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De la conception de l’extérieur, à celle de l’intérieur |
Rien ne semblait conduire Josiane Raphaël, à rejoindre le cercle des designers .Enfin, presque.
1984, Josiane arrive à Paris et intègre l’École Spéciale d’Architecture. Elle en sortira diplômée en 1991. C’est dans de prestigieux cabinets qu’elle fera ses premiers pas d’architecte : le cabinet de Pierre et Cédric Vigneron puis celui d’Olivier Clément Cacoub. Dans ce deuxième cabinet, elle exercera en tant qu’assistante sur le secteur Afrique mais aussi sur des projets assez importants tant privés que publics. Notamment un hôtel particulier à Neuilly, des sièges d’entreprises dont celui d’EUTELSAT dans le XVè arrondissement de Paris.
Néanmoins, sans toutefois renoncer à sa passion première, Josiane Raphaël se sent attirée par une autre forme de création artistique, déjà, elle griffonne sur un carnet les esquisses de ce qui sera sa première collection.
En 1999, elle passe du rêve à la réalité, elle quitte le cabinet Cacoub et crée Ebotan (bénédiction en béti sa langue maternelle). La designer concède que cela n’a pas été facile. Les porcelainiers de Limoges sont très classiques. Il n’est pas évident d’imposer son style, ses motifs et ses couleurs. Pressentant que le marché français n’était pas assez « mûr » pour lui faire une place, c’est aux États-unis qu’elle décide de se lancer. Les possibilités lui semblent plus nombreuses. A raison. La chaîne de magasins Neiman Marcus conquise par son style, lui donnera sa chance. L’importance de la commande permet d’assurer les frais de lancement de l’entreprise : c’est le début de l’aventure Ebotan.
Cela dit, les deux premières années 2000-2002, ne seront pas faciles. Il ne sera pas toujours évident de convaincre. Le milieu de la porcelaine est assez masculin, de fait, en tant que femme et noire, Josiane Raphaël doit s’imposer. Aujourd’hui son succès et sa créativité lui ont permis d’asseoir sa notoriété.
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Le goût des belles tables, un héritage familial |
La culture de la belle table s’inscrit dans la tradition familiale de la designer. « Je suis issue d’une famille de trois sœurs et j’ai vu très tôt ma mère constituer une collection de vaisselle qu’elle souhaitait nous transmettre à mes sœurs et moi » confie-t-elle. Petit bémol, « je ne me suis pas reconnue dans cette vaisselle que mes parents souhaitaient me transmettre ».En France, pays de la porcelaine de Limoges, pays où cette culture de la transmission de vaisselle de mère en fille est fortement ancrée, la vaisselle a une histoire. « Lorsque l’on reçoit, par exemple à l’Élysée, la première dame sort la grande vaisselle pour les invités de marque. Parfois les invités repartent avec cette vaisselle. Ils repartent donc avec un bout d’histoire »
« j'ai toujours pensé que nous pouvions nous aussi à travers une porcelaine haut de gamme mettre en avant les couleurs chaudes et un graphisme innovant inspirés de notre propre culture, bien souvent méconnue ».
C’est ce constat, entre autres, qui motive la créatrice. Josiane Raphaël souhaite offrir aux africains ce haut de gamme. Elle résume ainsi son objectif : « associer cette culture européenne de la transmission de vaisselle à notre histoire africaine ». Mère d’une fille de douze ans, elle voudrait que le service qu’elle transmettra à sa fille, « raconte une histoire, raconte son histoire ».
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Valoriser le patrimoine africain |
La porcelaine est un matériau solide qui perdure et laisse une marque. L’Afrique a une culture qui se transmet essentiellement par l’oral. Par ces objets qui se transmettent d’une génération à une autre c’est aussi une part du patrimoine culturel africain qui peut être préservé. « Trop souvent la culture africaine est valorisée par les autres et pas assez par nous-mêmes » constate la designer . Il y a donc toujours une interprétation qui fait que l’on perd des choses. Lorsqu’elle a crée des bougies d’intérieur, Josiane Raphaël s’est souvenue de l’odeur de la cuisine de sa grand-mère, l’odeur du feu de bois sur lequel elle préparait ses mets. En créant ses bougies elle a essayé de retrouver ces senteurs de son enfance. Tout cela est source d’inspiration. Mais sa première source d’inspiration est divine « pour moi, c’est important de le dire ». Pour le reste elle s’inspire de voyages, de lectures, de son parcours, qui l’a conduite de son Cameroun natal à la France puis aux États-unis. Elle s’inspire également de la culture de son époux qui a grandi en Afrique de l’Ouest. Sa démarche est simple, mettre en valeur le continent, son histoire avec un grand H. « L’Afrique est riche en art visuel et musical tous ces éléments sont sources d’inspiration ».
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Sa première collection a puisé dans le registre symbolique, la deuxième dans celui des animaux.
Aujourd’hui Josiane Raphaël a ouvert une boutique aux États-Unis. Elle envisage de créer un espace entièrement dédié à la maison, arts de la table mais également décoration d’intérieur. Par ailleurs, elle planche sur ses nouvelles collections. Des journées bien remplies en perspective quant on sait aussi qu’elle est en pourparler actuellement avec un grand groupe hôtelier français pour lequel elle vient de créer une collection exclusive.
La créatrice n’exclut pas l’ouverture d’une boutique en France dans un futur plus ou moins proche. En attendant, elle savoure son succès et avoue qu’elle est fière lorsque des clients viennent à la boutique demander des objets appartenant à la collection qui porte le nom d’une rivière (le fleuve camerounais Sanaga).
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Plus d’infos
www.ebotan.com www.ebotan.com
Pour contacter Josiane Raphaëlle
Point Presse Afrique
36 rue de Lévis 75017 Paris
+33(0)1 56 79 07 60
ppa@pointpresseafrique.com
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