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Le Ministre de la Défense français
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APRÈS CELLE du volet militaire, est venue l'heure du volet judiciaire de l'enquête sur la bavure française en Côte d'Ivoire. Et les militaires, logiquement, s'attendent à quelques révélations qui vont remuer encore un peu de boue.
Premières conséquences, un sous-officier et un autre militaire ont été mis en examen hier pour «homicide volontaire» et écroués. Ils avaient été placés en garde à vue lundi à la Brigade criminelle à Paris. Selon des sources proches du dossier, l'adjudant-chef du 4e Régiment de chasseurs aurait reconnu son rôle d'«acteur» dans les faits du 13 mai 2005. Avec deux subordonnés, il était présent dans le véhicule dans lequel Firmin Mahé a été tué par étouffement. Recherché pour de multiples meurtres et viols, ce coupeur de routes avait été blessé par la patrouille française un peu plus tôt dans la journée.
Le sous-officier aurait reconnu avoir placé le sac en plastique sur la tête du prisonnier, pendant que le véhicule roulait. L'autre militaire mis en examen pour le même chef aurait maintenu la victime. L'adjudant-chef aurait déclaré avoir achevé le blessé «sur instruction» .
Des déclarations qui mettraient en cause le colonel Burgaud, le chef de corps du 13e BCA (Bataillon de chasseurs alpins) qui commandait le secteur. Ce dernier conteste cette version des faits. Le colonel Burgaud, suspendu de ses fonctions, a été mis en examen hier par la juge du Tribunal aux armées de Paris (TAP) Brigitte Raynaud et laissé en liberté. Il est poursuivi pour «complicité d'homicide volontaire», comme le chauffeur du véhicule.
L'enquête de commandement montrerait qu'il y a eu des échanges entre le sous-officier et sa hiérarchie, notamment avec des téléphones portables. «Reste à savoir ce qui s'est dit, confie un officier, s'il peut y avoir eu feu vert explicite, implicite car favorisé par un certain climat, ou tragique incompréhension des ordres.» Le colonel Burgaud aurait évoqué devant les policiers «des ordres venant de plus haut» dans la chaîne de commandement. Donc de l'état-major de l'opération «Licorne». L'enquête pourrait donc s'orienter aussi vers le général Poncet. L'officier général a déjà été suspendu puis blâmé par le ministre de la Défense pour avoir couvert les faits.
Le Figaro |