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J'attendais le moment de la bascule et de l'accusation gratuite des jeunes, des maghrébins et des noirs de la part des médias qui sont des experts en la matière dès lors qu'il y a des émeutes ou des violences urbaines.
Je dois vous dire que j'ai été déçu mais pas surpris. Enfin, nous sommes au coeur du problème. Les politiques et les savants, dont Madame Hélène Carrère D'Encausse historienne qui avait prévu la chute de l'Empire soviétique et qui est devenue académicienne par ce fait concrétisé par la chute du mur de Berlin en 1989, ont remplacé les médias dans la politique d'accusation. Voilà que les émeutes dont les causes étaient éminemment sociales et politiques deviennent raciales. Madame Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, laisse tomber sa robe d'historienne pour enfiler celle de sociologue.
Apparemment si la robe d’historienne lui va, celle de sociologue est trop grande ou trop petite pour elle.
Voilà que les émeutes dans les banlieues ont pour origine la polygamie dont les noirs sont coutumiers en France. Délibérément elle désigne le groupe des noirs comme responsable des émeutes en banlieue, faisant passer la problématique sociale des discriminations vers une problématique nouvelle raciale dont les principaux vecteurs de violence seraient les noirs. On peut s'indigner, on peut demander à SOS Racisme d'intervenir parce que les noirs ne sont pas structurés en tant que communauté institutionnelle et politique, on peut demander aux avocats noirs absents de l'espace public dès qu'il s'agit des missions d'intérêt collectif visant à réhabilité l'image de leurs frères (il n'y a pas de doute, ils sont occupés à leurs propre business même quand ils n'ont pas d'affaire à traiter).
Rien n'y fait, la République a un problème avec les noirs. Je ne reviens pas sur l'inadéquation entre polygamie et violence urbaine dans les banlieues, ce serait rendre service à Madame D'Encausse dans la stratégie de justification.
Allons plus loin.
Pourquoi l'invective vis à vis de la communauté africaine ? Une des raisons principales tient à son inexistence en tant que groupe de pression capable de réagir auprès des institutions pour demander réparations. L'autre raison tient au fait que malgré ses déclamations le noir reste noir, c'est à dire déconsidéré, victime, et contre lequel on joue pour s'attirer les faveurs des autres groupes raciaux que l'on considère beaucoup plus violents et plus vindicatifs. Dans les violences urbaines il n'y a pas de sur représentation des noirs comme Madame Carrère d' Encausse veut nous faire croire, il y a des individus qu'on appelle par laxisme intellectuel les jeunes qui cassent et qui brûlent, qui sont immigrés par leurs pères et français à la naissance. Ces jeunes refusent qu'on les considère comme leurs pères qui ont fait l'objet de politique d'immigration ségrégationniste voulue de la part des autorités françaises pour répondre aux besoins de la reconstruction et du développement de la France. Les polygames africains comme ce sont souvent des hommes qui épousent plusieurs femmes, Madame d'Encausse aurait pu parler de polygynie, c'est le moins que l'on puisse demander à une académicienne spécialiste des mots. En s'aventurant sur le terrain sociologique, Madame Carrère d'Encausse n'en connaît pas les subtilités analytiques. Le concept de polygamie est général et désigne l'union d'une personne avec plusieurs personnes. Le concept de polygynie, si elle l'avait appliqué, est plus précis et désigne l'union d'un homme avec plusieurs femmes.
C'est le cas des africains et en fonction de leurs traditions, de leurs coutumes, ils ne doivent pas en avoir honte car politiquement ces pratiques coutumières ont été acceptées par la République française de manière institutionnelle. Le décret du 29 avril 1976 a permis aux travailleurs immigrés de faire venir leur famille en France et jamais la France n'a posé le problème de la polygamie jusqu'en 1993 où les lois Pasqua limitent la possibilité à un homme d'avoir plusieurs femmes et fait de la polygynie (excusez-moi Madame d'Encausse j'utilise le mot juste) un délit. Là encore les choses ne sont pas très claires car si on
refuse la polygynie, on admet qu'un homme africain puisse avoir plusieurs femmes qui
ne vivent pas sous le même toit.
Comme toujours la France ne sait pas prévoir même quand elle essaie de guérir des maux qu'elle a engendrés. Les travailleurs immigrés ont fait l'objet de politique volontaire d'entrée sur le territoire français au nom du développement industriel. Le regroupement familial et la polygamie sont aujourd'hui au banc des accusés, de qui se moque-t-on ? Il n'y a aucun lien entre polygamie et violence urbaine. Le dire c'est volontairement mettre de l'huile sur le feu, c'est désigner un bouc émissaire, et comme toujours la communauté noire est la référence car faible économiquement et institutionnellement elle est la pierre angulaire des maux que traverse la France et son incapacité à résoudre ses problèmes d'intégration
de ses populations venues d'ailleurs. Le piège est en train de se refermer sur la République, elle s'est voulue assimilationniste ce qui est un projet honorable sans se donner toujours les moyens nécessaires en faisant de l'équité et de l'égalité des principes vrais. Malheureusement la dissimulation et le mensonge favorisent le retour du bâton pour la société entière qui ne demande pas ça : les violences urbaines comme mode de contestation de tous les discours et de toutes les pratiques discriminatoires. La République est encore debout mais vacillante, contribuons à la consolider grâce à la diversité de ses populations, n’en déplaise à Madame d’Encausse.
LucienPambou
Professeur de Sciences économiques et sociales |
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