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Bessie Coleman (1892-1926), première aviatrice afro-américaine
02/10/2005
 

Texas, fin du 19e siècle : une petite fille aux pieds nus travaille dans les champs de coton. Elle entrera dans la légende en bravant toutes les discriminations pour devenir la première aviatrice afro-américaine.
 
Par Capucine Légelle
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Racines…
Bessie Coleman  
Bessie Coleman
© http://www.ctie.monash.edu.au
 

Dixième d’une famille de treize enfants, Bessie Coleman naît le 26 janvier 1892 à Atlanta, au Texas. Son père, Georges Coleman est un métis afro-américain / cherokee. Lui et sa femme Susan, noire, sont ouvriers agricoles. Bessie passe sa vie sur les routes poussiéreuses du « Jim Crow South » *1, voyageant de fermes en fermes pour trouver un propriétaire recherchant de la main d’œuvre. Toute la famille travaille sans relâche.
En 1894, la famille Coleman déménage à Waxahachie au Texas. Georges achète une parcelle dans le secteur de la ville réservé aux noirs. Il y construit une maisonnette de trois pièces, Bessie a deux ans lorsque la famille s’y installe. Elle a une enfance heureuse, partagée entre la maison où elle s’occupe de ses petites sœurs et aide sa mère au jardin ; et l’église où elle passe tous ses dimanches.
A partir de six ans, Bessie va à l’école pour enfants noirs, à environ six kilomètres à pied de chez elle. Elle est intelligente, elle aime apprendre et devient très vite une élève brillante, particulièrement en mathématiques.
Mais l’existence de Bessie Coleman change radicalement l’année de ses neuf ans : Georges Coleman est épuisé par l’existence difficile qu’il mène dans l’état raciste et oppressif qu’est le Texas en ce début de vingtième siècle *1. En 1901 il quitte femme et enfants pour repartir vivre en Oklahoma, surnommé le « territoire indien », où il pense jouir d’une vie meilleure. Susan Coleman, ayant encore quatre enfants de moins de neuf ans à sa charge, est obligée de travailler. Elle est engagée comme gouvernante. Bessie doit alors arrêter l’école pour s’occuper de ses sœurs et de la maison. L’été, toute la famille trime dans les champs pour la récolte du coton *2.
A douze ans, Bessie Coleman reprend l’école à la mission baptiste de sa ville où elle étudie avec enthousiasme. Elle utilise ensuite ses économies pour s’inscrire en 1910, à dix-huit ans, à l’université de Langston, en Oklahoma. Malheureusement au terme de sa première année elle est à cours d’argent et stoppe ses études pour travailler comme blanchisseuse. En 1915, à vingt-trois ans, elle part vivre chez son grand frère, Walter, à Chicago.

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…Indépendance…
Bessie Coleman  
Bessie Coleman
© africanamericans.com
 

A cette époque, quatre-vingt dix pour cent de la population noire de la ville réside dans le « South Side » (la partie sud), un endroit plutôt agréable à vivre, où différentes classes sociales se côtoient quotidiennement. Bessie décide de devenir esthéticienne car elle sait que c’est un marché très porteur dans le ghetto noir. Elle travaille comme manucure dans un « barber shop » *3 mais ne peut s’empêcher de rêver ardemment à un autre destin.
En 1918, la mère de Bessie et ses trois jeunes sœurs la rejoignent elle et ses frères à Chicago. Walter et John viennent juste de rentrer de France où ils ont servi pendant la première guerre mondiale.
En 1919 survient « l’été rouge » *4 : les plus violents lynchages et émeutes raciales de l’Histoire se succèdent de juin à décembre aux Etats-Unis, et particulièrement à Chicago. Bessie est profondément marquée par ce climat de haine. Elle veut plus que jamais changer de vie et « s’élever ». Elle songe alors aux récits de son frère John concernant l’implication des femmes françaises dans le conflit armé, particulièrement dans l’aviation. Bessie Coleman prend la décision de devenir aviatrice.

Doublement handicapée par sa négritude et sa féminité, Bessie ne trouve aucune école de pilotage prête à l’accepter. Personne aux Etats-Unis ne veut lui accorder la moindre chance.

Figurine en mémoire de Bessie Coleman  
Figurine en mémoire de Bessie Coleman
© missmarthaoriginals.com
 

En novembre 1919, à vingt-sept ans, Bessie Coleman part pour la France.
Elle étudie à l’école d’aviation des frères Caudron, au Crotoy, dans la Somme *5. Elle acquiert très rapidement un excellent niveau, aux commandes d’un avion français, le Nieuport 82. En seulement sept mois, elle passe tous les examens prévus normalement sur dix.
Bessie Coleman devient le premier citoyen des Etats-Unis d’Amérique à être diplômée de la prestigieuse Fédération Aéronautique Internationale. Elle est également la seule femme reçue sur soixante-deux candidates inscrites durant la même période. Sa licence lui est décernée le 15 juin 1921, elle a vingt-neuf ans. Bessie continue à s’entraîner en France pendant trois mois avant de repartir à New York le seize septembre 1921.
A son arrivée, elle est très surprise par l’importante couverture médiatique la concernant. Elle souhaite profiter de sa notoriété pour se produire en représentations, activité très lucrative, mais elle n’a pas encore toutes les compétences nécessaires. Le 28 février 1922, elle retourne pour quelques mois en France afin de parfaire son apprentissage.



La licence d'aviation de Bessie Coleman décernée par la Fération Internationale Aéronautique
©ctie.monash.edu.au


…Postérité
« Up in the air » la biographie de Bessie Coleman  
« Up in the air » la biographie de Bessie Coleman
 

La première apparition de Bessie Coleman se fera dans un show de voltige à Curtiss Field, près de New York, le 3 septembre 1922. Ce spectacle, sponsorisé par Robert Abbott, journaliste au Chicago Defender, la présente comme « La meilleure femme pilote du monde »… Bessie Coleman a compris l’impact de la publicité et l’importance de l’apparence pour sa carrière. Elle se crée un personnage vendeur en montrant d’elle une image excitante de femme aventurière, souvent en tenue militaire et pleine de bagou.
Mais le vœu le plus cher de Bessie reste d’ouvrir une école de pilotage. Bravant les barrières de sexe et de race qu’on lui oppose, elle accumule les contrats à travers le pays afin d’amasser l’argent indispensable pour mener à bien son projet. Dans cet esprit, elle ouvre un salon de beauté à Orlando en Floride. Malgré son besoin de gagner beaucoup d’argent, Bessie Coleman refuse la ségrégation raciale en vigueur à l’époque. Elle n’accepte de se produire que devant un public mixte, et seulement si les noirs sont assis au même rang, sur les mêmes sièges que les blancs.

Finalement en 1926 Bessie Coleman réussit à acheter son propre avion (un ancien Jenny). Elle décide de faire tout son possible pour qu’il soit prêt à voler pour son prochain engagement, le 1er mai à Jacksonville.

Timbre en mémoire de Bessie Coleman  
Timbre en mémoire de Bessie Coleman
© usps.com
 

Le soir du 30 avril, Bessie et son mécanicien prennent place à bord du Curtiss JN-4 *6 pour un vol d’essai. Une fois en l’air, l’appareil montre des signes de dysfonctionnement et le mécanicien qui pilote en perd le contrôle. Bessie tombe du cockpit ouvert. La mort l’attend plusieurs centaines de mètres plus bas.
Le monde pleure Bessie Coleman. Son corps est emmené à Chicago où auront lieu ses funérailles. On estime à dix mille le nombre de personnes passées devant son cercueil lui rendre un dernier hommage. Des milliers d’autres sont venues assister à l’enterrement de Bessie l’affranchie, fauchée en plein vol à trente-quatre ans.
Enfant d’un pays prônant la haine et le racisme le plus ignominieux, Bessie Coleman rêvait depuis toujours d’accéder à l’infinie liberté des cieux.

Elle n’a jamais renié ses origines. Elle n’a jamais oublié ses valeurs. Mais « Queen Bessie » allait toujours de l’avant. Pour elle tout était possible : nous pouvons tous parvenir à réaliser nos rêves. Ne laissons personne nous en dissuader. Bessie Coleman a prouvé que l’origine d’un être humain ne peut dicter son avenir…


Source: site officiel de Bessie Coleman: www.bessiecoleman.com

Reconnaissance posthume:
Bessie Coleman  
Bessie Coleman
© http://www.ctie.monash.edu.au
 

1929 : trois ans après la mort de Bessie, William J. Powell réalise son vœu en créant la première école d’aviation pour afro-américains, le « Bessie Coleman Aero Club », à Los Angeles. En 1934 il lui dédie son livre « Black Wings ».
1977 : l’association des femmes pilotes de Chicago mettent sur pied le « Bessie Coleman Aviators Club ».
1992 : le 2 mai est décrété jour officiel de Bessie Coleman à Chicago.
1995 : les services postaux américains impriment un timbre à l’effigie de Bessie qu’ils considèrent comme une vraie légende des USA.
Plusieurs rues des Etats-Unis portent le nom de Bessie Coleman, qui représente à merveille « l’american dream ».
Bessie Coleman fait partie du « Texas Aviation Hall of Fame ».
Doris Rich écrit « Queen Bess : Daredevil Aviator »
Philip S. Hart écrit « Up in the air : the story of Bessie Coleman »
De nombreux livres pour enfants relatent également l’histoire de Bessie afin de les encourager à croire en eux pour atteindre leurs objectifs.
Euzhan Palcy a un projet de film consacré à la vie de Bessie Coleman

Liens
Bessie Coleman  
Bessie Coleman
© avstop.com
 

- 1 Le sud sous les lois Jim Crow : http://www.melanine.org/article.php3?id_article=130 et pour les anglophones : www.jimcrowhistory.org

- 2 Illustrations de la vie quotidienne des afro-américains à la fin du 19e : http://149.123.1.8/cgi-shl/vsc30b.exe/schomburg/images_aa19/toc.html?E+nyplbeta

-3 Barber shop, le film, riche en clichés et pauvre en idées reflète toutefois assez fidèlement ces enseignes typiques de la communauté noire : www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=681

-4 « L’été rouge » : permanent.nouvelobs.com/culture/20050819.OBS6781.html ou
www.answers.com/topic/chicago-race-riot-of-1919?hl=red&hl=summer&hl=1919 livre de William M. Tuttle Jr. : Race riot : Chicago in the red summer of 1919

-5 L’école d’aviation des frères Caudron : www.peterlanczak.de/caudron_f.htm

-6 Le JN-4 et les autres avions durant la première guerre mondiale : membres.lycos.fr/histoireaviation/images/ww1.html

       
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