
Parmi les anciens chefs d’Etats africains, dictateurs en leur époque et poursuivis par la Justice, il y’a le Libérien Charles Taylor. L’ex homme fort de Monrovia, en exil au Nigeria fait en effet l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par le Tribunal spécial de l’Onu pour la Sierra Leone du fait de son rôle dans les troubles qu'a connu ce pays.
En effet, poursuivis pour crimes de guerre commis en Sierra Leone lors d'un conflit civil dans ce pays dans les années 1990, Charles Taylor bénéficie jusqu’ici de la protection du Nigeria qui en dépit de la demande d’extradition et des diverses pressions à dit qu’il ne livrerait son hôte qu'à un gouvernement libérien élu. En attendant, Charles Taylor, vit dans une luxueuse villa située en bordure de mer à Calabar, dans le sud-est du Nigeria.
Une situation qui a amené le procureur du Tribunal spécial de l'Onu pour la Sierra Leone a solliciter l'intervention des autres pays africains pour infléchir la position des autorités du Nigeria. Le procureur en chef du Tribunal, Desmond De Silva au cours d’une conférence de presse tenue à New- York a déclaré « [b Nous sommes en train de contacter ou sur le point de contacter un certain nombre de pays de l'Union africaine pour essayer d'obtenir leur aide pour persuader le Nigeria de livrer Charles Taylor] ». Il est même allé jusqu’à dénoncer la violation des termes de son exil au Nigeria par Charles Taylor qui « continue à s’ingérer dans les affaires du Liberia », soulignant que « Taylor est à l'épicentre de la déstabilisation de la région depuis longtemps ».
Constat pas étonnant pour ceux qui se souviennent que Charles Taylor, baptisé « seigneur de la guerre », avait été avec un homme d’affaires russe nommé Bout , rendu responsable de collaboration lors du conflit en Sierra Leone, fournissant illicitement des armes en échange des diamants dont regorge le pays. Le Libéria, à l'époque sous le contrôle de Taylor, aurait servi de plaque tournante pour leurs manœuvres.
Taylor, commandant d'une armée de guérilleros et d'enfants soldats à son arrivée au Liberia avait été contraint à la fuite au mois d’août 2003 par les rebelles. C’est alors que Olusegun Obasanjo l'avait invité au Nigeria. Aujourd’hui, la transition politique installée après son départ par l’Onu s’achève avec la tenue prochaine de l’élection présidentielle tout comme en Sierra Leone où on avance fébrilement vers la fin de la guerre.
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