
Suite à la décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine sur la situation en Côte d'Ivoire, tenue à New York le 14 septembre 2005, et à l'initiative de Mamadou Tandja, Président de la République du Niger, Président en exercice de la CEDEAO, une session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s'est tenue le 30 septembre 2005, au Siège du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO à Abuja au Nigeria. Le Sommet a évalué la situation en Côte d'Ivoire, caractérisée par le blocage dans la mise en oeuvre des différents accords et l'impossibilité de tenir les élections présidentielles. Au terme des travaux, les participants ont adoptés des résolutions contenues dans un communiqué final signé le 30 octobre et publié ce matin par « Le Patriote » d’Abidjan.
Sur la situation en Côte d'Ivoire, les Chefs d'Etats et de Gouvernement, selon le communiqué ont, après un examen approfondi des derniers développements de la situation en Côte d'Ivoire, « exprimé leur profonde préoccupation face à la persistance et à la détérioration de la situation en Côte d'Ivoire avec, comme conséquences, des risques de déstabilisation de toute la sous région Ouest africaine.»
Ils ont également exprimé leur profonde préoccupation « devant les blocages de toute nature enregistrés qui entravent les progrès attendus pour la résolution de la crise ivoirienne et qui ont conduit à une situation où toutes les parties ont reconnu l'impossibilité de tenir les élections présidentielles à la date prévue.»
« Les Chefs d'Etat ont pris acte du rapport du Médiateur de l'Union Africaine et ont exprimé leur reconnaissance au Président Thabo Mbeki de l'Afrique du Sud, pour ses efforts inlassables qui ont permis d'accomplir des progrès significatifs dans la mise en oeuvre des dispositions de l'Accord de Linas Marcoussis et d'Accra III. »
Ensuite, Ils ont réitéré que « l'Accord de Linas-Marcoussis et les Accords d'Accra III et de Pretoria constituent le cadre privilégié de règlement pacifique de la crise en Côte d'Ivoire.»
Ils ont décidé de « soumettre des recommandations au Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine qui doit se réunir le 6 octobre 2005 à Addis Abéba, en Ethiopie. » avant de lancer « un appel solennel à toutes les parties ivoiriennes et à l'ensemble de la population afin d’œuvrer au maintien de la paix, de la stabilité et de l'harmonie en Côte d'Ivoire. » Ils les assurent « du soutien et de la solidarité sans faille des dirigeants et des peuples de la sous-région et de leur engagement à appuyer le processus de paix et de réconciliation.»
Evoquant la situation du Libéria, les chefs d'Etat ont pris note « de la tenue des prochaines élections prévues au Libéria le 11 octobre 2005. Ils invitent les institutions de l'Etat, tous les acteurs politiques et la société civile au respect de la lettre et de l'esprit de l'Accord de Paix Global d'Accra, afin de garantir la tenue d'élections crédibles.»
Pour ce qui est des relations entre le Sénégal et la Gambie, ils ont exprimé leurs « préoccupations devant la tension actuelle qui existe entre la Gambie et le Sénégal. Ils ont mandaté le Président Obasanjo du Nigeria pour qu'il use de ses bons offices pour oeuvrer à la normalisation des relations entre ces deux pays frères.»
Parlant de la Guinée Bissau, les Chefs d'Etat et de Gouvernement se félicitent des progrès accomplis par la classe politique bissau-guinéenne dans la voie de la réconciliation et de l'investiture consensuelle du Président élu le 1er octobre 2005. Ils exhortent la Communauté Internationale à tenir ses engagements de soutenir la Guinée Bissau au plan financier, technique et matériel. »
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