
Idriss Deby demande l’extradition d’Hissène Habré
Le président tchadien Idriss Deby a demandé à son homologue sénégalais Abdoulaye Wade d’extrader Hissène Habré vers la Belgique comme le demande la justice belge.
Selon le chef de l’Etat tchadien, "Le président Wade avait dit publiquement que si un pays demandait (...) à faire juger Hissène Habré, il serait prêt à l'extrader et à le mettre à la disposition de ce pays. Je dirai à mon frère le président Wade de faire les choses comme il l'a dit", a déclaré Deby, qui se trouvait justement à Bruxelles, aux côtés du président de la commission européenne José Emmanuel Barroso.
Pour Deby, les gens qui disent que le Tchad n’a rien fait pour juger Habré se trompent, car le Tchad avait "demandé la possibilité de juger Hissène Habré". Deby a encore dit que le "Tchad apporterait tout son appui pour que Hissène Habré soit jugé". Rappelons que c’est Idriss Deby qui a succédé à Hissene Habré et qui gouverne le Tchad depuis 1990, année de la chute du régime Habré.
Hissène Habré, ex chef d’Etat du Tchad s’était réfugié au Sénégal où il vivait depuis 1990. Il a été interpellé le 15 novembre. En vertu d'un mandat d'arrêt lancé par la justice belge, sur la base d'une plainte déposée en 2000 par trois Belges d'origine tchadienne pour "violations graves" des droits de l'Homme durant sa présidence (1982-1990).
La justice sénégalaise doit décider ou non si elle donne une suite favorable à l’extradition, mais c’est à Abdoulaye Wade que revient en dernier ressort la décision de signer le décret d’extradition. De son côté, le président sénégalais n’est pas très chaud pour prendre la responsabilité d’une décision historique en Afrique, car Hissène Habré serait le premier ex-chef d’Etat africain jugé à postériori pour des crimes commis sous son règne. Abdoulaye Wade a d’ailleurs dit qu’il allait se tourner vers l’Union africaine qui devait "examiner la situation". |