
Le sommet des chefs d'Etat membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao), portant sur la paix en Côte d'Ivoire après le 30 octobre a donc bel bien eu lieu vendredi à Abuja.
A la fin des travaux, l’une des rares déclarations est venue du ministre nigérian des Affaires étrangères Olu Adeniji. D’après lui il faut attendre le 6 octobre à Addis Abeba pour connaître les conclusions des travaux. « Quelles que soient les conclusions auxquelles nous sommes parvenus ici, nous ne pouvons les communiquer, car ces recommandations doivent être soumises au Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) », déclare-t-il avant d’ajouter que la mise en place d’un gouvernement de transition après le 30 octobre, telle que demandée par l’opposition et les Forces Nouvelles, était « une option extrême ».
Le président ivoirien Laurent Gbagbo, élu en octobre 2000, a annoncé le 27 septembre qu'il resterait au pouvoir et avait refusé par avance toute médiation régionale et refusé de se rendre à Abuja, accusant plusieurs pays de la Cedeao, d'être impliqués dans la crise et de soutenir la rébellion qui contrôle le nord du pays depuis trois ans. Toutefois, Gbagbo s'est fait représenter par le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo et par sa directrice adjointe de cabinet, Sarata Touré. Pourtant presque tous les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest ont répondu présent à ce sommet extraordinaire proposé par le président nigérian Olusegun Obasanjo, par ailleurs, président de l'UA.
Récusant le dernier message du président ivoirien Laurent Gbagbo jeudi, l 'opposition ivoirienne a quant à elle réitéré son soutien à la (Cedeao). Elle aussi annonce la fin, le 26 octobre à minuit, du mandat de Gbagbo. Des leaders de cette opposition ont, d’après certaines sources, demandé aux hommes d’affaires de s’abstenir de tout engagement économique au delà du 30 octobre et ils ont demandé aux populations de rester sur leurs gardes. Par ailleurs, un débat juridique a cours en ce moment dans le pays. Chacune des partis tentant d’interpréter en sa faveur des articles de la Constitution.
En définitive, pour savoir ce qui a concrètement été dit lors du sommet de la Cedeao vendredi sur le retour de la paix en Côte-d’Ivoire, il faut attendre la semaine prochaine avec la tenue du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine. Certainement que d’ici là, les uns et les autres auront encore tenter de disqualifier leur(s)adversaire(s) tout en séduisant une grande partie du peuple ivoirien, ultime juge dans cette affaire. |