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Nicolas Sarkozy a décidé d'expulser les étrangers ayant participé aux émeutes
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reuters |
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Le ministre de l’intérieur français Nicolas Sarkozy s’est une nouvelle fois illustré par une mesure de "fermeté" (en réalité une mesure en trompe l’œil plutôt démagogique) en demandant l’expulsion "sans délais" d’étrangers en situation régulière ou irrégulière pour avoir participé aux émeutes de ces derniers jours.
Il y aurait 120 étrangers, dont une partie non précisée en situation régulière, condamnés pour leur participation aux violences qui secouent actuellement la France. Nicolas Sarkozy a précisé avoir "demandé aux préfets que les étrangers, qui sont en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai de notre territoire, y compris ceux qui ont un titre de séjour".
Il a encore ajouté : "Quand on a l'honneur d'avoir un titre de séjour, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on n'a pas à se faire arrêter en train de provoquer des violences urbaines."
Certaines associations et partis politiques lui ont fait remarquer qu’il continuait à faire des étrangers des boucs émissaires et qu’il continuait à appliquer la double peine qu’il avait lui-même promis de supprimer !
Nicolas Sarkozy a continué dans les effets d’annonce qui le caractérisent en se félicitant du "remarquable" bilan des groupes d’intervention régionaux (créés pour lutter contre l’économie souterraine). Leurs actions dans les banlieues continueront, et une "plate forme d’identification des avoirs criminels" sera lancée.
Selon le ministre de l’intérieur, depuis trois ans, les GIR dont les effectifs se montrent à 288 fonctionnaires, ont effectué 1.600 enquêtes ayant abouti à l’interpellation de 12.000 personnes avec 3.205 mises sous dépôts (!) De plus 27 millions d'euros, 1.500 armes, cinq tonnes de cannabis, 100 kg de cocaïne et 1.300 véhicules achetés avec l'argent de la drogue et des trafics auraient été saisis.
"Que personne ne se trompe, l'action de sécurité dans nos quartiers n'est pas seulement une action qui est liée aux violences urbaines. C'est une action déterminée qui s'installera le temps qu'il faut pour que les habitants des quartiers et des banlieues aient le droit à la même sécurité que tous les autres Français", a encore dit le ministre.
"Ces affaires ne seraient pas sorties s'il n'y avait pas eu les GIR qui ne sont pas un service de police judiciaire comme les autres", a souligné le ministre. Il a ajouté que 60 enquêtes étaient en cours "aujourd'hui même" dans un certain nombre de quartiers "pour démanteler" l'économie souterraine. "Neuf viennent d'aboutir avec 18 interpellations. Dans les heures qui viennent, plusieurs dizaines d'autres vont sortir avec des interpellations."
Reste que les violences urbaines qui parcourent la France actuellement ne sont pas liées à l’économie souterraine des banlieues, mais au fait que les habitants des "quartiers" vivent une ségrégation géographique, une discrimination à l’embauche, une absence d’égalité des chances, une éducation de moins bonne qualité, un chômage plus élevé et ne se reconnaissent pas dans le projet collectif de cette France humaniste "liberté, égalité, fraternité" vantée jusqu’à plus soif par les hommes politiques de tout bord. Bref les problèmes de fond sont réels, et l’action policière, pas plus que les expulsions de quelques étrangers, ne les règleront. |