nouvelle surprenante d’autant plus que les institutions, dites de Bretton Woods, ne sont pas réputés pour être généreuses. La preuve, cette annonce intervient après 60 ans d’existence des deux institutions, ce qui du fait douter beaucoup de personnes de son application. Pour un départ, l’on indique que cette décision devrait profiter à 18 pays avant de s’étendre à 20 autres.
Il faut se souvenir que la proposition d'effacer 40 milliards de dollars de dette de 18 des pays les plus pauvres de la planète avait été faite en juillet de cette année par les pays les plus riches réunis au sein du G8 et la Russie. Ce qui à conduit à des réunions dont le point culminant, comme le souligne Paul Wolfowitz président de la Banque mondiale, « a été l’approbation historique de la proposition du G8 d’annuler à 100% la dette ». Donc au delà d’une simple proposition du G8, il faut remarquer qu’ il s’agit d’une décision commune des 184 membres de l’institution économique dont il est à la tête.
La liste des 18 premiers pays a été rendue publique il y’a quelques semaines. Quant aux 20 autres, qui doivent tout aussi bien se connaître, ils doivent répondre à toutes les conditions dictées par le processus dit pays pauvres très endettés (PPTE) en cours depuis 1996 par la Banque mondiale et le FMI pour espérer bénéficier de cette « générosité » .
C’est dans ce sens que Paul Wolfowitz affirme qu’ "En Afrique et dans le monde, les dirigeants de 38 pays n'auront plus à choisir entre dépenser pour leurs citoyens et rembourser des dettes impossibles, souvent héritées de gouvernements précédents".
Cette dette est estimée à 70% pour la Banque mondiale, et 30% repartis entre le FMI et la Banque africaine de développement. Toutefois, les conseils d'administration des deux institutions doivent finaliser dans les semaines à venir les aspects techniques et un système de surveillance du processus.
La décision a été très bien accueillie par quelques artisans de la lutte contre la pauvreté mais en Afrique, l’on se montre très sceptique même si tout le monde est unanime pour saluer l’initiative à « marquer sur une pierre blanche ». En somme, ceci demeure un nouvel espoir pour les pays pauvres de sortir de la misère.
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