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François Grosdidier
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Assemblée nationale |
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Le Parti socialiste et l'UDF ont dénoncé les propos de François Grosdidier sur les mariages mixtes, hier, à l'Assemblée nationale, les jugeant marqués du sceau du "racisme ordinaire". L'intervention du député-maire de Woippy, en Moselle, lors de la séance des questions d'actualité, a conduit le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, à quitter son banc pour s'entretenir avec le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré. "Je crois que nous devons garder la mesure et faire attention à certains propos", s'est-il indigné. Pendant ce temps-là, Henri Emmanuelli, lui, choisissait de quitter l'hémicycle.
Les raisons de cette colère? Cette phrase: "Dans ma commune, lors d'un mariage sur deux, l'Hôtel de ville résonne de you-yous". Et celle-ci: "Ce sont de formidables moments de bonheur, de chaleur humaine que nous partageons avec les familles, mais pour près d'un mariage sur cinq, il n'y avait que les futurs époux et les témoins qui ne se connaissaient manifestement pas". Objectif de cette povocation: obtenir le renforcement des moyens pour lutter contre les mariages blancs en France.
Dérives et dérapages
Appelé à répondre, le garde des Sceaux, Pascal Clément, a eu beaucoup de mal à se faire entendre. Il a assuré que les mesures annoncées par Dominique de Villepin mardi permettraient un contrôle effectif des mariages contractés à l'étranger. "Nous aurons (...) la certitude de garder notre volonté humaniste qui pousse un certain nombre d'entre nous à se marier à l'étranger et en même temps vérifier qu'il s'agit bien de mariage et non d'un emploi du Code civil contre les intérêts de notre pays", a-t-il conclu, la voix couverte par les lazzis de l'opposition.
Pour Jean-Marc Ayrault, "à force d'exagérations et de dérives, on finit par faire dériver la droite vers l'extrême droite et je pense que c'est le problème, aujourd'hui, de l'UMP". Pour Victorin Lurel, député PS de Guadeloupe, "on ne peut pas accepter de tels dérapages". Le secrétaire national du PS aux DOM-TOM a réclamé une condamnation officielle de "toute la représentation nationale". Au nom de l'UDF, François Sauvadet a dénoncé des propos "particulièrement choquants (...) qui relèvent du racisme ordinaire". "Cela ne grandit pas le Parlement d'entendre de tels propos", a stigmatisé le porte-parole du groupe centriste.
Bernard Accoyer, le président du groupe UMP, a tenté d'apaiser la polémique. "L'intention du député n'était absolument pas de stigmatiser qui que ce soit. Au contraire, il avait une question de fond à poser", a-t-il estimé.
C'est déjà François Grosdidier qui, la semaine dernière, avait pris la tête d'une coalition de plus de 150 députés de droite, exigeant des poursuites judiciaires contre sept groupes de rap français qu'ils accusent d'incitation au "racisme anti-blanc" et à la "haine de la France".
L'Express |