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Faut-il taxer les billets d’avion pour financer la lutte contre la pauvreté en Afrique ?
27/09/2005
 

Un grioonaute s'interroge sur l'idée de Jacques Chirac pour contrer la pauvreté. Vous pouvez vous aussi envoyer vos propositions d'articles à articles@grioo.com
 
Par Komi TSAKADI
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Jacques Chirac  
Jacques Chirac
 

Du 14 au 16 septembre 2005, se tient à New York (Etats-Unis), le sommet des Nations Unies sur la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire des Nations Unies encore dénommée « Objectifs de Développement pour le Millénaire » (ODM). Adoptés en septembre 2000, les OMD ambitionnent entre autre de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.

Ce sommet qui devra faire le bilan de la réalisation de ces OMD, cinq ans après leur adoption et dix ans avant l’échéance, offre l’occasion pour les pays riches ayant pris l’habitude de faire de « gentils communiqués » et des promesses sur ce point, sans passer aux actes, d’annoncer des projets, à l’instar de la France avec sa taxation des billets d’avion pour financer l’aide au développement.

Il ne fait aucun doute qu’en Afrique, la réalisation des OMD soit hypothétique en raison de la situation des populations qui se dégrade de jour en jour, du fait de la démission et du manque de volonté politique de la plupart des gouvernements corrompus et dictatoriaux empêtrés dans des crises politiques et la corruption, de la conjoncture internationale (hausse brutale des prix du pétrole, forte baisse du prix des matières premières exportées…), des règles commerciales drastiques (taxation perverse des produits africains et pratique des subventions agricoles) et du poids écrasant de la dette extérieure.

Les huit OMD (réduire de moitié l’extrême pauvreté; favoriser l’accès à l’éducation pour tous les enfants; promouvoir l’égalité et l’autonomisation des sexes; réduire la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle; combattre l’épidémie du sida et le paludisme; favoriser l’accès à l’eau potable; assurer un environnement durable et développer un partenariat mondial entre le privé et le public) ont peu de chance d’être atteints en 2015 sur ce continent, à moins d’adopter de nouvelles stratégies de lutte.

Il faut donc repenser la lutte contre la pauvreté en Afrique. Ce qui implique autre chose que la taxation de billets d’avion dont l’efficacité à contribuer à cette lutte peut être sujet à caution.

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© http://www.cia.gov  

Cette taxe devant financer les aides publiques au développement (APD) dans le domaine de la santé, il y a risque qu’une grande partie soit « fantôme ». A quoi bon recevoir des aides dont moins de 40 % (aides réelles) servent directement à l’éradication de la pauvreté et 60% (aides fantômes) profitant aux donateurs (financement des consultants des pays riches et de la logistique occidentale). Le gouvernement français, l’initiateur de ce projet étant l’un des pires des donateurs ( 89% de son APD est qualifiée de « fantôme » selon l’ActionAid, une Ong britannique), on peut craindre que cette taxe, au lieu de contribuer directement à combattre les maladies (paludisme, sida…), ne serve qu’a payer des honoraires exorbitants du personnel médical expatrié, à enrichir les industries pharmaceutiques européennes et à remplir les poches des dirigeants africains corrompus que la France impose aux populations africaines au moyen des élections truquées et des tripatouillages de Constitution.

Le Président Chirac ferait mieux de soutenir l’avènement, dans les pays africains (Togo, Gabon, Cameroun, Tchad…), des gouvernements issus des élections libres et transparentes. Elections permettant à des personnes animées par l’exigence de résultats, proposant des idées nouvelles et performantes pour sortir résolument les populations africaines du cycle de la pauvreté, d’accéder au pouvoir.

La pauvreté étant appréhendée comme un ensemble de manque d’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau potable…, il faut admettre comme Jeffrey Sachs, conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les « objectifs du millénaire », qu’une lutte efficace contre cette pauvreté implique, au préalable, l’identification des besoins des populations, secteur par secteur et l’ évaluation du coût financier en vue d’affecter les sommes nécessaires à ces priorités tout en s’entourant des garanties pour que ces sommes soient réellement destinées aux dépenses en rapport avec l’éradication de la pauvreté, au niveau de chaque Etat pauvre d’Afrique.

RENFORCER LES CAPACITES GOUVERNEMENTALES AFRICAINES A LUTTER CONTRE LA PAUVRETE.
Le FMI  
Le FMI
© Fond Monétaire International
 

Exhorter les gouvernements africains (par lesquels passe la majeure partie des aides publiques au développement et des prêts), à s’approprier la lutte contre la pauvreté en adoptant leur propre plan de lutte contre la pauvreté dans lequel seront identifiés les besoins prioritaires des populations pauvres et les moyens pour les satisfaire, est une condition sine qua non.

Pour ce faire, il faut renforcer les capacités gouvernementales africaines en plaçant cette lutte au cœur de l’action gouvernementale avec la mise en place d’un pool gouvernemental dénommé Conseil National de lutte contre la pauvreté, constitué des ministères des affaires étrangères, du commerce, de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, des finances et de l’économie, de l’emploi et d’un ministère chargé de la lutte contre la pauvreté à l’instar du ministère de la cohésion sociale en France.

Une analyse de la situation socio-économique de chaque pays africain s’impose sur la base de données quantitatives et qualitatives de chaque région, de chaque village, de chaque quartier… en vue de définir les déterminants de la pauvreté et par voie de conséquence, de formuler les stratégies et la politique de lutte adaptées, dans le cadre d’un partenariat entre les différents ministères.

Le ministre chargé de la lutte contre la pauvreté devra veiller, à la couverture par les finances publiques au niveau des budgets nationaux, notamment par les ressources économiques issues de l’exportation des matières premières extractives et par les mécanismes extérieurs (aide, prêt, rééchelonnement ou annulation de dette…), des besoins définis pour éradiquer la pauvreté (infrastructure rurale, scolarisation des enfants, distribution de l’eau potable, programmes de santé…). Il devra aussi s’assurer de l’adéquation des aides ou prêts extérieurs avec les priorités des populations. Ce faisant, il agira comme médiateur de ces dernières pour que leurs besoins élémentaires soient satisfaits.

 
© http://www.un.org  

Il défendra avec ce pool gouvernemental, ces priorités devant les bailleurs de fonds (Clubs de Paris et de Londres, le FMI, l’Union Européenne…) pour que leur financement soit assuré par l’annulation de nos dettes, par l’augmentation de l’APD ou par de nouveaux mécanismes extérieurs comme l’IFF (Facilité financière Internationale), proposée par les Anglais et consistant en un emprunt de l’ordre de 50 milliards de dollars par an sur une dizaine d’année, dont l’argent serait immédiatement disponible pour financer des projets au Sud.

L’éradication de la pauvreté en Afrique implique l’émergence d’une classe moyenne d’entrepreneurs éthiques et non des « patrons voyous » dans tous les domaines (agriculture, industrie, service…) qui créent des emplois locaux en produisant et en vendant des produits. A cet égard, il importe que le commerce entre les pays africains soit encouragé et que les subventions (pénalisantes pour les paysans africains) accordées par les Européens et Américains à leurs agriculteurs, soient supprimées.

Cette lutte contre la pauvreté dans nos pays implique aussi une transparence totale et la bonne gouvernance pour que l’argent affecté à des priorités visant à endiguer la pauvreté, aillent à ces priorités identifiées. La nomination d’un ministre en charge de la lutte contre la pauvreté répond à la nécessité de combattre le gaspillage des ressources en raison de la corruption et de la mauvaise gestion, de manque de coordination et d’orientation. En offrant plus de garanties aux bailleurs de fonds en ce qui concerne la crédibilité des gouvernements africains à mieux utiliser les finances locales et extérieures, elle viendrait combler les lacunes du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (APRP), programme volontaire du Nepad (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) dans le cadre duquel les pays africains acceptent un audit des autres sur leur bonne gouvernance et les finances.

 
© bbc  

Il est reconnu que depuis les années 60, l’Afrique a reçu plus de 500 milliards de dollars d’aide qui l’ont plus appauvri car une grande partie des fonds reçus a servi à alimenter les comptes en banque en Suisse de nos dirigeants (chaque année, 35% des richesses de l’Afrique sont exportées illégalement) et à asseoir leur pouvoir dictatorial en entretenant des armées prétoriennes et des réseaux politico-mafieux comme ceux de françafrique.

L’accès aux services financiers tant externes qu’internes étant une composante importante dans la stratégie de lutte contre la pauvreté, le projet de Facilité de financement internationale (IFF) préconisé par la Grande Bretagne, sous forme de structure financière par laquelle les pays riches se porteraient garants d'emprunts bénéficiant aux pays pauvres visant à dégager des ressources nouvelles en vue de réaliser les objectifs de l'Onu de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à 2015, doit être concrétisé afin d’aider les gouvernements africains à promouvoir la pratique de la microfinance. Comme l’a prouvé Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et « père » du microcrédit, il suffit d’une somme minime d’argent pour démarrer une petite activité économique et engendrer un cercle vertueux de développement. Ainsi, en permettant aux femmes africaines d’avoir accès au microcrédit, elles gagneront en autonomie et verront leur statut s’améliorer, concrétisant ainsi un des huit objectifs du millénaire qui est de promouvoir l’égalité et l’autonomisation des sexes.

Après l’échec du plan d’action de Lagos (PAL) de 1980, les déconvenues des programmes d’ajustement structurel du FMI et l’enlisement du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) pourtant adoubé en 2002 lors du sommet du G8 à Kananshi (Canada) et censé entraîner le développement rapide de l’Afrique grâce à de vastes projets communs d’investissement, dans le domaine des infrastructures, pour l’environnement, en faveur des flux de capitaux, pour l’accès au marché…, il importe de repenser la lutte contre la pauvreté en Afrique.

Plutôt que d’attendre une taxation des billets d’avion qui ne sera qu’une « aide fantôme » de plus, enfonçant le continent dans l’assistanat, les gouvernements africains doivent s’approprier la lutte contre la pauvreté et mobiliser les moyens internes et externes pour satisfaire les besoins élémentaires de leurs populations.

       
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afrique   cameroun   gabon   tchad   togo   
 
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