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Interview Mr Mohamed Ben Oumar, ministre chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement du Niger
14/11/2005
 

Grioo a interrogé le ministre nigerien sur la situation qui prévaut dans son pays
 
Par Cyrille Nono
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Mohamed Ben Omar  
Mohamed Ben Omar
 

Grioo : Monsieur le ministre, quel est l’état de la crise alimentaire qui a prévalu dans le pays ?

Mohammed Ben Oumar : Tout d’abord, il faut noter que les media ont exagérément grossi le problème. Faisons une présentation rapide du pays pour bien s’imprégner du contexte : Le Niger est un pays continental, aride, semi-desertique et tropical. Il dispose d’une superficie de 1,267 millions de Km2. Donc, la géographie du pays est propice à une sécheresse récurrente. Les Nigériens vivent donc au quotidien la précarité, un climat rude qui a biensur un impact sur la vie des citoyens. Tous les 10 ans, le Niger connaît une grande sécheresse et toute sécheresse implique des conséquences sur la vie des citoyens. Une succession de sécheresses ces dernières années a eu des impacts sur l’écosystème.

C’est le cas en 2004 où, une rareté des précipitations dans le temps et dans l’espace s’est couplée avec des attaques acridiennes.
C’est ainsi que le 17 Octobre 2004, une première alerte a été donnée par le président de la république devant l’ensemble des donateurs internationaux membres du système des Nations Unies (PAM, OMS, FAO, PNUD) lors de ses déplacements en région. Le constat dressé par le président était simple : c’est la fin des pluies, peu de récoltes donc probablement nous devons nous attendre à une crise alimentaire à venir

Le 20 Novembre 2004, le Premier Ministre a pris le relais en présentant toujours devant les donateurs internationaux, le déficit réel de production par rapport à la consommation (223 000 tonnes de céréales). Je rappelle que tout cela était présenté en pleine période de préparation des élections (Octobre – Novembre – Décembre) où la classe politique et économique du pays avait les yeux rivés sur les élections générales. Et après les élections générales, le premier point du tout premier conseil des ministres a été consacré à la crise alimentaire.

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Le palais des congrès de Niamey : site des jeux  
Le palais des congrès de Niamey : site des jeux
© www.jeux2005.ne
 

Tout cela pour vous montrer la mobilisation constante de tout le gouvernement nigérien du premier ministre au président de la république. Depuis lors et jusqu’au 30 Juin, le gouvernement a injecté 42 000 tonnes de céréales à prix modéré, soit l’équivalent d’une dépense de 6,750 milliards de FCFA (puisque le sac de 100kgs de céréale est acheté 25 000-30 000 F/tonne à Niamey par le gouvernement pour être vendu 10 000 FCFA en région)

A partir du 28 Mai, et suite à la déclaration de politique générale du premier ministre à l’Assemblée Nationale, les donateurs ont commencé à se mobiliser. Cette mobilisation est devenue effective en Juillet, au moment où l’indignation gagnait les media et la communauté internationale. Mais au 10 Octobre dernier, sur les 42 milliards FCFA annoncés et promis par la communauté internationale, le Niger n’a reçu que 3,650 milliards. Le problème de la crise alimentaire est davantage un problème de pauvreté structurelle. Tenez, seul 11% des surfaces sont cultivables (sur une superficie de plus de 1,2 millions de Km2), le pays connaît l’un des plus forts taux d’accroissement naturel de la population (3,4%), le PIB/tête est de moins de $1/jour, donc les citoyens sont très pauvres..
Pour remédier à ce problème de façon définitive, il faudrait repenser la problématique de l’Agriculture au Niger ; repenser les techniques de culture du pays, ne plus se fier aux cultures sur pluie et adopter les techniques d’irrigation ; passer en quelque sorte d’une agriculture de subsistance à une agriculture de production.

Le Niger  
Le Niger
 

A quoi attribuez-vous alors l’émotion internationale ? Pourquoi la communauté internationale s’est emparée en Juillet du problème du Niger ? Est-ce un déficit de communication de votre part ?

Certainement non. La communauté internationale a sous-estimé la crise et le cri d’alarme lancé par les autorités. Une crise qui frappe tout d’abord les franges les plus vulnérables de la population (les femmes, les enfants) comme vous avez pu le constater à la télévision.
C’est particulièrement dans la région de Maradi qui est le centre le plus peuplé. Le gouvernement a d’ailleurs pris des mesures pour juguler cette malnutrition qui est due je le rappelle d’abord à la pauvreté, et ensuite des considérations culturelles comme le mariage précoce. La région de Maradi est la région où il y a le plus de mariages précoces, c’est-à-dire des filles se marient alors qu’elles ont à peine dix ans. Dans ce contexte, leurs enfants ne sont pas toujours solides donc plus vulnérables.

Donc il nous faut beaucoup d’investissement pour moderniser notre agriculture afin de la rendre moins dépendante des aléas climatiques.

Il nous faut des financements sur fonds propres car le Niger vient de bénéficier de l’initiative PPTE qui lui permet un allègement substantiel du service de sa dette. Bien qu’il y ait des contraintes (surplus dégagé doit être consacré prioritairement aux secteurs de l’Education et de la santé plutôt qu’aux secteurs productifs), nous avons plus de marges pour financer notre plan de modernisation agricole.
Tenez, le Niger dispose du cheptel en (bovin) le plus important de la zone, mais nous en sommes restés à un élevage contemplatif alors que nous pouvons ravitailler toute la zone. Nous devons donc passer à une agriculture et un élevage plus intensifs.

Quelles sont les mesures que vous avez prises en ce sens ?

Le gouvernement a mis en place à partir du mois d’Octobre 2005, une série de mesures :
- Un plan de récupération des terres 2000ha/an /région. Nous avons 8 régions. Ce plan sera financé par l’état nigérien et les bailleurs de fonds internationaux. Il nous permettra notamment de régler en partie le problème du chômage, d’autant qu’en addition le gouvernement prévoit d’employer 1000 jeunes /région/an sur les sites pour la récupération des terres et les rendre cultivables. La finalité de ce plan est l’accroissement global de la production par grâce à une augmentation des terres cultivables.

 
© www.jeux2005.ne  

Quelles sont les perspectives de récolte à court terme - les prochains mois - ?

La saison des pluies a été excellente dans toutes les régions du pays. Pas d’attaques acridiennes. Les récoltes sont abondantes. Donc pas de nuage à l’horizon. Le seul problème est la malnutrition des petits-enfants qui lui est un problème structurel, quotidien comme je vous l’ai expliqué plus haut.

Mais comment allez-vous vous prémunir dans le futur contre ces crises récurrentes et en attendant que l’agriculture soit restructurée ?

Nous avons pris des mesures en toute souveraineté pour reconstituer le stock de sécurité alimentaire à hauteur de 100 000 tonnes. C’est un stock qui peut couvrir toute une saison. Nous avons des magasins dans les 36 départements du Niger qui seront pourvus en stocks le plus rapidement possible (dès ce mois de Novembre) afin que le cas échéant, nous pourrions fournir les sacs de céréales à prix modéré.

Ensuite le premier ministre a signé récemment en Arabie Saoudite, une convention de financement pour la réalisation du barrage de Kandaji prévu pour commencer en Janvier 2007. Le projet permettra une meilleure irrigation des terres, ainsi qu’une meilleure production d’électricité. Avec ce barrage, nous serons en mesure de régler définitivement le problème de l’agriculture.

Pour terminer avec ce point, il nous a semblé qu’il y avait une divergence entre le président de la république et le premier ministre au sujet de la terminologie à utiliser pour qualifier la situation actuelle qui prévaut ? Quelle est la bonne version ?

Le président de la république a dit qu’il n’y a pas de famine mais une crise alimentaire. Et je pense que tous les acteurs se sont rejoints sur cette qualification. Parce que une famine fait référence aux morts, aux personnes qui émigrent leurs régions pour se diriger vers les villes et former des bidonvilles. Ce n’est pas le cas de la situation actuelle.

Défilé de femmes peules du Niger lors d'un festival  
Défilé de femmes peules du Niger lors d'un festival
© www.jeux2005.ne/
 

Oui mais le fait le plus surprenant n’est pas simplement une différence de termes, mais plutôt qu’une divergence entre les deux principaux personnages de l’état soient révélés sur la place publique ?

Non pas du tout c’est davantage la presse qui a insisté là-dessus. Vous savez nous sommes un pays réellement démocratique avec une presse très incisive, plutôt proche de l’opposition qui n’hésite pas à exploiter cela mais il n’y a aucune dichotomie au sommet de l’Etat. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il s’est agi d’une crise alimentaire.

Alors les Jeux de la Francophonie, nous entrons dans la dernière ligne droite. Pour rester en lien avec l’article précédent, certains pensent que le Niger ne peut pas accueillir les jeux alors que le pays traverse une grave crise alimentaire ?

Je vous rappelle que les jeux ont été octroyés au Niger en 1999 à Bamako. Donc c’est un évènement qui est prévu depuis plus de six ans. Deuxièmement, alors que certains affirmaient que le Niger était au bord de l’apocalypse, etc. deux ministres importants dans l’univers francophone, les ministres français et canadien se sont rendus à Niamey et ont vus eux-mêmes l’état d’avancement des préparatifs. Ils ont pu constaté que la crise alimentaire n’entravait en rien les jeux. Au contraire, les jeux sont pour nous, une plate-forme que nous comptons exploiter pour relancer notre économie, faire connaître notre pays à l’extérieur, vendre notre artisanat, vendre notre talon. Les jeux pour nous sont une opportunité d’accueillir plus de 10 000 visiteurs à Niamey.

Des statuettes du Niger  
Des statuettes du Niger
© www.jeux2005.ne
 

Il faut les loger, les nourrir, etc…Donc c’est une occasion pour nous de moderniser toutes nos infrastructures. Le stade général Seyni Kountché, le palais des sports, le village des jeux, les routes, les hôtels, les centres socio-culturels, le complexe Oumarou Ganda, etc.. Tous ces édifices ont été réhabilités dans le cadre des jeux. Niamey va être la capitale de la lutte traditionnelle ouest africaine. Donc tout est prêt pour l’ouverture des jeux le 7 Décembre. Je signale juste pour terminer que des lois ont été votés pour permettre aux opérateurs économiques dans le secteur du tourisme de faire des investissements pour la modernisation de leurs établissements en contrepartie d’exonérations fiscales. Donc le Niger compte énormément sur ces jeux pour franchir un pas supplémentaire. Et vous savez, c’est la première fois qu’on organise des jeux de la francophonie en Afrique subsaharienne. Donc c’est un défi excitant.


est –ce que sur le plan sécuritaire, tout est également fin prêt ? Le Niger a connu par le passé des soucis avec les organisateurs du Paris Dakar au sujet de la sécurité des personnes

C’est un vieux problème qui date des années 90. Il n’y a plus de rébellion au Niger. La sécurité est effective dans les quatre coins du Niger. Et puis, c’est Niamey qui abrite les jeux, donc il n’y a absolument aucun problème.

Un carrefour de Niamey  
Un carrefour de Niamey
 

Pour terminer, quelles sont les perspectives pour le pays ? Il y a un nouveau gouvernement depuis bientôt un an,

Pays stable, respectueux des droits de l’homme, c’est donc un état démocratique. Le Niger est l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne où la bonne gouvernance est véritablement ancrée dans les mœurs. Malheureusement, le soutien de la communauté financière internationale se fait attendre. Or la démocratie ne rime pas avec la pauvreté. Il faut que les pays pauvres comme le Niger, animés de bonne volonté, et qui ont fait de gros efforts comme nous estimons en avoir fait, soient soutenus dans leur ancrage vers la démocratisation.
Or ce qui fait révolter les peuples, c’est la pauvreté, la faim. S’ils ont faim, ils n’ont pas d’oreille, d’échelle de valeur.

Et ils suivront nécessairement, tous ceux qui seront en mesure de leur donner à manger ou à tout le moins de le leur promettre. Or c’est souvent ainsi que naissent les intégrismes, le terrorisme issus des frustrations accumulées avec le temps. Dieu merci, le Niger est un pays musulman certes mais il n’y pas d’islam militant. C’est un pays social et laïc.

La pauvreté elle, est structurelle. Nous disposons d’une stratégie de réduction de la pauvreté (la SRP) mais il nous manque juste les financements pour la mettre en œuvre et sortir du spectre de la pauvreté. C’est pour cela que nous souhaitons le concours des bailleurs de fonds internationaux. Enfin, il est intéressant de noter que les tendances lourdes du pays sont entrain d’être renversées. L’atteinte de l’initiative PPTE avec le FMI nous permet de bénéficier de fonds supplémentaires à allouer prioritairement dans les secteurs de l’Education et de la Santé. Mais sur le plan des secteurs productifs, nous avons allégé l’environnement fiscal, clarifier le code des investissements afin que le pays soit davantage un pole d’investissements. Pour cela, nous avons identifié quelques secteurs cibles comme les transport, les télécommunications (nous disposons déjà de 3 opérateurs télécoms), le BTP ou encore le tourisme. Savez-vous par exemple que nous avons le plus beau désert du monde avec le Ténéré ? Donc nous souhaitons profiter des jeux, que nous finançons à hauteur de 50%, afin de montrer tout cela à la communauté internationale.




       
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