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A l’occasion du tirage au sort de la Coupe du Monde qui se déroulera en juin prochain en Allemagne, redécouvrons les différents parcours des équipes africaines qualifiées pour le grand rendez-vous mondial. De tous les continents, l’Afrique est celui qui a connu le plus grand bouleversement. Il se dégage de ce vent de renouveau, une belle espérance. La bande des cinq, dont vous redécouvrirez dans les pages qui suivent le remarquable parcours, aura pour mission de confirmer les incontestables progrès du football africain et de faire au moins aussi bien que le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002. En attendant un autre rendez-vous historique, le Mondial que l’Afrique du Sud organisera chez elle en 2010. |
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Akwa l'artificier de la sélection angolaise
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ANGOLA
Un parcours audacieux
Par MODESTO MPIRA
Dans le groupe 3 le Nigeria devait croquer tout le monde dans. Pour la plupart des observateurs, l’Angola n’était qu’un outsider au même titre que l’Algérie ou le Zimbabwe. Dix-huit mois plus tard, les Palancas Negras ont coiffé le géant nigérian sur le fil. Récit d’un bel exploit.
Tchad, le premier tournant
À l’instar du Togo et du Ghana, appelés à disputer leur première phase finale de Coupe du monde, l’Angola a dû en passer par le tour préliminaire pour poursuivre son chemin. Le 12 octobre 2003, les Palancas Negras sont humiliées à Ndjamena par des « Sao » déchaînés. La défaite (1-3) place la sélection au pied du mur : il lui faudra marquer deux buts sans en encaisser, sous peine d’être éliminé prématurément. Un mois plus tard, le 16 novembre à Luanda, les coéquipiers d’Akwa arrachent de haute lutte leur qualification (2-0). Akwa et Mauro délivrent leur équipe.
Un sans faute à l’aller
À l’issue des cinq premiers matches, la formation pilotée par l’Angolais Luis Oliveira Gonçalves est à créditer d’un sans-faute : elle a remporté ses trois matches à la « Cidadela », le stade national situé au cœur de Luanda, sans oublier deux nuls en Algérie et au Gabon. Au passage, la formation lusophone s’est permis de battre (1-0) le Nigeria, pourtant 3e de la CAN en Tunisie et surtout, triple mondialiste (1994, 1998, 2002) en quête d’une 4e qualification consécutive. Pour l’anecdote, c’est Akwa, à la 84e, le buteur de la « seleçao », qui évolue au Qatar SC, qui inscrit l’unique but. Cette victoire prendra toute sa valeur en fin d’éliminatoire. Dans tous les cas, la formation hybride – mi-pros, mi-locaux du Girabola, le championnat national – tient la route. Luis Oliveira n’est pas un inconnu dans le football angolais, lui qui a mené les U20 à leur victoire à la CAN 2001 en Ethiopie, avant de disputer le mondial de la catégorie en Argentine, jusqu’aux huitièmes de finale.
Zimbabwe, le seul accroc
Lorsque les éliminatoires reprennent, en mars 2005, les Angolais subissent leur premier revers au Zimbabwe (0-2). Ce sera, mais ils ne le savent pas encore, leur unique défaite dans cette poule. Par la suite, ils neutralisent le Nigeria chez lui et dominent l’Algérie. À deux journées de la fin, l’affaire se présente bien. En fait, un cas de figure bien précis se profile : une égalité de points parfaite avec le Nigeria. Mais, l’Angola a l’avantage dans son duel particulier, avec quatre points empochés face au géant anglophone. Il lui faut simplement faire le plein contre le Gabon puis au Rwanda. Plus facile à écrire qu’à faire…
La délivrance
Les Palancas Negras maîtrisent leur parcours depuis le début, et rien ne semble capable de les en dérouter. Ils dominent le Gabon (3-0) avant un périlleux déplacement à Kigali. Là-bas, pourtant, c’est encore Akwa qui leur donne la victoire, synonyme de ticket gagnant pour Allemagne 2006. Les Angolais terminent à égalité de points (21) avec le Nigeria, qui dispose même d’une différence de buts largement supérieure. Sauf que le règlement ne prend en compte que les confrontations directes dans ce cas précis. Voilà comment la victoire de juin 2004 a pris son importance.
ANALYSE
L’Angola n’a surtout pas volé cette qualification, dont elle fut si proche en 1997 puis 2001, avant d’être finalement devancée par le Cameroun. De facto, le pays devient le premier de langue portugaise en Afrique à participer à une Coupe du monde, et le deuxième à y parvenir en Afrique Australe, après l’Afrique du Sud en 1998 et 2002. Un leadership qui doit ravir ses dirigeants, alors même que le pays a amorcé, il y a quelque temps un retour à la normale, après 27 années de guerre civile. La richesse du football angolais, ce sont ses joueurs, qui s’expatrient principalement au Portugal, et dont le premier héros s’appelle Eusebio. Aujourd’hui, il fait place à la génération Akwa-Mantorras, ce dernier étant attaquant au Benfica Lisbonne. La maigreur du palmarès angolais pourrait faire croire que le pays n’est pas à sa place. Pourtant, il parvient en fait à maturité. Certes, les deux participations à la CAN (1996, 1998) n’ont pas laissé de trace indélébile dans les mémoires. Mais elles ont permis au pays de se mesurer au gratin continental. Et puis, les Palancas negras auront de nouveau l’occasion de se tester dans cette compétition en janvier prochain, en Egypte. Le sélectionneur pourra y essayer de nouveaux joueurs et affiner s’il le faut le groupe qui s’est qualifié. Bref, la qualification pour Allemagne 2006 est loin d’être un frein aux ambitions angolaises, au contraire.
M.Mp
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L’homme fort
Akwa, l’artificier
Il a 28 ans, porte le brassard de la nation pétrolifère et cristallise tous les espoirs des supporters de la sélection. Il y a un peu plus de dix ans, Fabricio Alcibiade Maieco, dit « Akwa », n’était pourtant pas plus qu’un grand espoir pour son pays. Arraché au Nacional de Benguela par le puissant Benfica de Lisbonne, il fut très vite lancé dans le grand bain. Curieusement, le jeune buteur ne s’est jamais parfaitement fondu dans ce club, passant ensuite à Alverca et à l’Academica Coimbra. Sans plus de réussite. Depuis 1998, le buteur de l’Angola s’est fait une nouvelle vie au Qatar, où il a joué à Al-Wahda et Al-Ittihad avant de s’installer au Qatar SC. Parallèlement à cette fructueuse carrière dans le Golfe, Akwa s’est toujours montré disponible pour sa sélection. Au cours de ces éliminatoires, il a inscrit une pelletée de buts, dont quelques uns importants : contre le Tchad, au tour préliminaire ; celui de la victoire contre le Nigeria, enfin celui qui a permis de battre le Rwanda lors de la 10E journée. De la belle ouvrage pour l’un des rares joueurs au-dessus du lot dans cette sélection. Son expérience internationale devrait encore aider les Palancas Negras à franchir un cap lors de la prochaine CAN. Et pourquoi pas, rêver à une victoire lors d’un match du Mondial. Connaissant Akwa, nul doute qu’il signerait pour marquer le tout premier but de son pays en Coupe du monde…
M.Mp
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L’organisation du jeu
Un 4-4-2 à plat
Gardien de but
Joao Ricardo
Défense de droite à gauche
Manuel, Lebo, Jamba, Yamba Asha
Milieu de droite à gauche
Freddy, Milloy, Figueiredo, Mendonça
Attaquants
Akwa, Mantorras
Entraîneur : Luis Oliveira Gonçalves
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Angola - Digest
Federracao Angolana de Futebol (FAF)
Créée en 1979 ; affiliation 1980 à la FIFA
Président : Dr Justino Fernandes
65e au classement FIFA
Deux phases finales de CAN (1996, 1998)
Victoire à la CAN U20 (2001)
1/8e de finale CM U20 (2001)
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Côte d’Ivoire
Retour de l’enfer
PAR LAURENT AMILCAR
« Historique », le titre du quotidien Fraternité Matin plante le décor. La Côte d’Ivoire ira pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde. Une qualification, loin d’être imméritée, tant les coéquipiers du capitaine Cyrille Domoraud ont maîtrisé leur sujet, à l’exception des deux rencontres face au Cameroun.
Et pourtant, les observateurs étaient loin de les désigner comme favoris dans ce groupe dit de la mort. Il faut dire que malgré une pléiade de noms connus, la formation ivoirienne venait de rater la qualification à la CAN 2004. Les Eléphanteaux d’Abidjan allaient-ils enfin confirmer les espoirs que l’on place régulièrement en eux ? La réponse viendra du terrain. Bâtie autour de la première promotion des « académiciens » de Jean-Marc Guillou et de vedettes de championnats européens (Didier Drogba, Bonaventure Kalou), la sélection orange va s’imposer comme un rouleau compresseur durant une année. Dominateurs face aux seconds couteaux, les Ivoiriens ont fait la différence en remportant leurs deux rencontres face aux Pharaons d’Egypte, autres favoris supposés du groupe. Les difficultés sont apparues au moment de conclure. Sans doute mal à l’aise dans leur rôle de favoris, les Eléphants vont se mettre inutilement en danger, au point de ne plus être maîtres de leur destin. Mais, il était dit que cette sélection rentrerait dans l’histoire, certains y voyant même un coup de pouce divin, ainsi que le titraient des quotidiens d’Abidjan : « Dieu était le 12e homme » (24 heures), « Et Dieu réalisa le rêve des Ivoiriens » (Le jour). Retour sur les dates charnières de la première qualification des Eléphants de Côte d’Ivoire au sommet du football mondial.
Le début de l’aventure : Egypte – Côte d’Ivoire : 1-2
« L’objectif, c’est l’Allemagne en 2006 », avait dit le président Jacques Anouma en maintenant Robert Nouzaret après la non-participation à la CAN 2004. Malgré la défection de ce dernier, l’objectif assigné à Henri Michel reste le même, d’autant qu’une génération talentueuse pointe son nez avec l’incorporation des « Académiciens » et l’éclosion du marseillais d’alors Didier Drogba. Après une mise en jambes contre la Libye, les Eléphants arrivent en Egypte, qui n’a plus perdu un match à domicile depuis 1986. La préparation est difficile, en raison du décès de Mama Ouattara, l’entraîneur adjoint au cours d’une séance. Les poulains d’Henri Michel décident de faire bloc et de dédier le match à leur regretté compatriote. Sur le terrain d’Alexandrie, alors que les deux équipes sont à égalité, un centre de Artur Boka trouve Didier Drogba qui conclut victorieusement. La Côte d’Ivoire impressionne par son armada offensive et commence à croire à la qualification.
La frayeur : Libye – Côte d’Ivoire : 0-0
La Côte d’Ivoire qui possède quatre points d’avance sur le Cameroun, son principal adversaire, peut s’assurer quasiment une qualification sans trembler avec une victoire en terre libyenne. Mais, paradoxalement, c’est à ce moment qu’apparaissent les premières crispations. La rencontre étant programmée la veille de la finale de Coupe de France, Henri Michel s’arrange avec Guy Roux, l’entraîneur d’Auxerre pour l’utilisation de ses poulains. Le match est insipide et se termine sur un score nul et vierge. Bonaventure Kalou, qui a raté sa rencontre et pris l’avion dans la nuit pour retourner en France pour le match de Coupe de France est pris à partie, accusé de favoriser son club aux détriments de l’équipe nationale. Les Eléphants perdent leur joker, ils devront faire un résultat contre le Cameroun.
Le couac : Côte d’ivoire – Cameroun : 2-3
Le 4 septembre, une date qui aurait pu devenir maudite pour les Ivoiriens. Pour aller à la Coupe du Monde, il faut éviter de perdre contre les toujours vaillants camerounais. La victoire est proclamée depuis des mois. Une défaite en amical contre la France va tout changer, les Ivoiriens commencent à envisager la défaite et se crispent. La presse critique les choix d’Henri Michel, rappelle que la sélection a perdu déjà trois matchs décisifs dans son histoire. Le sélectionneur, lui-même rappelle Tchisseroua Guel, qui est pourtant sans club. Sur le terrain, les joueurs sont fébriles, seul Drogba évolue à son niveau. La défense prend l’eau de toute parts. Les Camerounais, plus habitués à ce genre de rencontres remportent la mise. Les Eléphants n’ont plus leur destin en main.
Le miracle : Soudan – Côte d’ivoire : 1-3
Ils sont peu nombreux à y croire encore. L’équation est simple, il faut gagner au Soudan et espérer un faux-pas des Lions Indomptables à Yaoundé contre l’Egypte. Après avoir fait leur travail, les « Orange » apprennent que les Camerounais sont en grande difficulté. La suite a été racontée sur tous les médias : rassemblés autour d’un téléphone portable, ils attendent l’exécution du penalty de Wome. La balle a choisi son camp…En heurtant le fameux poteau qui fait couler tant d’encre, elle permet aux Ivoiriens d’aller en Allemagne. Le pays célèbre ses héros, hier voués aux gémonies.
L. A
-------------------------------------------------------------------------- L’homme fort
Didier Drogba, l’atout gagnant
Il était le seul. Le seul à donner la réplique aux Lions Indomptables, le seul à oser encore parler de la Coupe du Monde après le fameux 4 septembre, le seul à ne pas baisser la tête. Il voulait aller à la Coupe du Monde, défier avec son maillot national ceux qu’il rencontre au quotidien avec son club Chelsea. Et pour atteindre cet objectif, il a marqué de son empreinte la campagne éliminatoire. Il est loin le temps de ses timides débuts sous la direction de Robert Nouzaret, il est devenu l’emblème de la sélection ivoirienne. Second au classement des buteurs de la zone Afrique, Didier Drogba a inscrit quasiment la moitié des buts de son équipe (9 sur 20). Très tôt, son entente avec Aruna Dindane fait des ravages aux avant-postes, mais c’est le Lensois qui tient la vedette. Fatigué par une longue saison marseillaise Didier fait front et supporte les critiques qui lui reprochent de ne pas avoir le même rendement qu’à Marseille. Mais, dans la dernière ligne droite, le protégé de José Mourinho va s’imposer comme le leader que tout le pays attend. Il est de tous les grands rendez-vous. Deux doublés successifs contre l’Egypte et le Cameroun confirment qu’il est bien le « go to guy » ivoirien. Profitant de sa pratique quotidienne du haut niveau, il s’impose dans le groupe et essaie de décomplexer ses partenaires. À la suite des incidents consécutifs à la défaite au stade Houphouët Boigny d’Abidjan, il prend la défense de son partenaire Bonaventure Kalou, menaçant même de quitter la sélection. Des buts contre tous les adversaires, une présence accrue dans la vie du groupe, une volonté de ne pas renoncer devant l’adversité, Didier Drogba a vraiment été l’homme fort de la première qualification ivoirienne, un statut qui lui donnera peut-être son premier titre de meilleur joueur africain de l’année lors de la prochaine CAN.
L.A
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L’organisation du jeu
4-4-2
Disposé en 4-4-2. Avec une défense à plat, Kolo Touré et Cyrille Domoraud évoluent en couverture alternée dans l’axe, Artur Boka (Strasbourg) et Marc Zoro (Messine) occupant les côtés. Le milieu de terrain est disposé en losange, avec Didier « Maestro » Zokora évoluant juste devant la défense. Les couloirs sont animés par Tiéné (ou Akaké) et Guel (ou Faé). Devant eux, Bonaventure Kalou est chargé d’alimenter en ballons la paire d’attaquants Drogba et Aruna, ce dernier faisant la majorité de ses appels sur le côté droit.
À l’aise quand elle a le ballon et quand ses joueurs arrivent lancés, la sélection a du mal à la récupération du ballon. Les trois attaquants défendent très peu, et la défense centrale est souvent prise à défaut par des ballons dans son dos. Sur le plan offensif, le projet n’est pas toujours lisible, mais les lacunes sont compensées par de brillantes individualités. Le coaching d’Henri Michel manque lui d’originalité, les remplacements étant souvent les mêmes d’un match à l’autre et n’apportant aucun plus tactique.
L’équipe-type
Gardien de but
Tizié
Défense (de droite à gauche)
Zoro – Kolo Touré – Domoraud – Boka
Milieu (de droite a gauche)
Guel (ou Faé)- Zokora – Kalou – Tiené (ou Akalé)
Attaque :
Aruna – Drogba
Entraîneur : Henri Michel
Côte d’Ivoire digest
Fédération Ivoirienne de Football (FIF) créé en 1960,
Affiliée à la FIFA en 1961
Président : Jacques Anouma
Palmarès : Coupe d’Afrique des Nations 1992
Principaux clubs : ASEC, Africa Sports, Stella d’Abidjan
Anciens joueurs : Laurent Pokou, Youssouf Fofana, Abdoulaye Traoré, Gadji Celi, Alain Gouamené, Joël Tiehi…
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GHANA
Une première attendue
Par MODESTO MPIRA
Le Ghana est un grand du football africain qui était toujours resté en rade lors des éliminatoires de la Coupe du monde depuis les Indépendances. Avec cette qualification pour Germany2006, c’est une anomalie qui vient d’être effacée.
Burkina, l’accroc initial
Pour se mettre en jambe, le Ghana a dû en passer par un premier tour préliminaire facile (0-5, 0-2) face à la Somalie, une nation qui ne pèse pas bien lourd sur le plan continental. Le ton était donné, le Ghana jouait la carte offensive. Placé dans un groupe redoutable, avec l’Afrique du Sud grande favorite et la RD Congo en embuscade, le Ghana se devait de faire le maximum d’entrée. Ses débuts dans la poule se soldent par un véritable camouflet en juin 2004 au Burkina Faso. Dominés, les Etalons remportent le match contre le cours du jeu, et malgré un Ghana super-offensif. Deux semaines plus tard, l’affront est lavé de fort belle manière (3-0) contre l’Afrique du Sud. Il n’y aura plus aucun faux-pas commis après cette première journée.
Un jeu offensif
Hormis la RD Congo de Claude Le Roy, aucune nation de cette poule n’a pu résister à la brigade offensive du Ghana. L’Afrique du Sud deux fois, le Cap-Vert deux fois, l’Ouganda et le Burkina Faso sont obligés de baisser pavillon face à un adversaire jeune et terriblement offensif. Parfois tenu en échec, le Ghana n’occupe pas systématiquement la première place, mais il est toujours bien placé.
L’arrivée de Dujkovic
Le départ, l’an passé, du Portugais Mariano Barreto laisse la sélection sans coach. Très vite, la fédération (GFA) remue ciel et terre pour en débaucher un qui connaisse bien le continent et surtout, qui ait la capacité de poursuivre les éliminatoires sur la même note. Ce sera le Serbe Ratomir Dujkovic, qui présente la particularité d’avoir éliminé le Ghana en 2003 de la course à la CAN 2004 avec… le Rwanda ! C’est donc l’homme qui a plongé le Ghana dans une mini-crise l’année d’avant qui est chargé de l’emmener en Coupe du monde. Rigoureux et méthodique, Dujkovic sait se faire respecter. « Son » Ghana ne va pas tarder à réaliser des prouesses.
L’été de toutes les promesses
L’histoire est en marche, rien ne semble en mesure d’arrêter un groupe qui a pris confiance en lui, pendant que ces rivaux se cherchaient encore. Revanche de ce revers initial en juin 2004, la victoire sur le Burkina Faso en juin 2005 libère totalement les Black Stars, qui s’imposent deux semaines plus tard en Afrique du Sud (2-0), et mettent fin aux derniers espoirs des Bafana Bafana. En septembre, c’est au tour de l’Ouganda (2-0) de sombrer. À une journée de la fin, les Ghanéens sont quasiment qualifiés. Un nul leur suffit au Cap-Vert, ils s’imposent 4-0 en octobre.
Bilan
Quand on songe aux décennies passées et aux générations de Ghanéens qui se sont cassé les dents lors des éliminatoires, on se dit que l’équipe de 2005 a bien de la chance ! Il y a douze ans, c’était le Grand Abedi Pelé, Anthony Yeboah et Anthony Baffoe qui avaient dû dire adieu au Mondial. Le Ghana n’a cessé de courir après cette consécration depuis près de quarante ans. Et c’est au moment où on croyait sa sélection au plus bas, après l’échec de la CAN 2004, qu’elle renaît, plus forte et plus motivée. L’ensemble est particulièrement jeune, composé d’expatriés aux 4 coins de l’Europe, mais compte quelques leaders comme Mike Essien (Chelsea) ou encore son capitaine Stephen Appiah (Fenerbahçe). Ce qui fait probablement la force de cette équipe, ce sont toutes ces années passées en sélections de jeunes, U17, U20 et olympiques (U23). Le Ghana fait en effet valoir une longue tradition dans ce domaine, et tous ceux qui brillent aujourd’hui en équipe senior ont fait leurs gammes ensemble en équipes d’âges. Certains ont même participé à des coupes du monde de jeunes. Aujourd’hui, le Ghana a su profiter de la faiblesse inquiétante de l’Afrique du Sud, qui s’est liquéfiée en éliminatoires, et surtout, de la richesse de son vivier, pour s’offrir une première phase finale de Coupe du monde. Ce n’était pas forcément le moment où l’on attendait le plus ce grand pays de football, dont on a longtemps dit qu’il était celui des « Brésiliens d’Afrique ». Il est juste, cependant, au regard de l’histoire de ce pays et de son formidable potentiel, qu’il participe enfin au plus grand événement de football du moment. La récompense méritée de toutes ces années passées à bâtir méticuleusement un « style » ghanéen. On attendra du seul et unique représentant anglophone de l’Afrique, qui succède en cela au Nigeria, de valider les promesses nées de ses participations aux Coupes du monde de jeunes, qu’on disait entachées d’irrégularités sur l’âge. À eux de laver l’affront et de prouver qu’ils ont l’âme, et surtout, le talent de grands compétiteurs.
M. Mp
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L’homme fort
Essien, le guide
Il y a quatre ans, Michael Essien disputait déjà une Coupe du monde. Transféré des Liberty Professionnals d’Accra à Bastia, le milieu de terrain ghanéen était déjà une grande attraction lors du mondial argentin des 20 ans. Il fut même finaliste de l’épreuve, sévèrement battu par le pays organisateur. Essien, s’il ne porte pas le brassard en sélection A, apparaît comme l’un de ses leaders naturels. C’est que, depuis ses années bastiaises, le jeune homme a pris une autre dimension. D’abord à Lyon, où il a remporté le championnat français à plusieurs reprises, sans oublier deux quarts de finale de Champions League. Élu meilleur joueur du championnat de France par ses pairs lors de la cérémonie des Oscars, en juin 2005, Essien était également en route pour un nouveau transfert, à Chelsea, après avoir entamé un bras de fer avec Lyon. Et puis, il y avait ce Mondial, qu’il souhaitait offrir à son pays. C’est désormais chose faite, lui qui n’a pas mis entre parenthèses sa sélection, malgré un agenda des plus chargés. Le Essien de Chelsea sera forcément un atout formidable pour une sélection qui regorge essentiellement de talents offensifs. On a évidemment hâte de le voir parmi les siens, en sélection, en espérant qu’il ne fasse pas l’impasse sur la CAN en Egypte. Si tel était le cas, il serait particulièrement attendu en Coupe du monde, où son talent devrait être mondialement reconnu.
M. Mp
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L’organisation du jeu
4-4-2
L’équipe-type
Gardien de but
Adjei
Défense( de droite à gauche)
Paintsil, Pappoe, Issah, Mensah
Milieu ( de droite à gauche)
Laryea, Essien, Appiah, Muntari
Attaquants
Joetex Frimpong, Amoah
Entraîneur
Ratomir Dujkovic
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Ghana Digest
Ghana Football Association (GFA)
Affiliée 1957 FIFA
Président : Kwesi Nyantakyi
Victoires à la CAN : 1963, 1965, 1978, 1982
Champion du monde U17 1991, 1995
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Les éperviers du Togo disputeront leur première coupe du monde
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TOGO
L'envol des Eperviers
PAR PATRICK JUILLARD
Stephen Keshi a transfiguré la sélection togolaise. Donnés battus d'avance dans ce groupe A, les Eperviers ont coiffé tous les favoris au poteau. Avec 23 points (7 victoires, 2 nuls, 1 défaite), ils obtiennent même le meilleur total de la zone Afrique !
Ils ont dit faire-valoir ?
Au départ, peu d'observateurs donnaient les Eperviers du Togo favoris de leur groupe de qualification pour la Coupe du monde et la CAN. Le Sénégal et le Mali, puissances émergentes des années 2000, ainsi que la Zambie, valeur sûre du football continental, étaient les mieux placés sur le papier. Les "états de service" passés de la sélection togolaise ne plaidaient pas davantage en sa faveur. Longtemps considérés comme de simples faire-valoir, les Eperviers avaient certes affiché quelques progrès, se qualifiant pour trois éditions consécutives de la CAN, en 1998, 2000 et 2002. Mais le mental leur faisait trop souvent défaut pour confirmer dans les grandes occasions les bonnes dispositions démontrées de temps à autre. Si le nombre de professionnels réussissant en Europe augmentait, les Eperviers étaient toujours considérés comme une sélection de seconde zone.
Courant 2004, la Fédération togolaise de football fait appel à Stephen Keshi. L'ancien pro nigérian, passé par Anderlecht et Strasbourg, est engagé pour son expérience de la compétition et du haut niveau. Sous sa houlette, les Eperviers vont enfin faire honneur à leur supposée nature de prédateurs ! La victoire au match aller contre le favori sénégalais accélère la prise de conscience. Les Eperviers tiennent la qualification dans leurs serres. Ils ne la lâcheront plus…
Le défi sénégalais
Sur la longue route qui mène en Allemagne, les coéquipiers d'Emmanuel Shéyi Adebayor doivent relever le défi du Sénégal. Disputé à Dakar le 18 juin, ce match retour constitue le tournant de ce groupe A. Le vainqueur aura son destin en main. Les deux équipes en sont conscientes. Les débats seront de haute volée. Le Togo ouvre la marque en début de match par Adekanmi Olufade, ancien joueur du LOSC et de l'OGC Nice. Quelques minutes après, Mamadou Niang égalise pour le Sénégal, puis Henri Camara double la mise avant la pause. Les Lions croient longtemps empocher trois points pour retrouver le leadership perdu lors de la précédente journée face au Congo (0-0), alors que les Eperviers écrasaient la Zambie (4-1). Ce rêve s'envole à la 71ème minute du match, quand Adebayor, encore une fois décisif, égalise. Grâce à ce bon résultat, les Togolais conservent deux points d'avance au classement sur leurs adversaires du jour. Pour se qualifier, ils n'ont plus qu'à gagner leurs deux prochains matches, comme le Libéria et les Diables rouges du Congo.
La première partie du contrat est remplie, non sans mal. Pressés d’ouvrir la marque dès le début du match, les Boy's de Stephen Keshi ne parviennent à développer le style habituel de jeu, confondant vitesse et précipitation. Bien recadrés à la pause, ils réussissent à trouver le chemin des filets libériens dès la 52ème minute par l’incontournable Emmanuel Adebayor, resté sur le banc de touche en première mi-temps. La marque est aggravée à la 67ème par Chérif Touré, suite à une percée du "chouchou" monégasque. À la 89ème minute, le virevoltant Kader Touré, crucifie le gardien libérien. Les Eperviers conservent ainsi la tête du groupe 1 avec 20 points devant le Sénégal (18 points). Seule cette dernière équipe peut encore priver les Togolais de la Coupe du monde en Allemagne.
L’apothéose à Brazzaville
Le match de la délivrance se joue à Brazzaville contre le Congo. « C'est le match de ma vie », prévient Stephen Keshi quelques jours avant la rencontre. Vous avez parlé du match de la vie, c'est vrai, c'est un match important et votre président est derrière vous comme n'importe quel supporteur togolais », lui répond le chef de l'Etat, Faure Gnassingbé. « Je suis sûr que samedi soir nous allons pouvoir organiser une très grande fête », conclut le président, qui ne doute pas de la qualification. Pour ne pas rater la dernière marche, rien n'a été laissé au hasard, tous les pros sont plus que jamais mobilisés, de l'"ancien" Jean-Paul Abalo à la star Emmanuel Adebayor. Les derniers entraînements de l'équipe nationale au pays se déroulent sous les yeux d'une foule nombreuse et enthousiaste. Tout un peuple attend cette qualification. À Brazzaville, l'affrontement est assez équilibré. Les Diables rouges, qui veulent bien finir devant leur public, vendent chèrement leur peau. Menés 2-1, les Eperviers ne rétablissent la situation qu'après l'heure de jeu, grâce à un doublé de Kader Touré. Dans le même temps à Dakar, le Sénégal a battu le Mali sans coup férir (3-0). Mais il est trop tard pour barrer la route de l'Allemagne au Togo. Les Eperviers disputeront l'an prochain la première Coupe du monde de leur histoire.
P.J
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L’homme fort
Kader Touré, l'épervier migrateur
Kader Touré en était conscient : les deux derniers matches qualificatifs seraient aussi importants que des finales de Coupe du monde. Interrogé à leur sujet l'été dernier, l'attaquant des Eperviers se disait surmotivé. Il n'était pas question de se louper, car le Togo disposait d'une chance unique d'aller en Allemagne. Et Kader n'a pas failli devant l'obstacle, bien au contraire. Au cours de ces deux ultimes rencontres, à domicile contre le Libéria puis à Brazzaville contre le Congo, l'attaquant du FC Sochaux a inscrit trois buts, dont les deux derniers contre les Diables rouges, battus 3-2 dans un match intense et engagé.
La déjà longue carrière de Kader trouve là son premier couronnement. À 26 ans, le buteur a déjà bien roulé sa bosse. Arrivé en Europe par la porte italienne, l'ancien de l'Etoile filante de Lomé est peu utilisé par son club de Parme. S'il a la chance de côtoyer de grands défenseurs comme Lilian Thuram ou Fabio Cannavaro, il manque de temps de jeu. Ses dirigeants le prêtent dans plusieurs clubs. Kader atterrit en 2003 au Servette de Genève. L'année suivante, ce club très titré fait faillite. Marqué par ces moments de galère, Kader pose ses valises non loin de la frontière suisse, à Sochaux. En championnat de France de Ligue 1, il retrouve Kossi Agassa, Emmanuel Sheyi Adebayor ou Chérif Touré, autres piliers de la sélection dirigée avec brio par Stephen Keshi. Avec un tel noyau dur, les Eperviers peuvent encore surprendre…
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L’organisation de jeu
4-3-3
L'expérience derrière, la jeunesse devant
Partisan du 4-4-2 à plat typiquement britannique, Stephen Keshi s'est souvent vu contraint de composer avec les indisponibilités et les limites de son effectif. Les Eperviers ont parfois évolué en 3-5-2, mais aussi et surtout en 4-3-3.
L'arrière-garde compte en Jean-Paul Abalo un "taulier" de qualité, une tour de contrôle riche de 13 années d'expérience en sélection. Redevenu amateur pour le club de Dunkerque (nord de la France), le défenseur axial croque les matches internationaux à pleines dents et colmate le maximum de brèches, aidé par d'autres joueurs de qualité, tel le latéral gauche Emmanuel Matthias, transféré cet été de l'Etoile filante de Lomé à l'Espérance de Tunis.Le milieu demeure sans doute le secteur le plus perfectible de l'équipe, notamment dans l'axe. Les Eperviers peuvent néanmoins compter sur Chérif Touré, milieu droit vif et bon centreur. En attaque, les Boy's de Keshi disposent d'un duo efficace et complémentaire : Emmanuel Shéyi Adebayor, remplaçant de luxe à l'AS Monaco, et Kader Touré, virevoltant et excellent de la tête. Le très véloce Adekanmi Olufade, contre-attaquant redoutable, est toujours disponible pour leur prêter main forte…
Equipe-type
Gardien de but
Agassa
Défense (de droite à gauche.)
Akoto/Abalo/Atte-Oudeyi/Matthias
Milieu (de droite à g
auche.)
Chérif Touré/Lantam/Oyawolé
Attaque (de droite à gauche.)
Kader/Adebayor/Olufadé
Entraîneur
Stephen Keshi
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Togo Digest
Population : 4,5 millions d'habitants.
Superficie : 56 000 km2.
Création de la fédération de football : 1960.
Date d'affiliation à la FIFA : 1962.
Président de la FTF : Rock Balakiyèm Gnassingbé.
Nombre de licenciés : environ 20 000.
Palmarès : néant.
Première participation à la Coupe du Monde.
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Les aigles de Carthage tunisiens
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TUNISIE
Rien ne sert de courir…
PAR PATRICK JUILLARD
Une nouvelle fois, la Tunisie a su écarter le Maroc de la course à la Coupe du monde. Retour sur une campagne éliminatoire riche en suspense…
Difficile démarrage. Encore toute auréolée de sa victoire lors de "sa" Coupe d'Afrique, la sélection nationale tunisienne ne bénéficie d'aucun privilège et se retrouve dans une poule fort relevée à l'occasion de ces premières éliminatoires couplées CAN-Coupe du monde. Pas moins de trois des cinq autres équipes composant ce groupe viennent de disputer l'épreuve continentale (Maroc, Guinée, Kenya).Après le sacre continental, Roger Lemerre paraît avoir du mal à remobiliser ses troupes. Les premiers matches de ces phases éliminatoires sont laborieux pour les Tunisiens, qui laissent filer quelques points précieux en cours de route, s'inclinant notamment en Guinée le 20 juin 2004 (2-1) avant de faire match nul au Malawi le 9 octobre 2004 (2-2). Entre temps, le choc au Maroc a débouché sur un résultat nul (1-1). Pour obtenir leur revanche sur la finale de la CAN, les Lions de l'Atlas attendront. Pour reprendre la tête du groupe E, les Tunisiens devront également patienter…
Sur les bons rails Les confrontations avec le Kenya vont remettre la Tunisie sur les bons rails… Otage de graves dissensions internes à la fédération kenyane, la sélection des Harambee Stars connaît un début de qualification perturbé. La double confrontation avec la Tunisie se jouera avec retard, en plein cœur de l'été 2005. Entre temps, les Aigles de Carthage ont retrouvé leurs ailes et enchaîné les succès probants. Cette remise en selle commence le 26 mars 2005 par un véritable festival offensif à domicile contre le Malawi (7-0. C'est ensuite une victoire sans grand souci au Botswana (3-1), puis un autre succès à domicile, contre la Guinée (2-0). Pascal Feindouno et ses amis voient alors leur rêve de qualification en Coupe du monde s'éloigner. Et la Tunisie prend conscience que le Maroc sera une fois de plus l'équipe à battre pour disputer une troisième phase finale consécutive. Avant cela, il lui faut d'abord reprendre la tête du groupe. Le double affrontement contre le Kenya va lui en fournir l'occasion. Les Tunisiens gagnent deux fois à deux semaines d'intervalle. Les hommes de Roger Lemerre s'imposent d'abord 2-0 à Nairobi le 17 août, lors d'un match disputé à huis clos, en raison des tragiques incidents ayant émaillé la rencontre Kenya-Maroc deux mois plus tôt. La vedette montante de la sélection, l'attaquant Haykel Gmandia, place très vite ses coéquipiers sur la voie du succès en marquant dès la deuxième minute. Rebelote au match retour, disputé à Radès. Costauds défensivement, les Aigles gardent une nouvelle fois leur cage inviolée. En l'espace de quatre matches, la Tunisie a complètement redressé la barre et compte deux points d'avance sur le Maroc qu’elle doit recevoir à radès.
Le match décisif Une revanche comme match décisif… Pour cette rencontre "à la vie, à la mort" du 8 octobre, la mobilisation générale a été décrétée en Tunisie. Les places se sont arrachées, le stade du 7 novembre est plein. Le Maroc va mener deux fois au score, calmant quelque peu l'enthousiasme des supporters.Si la Tunisie revient rapidement en jeu la première fois, grâce à un penalty justifié et transformé par son latéral d'origine brésilienne José Clayton, elle va infliger à son public une longue et douloureuse attente. Finalement, la délivrance survient de façon inattendue au milieu de la seconde période sur un long centre lobé d'Adel Chedli, autre joueur binational ayant opté sur le tard pour la sélection tunisienne. Jusqu'aux ultimes secondes du match, les Tunisiens, inhabituellement fébriles en défense, restent sous la menace d'un nouveau but marocain. Celui-ci ne viendra finalement pas. Tout un peuple peut laisser exploser sa joie. La Tunisie participera en Allemagne à la quatrième Coupe du monde de son histoire, la troisième consécutive. Pour franchir un nouveau palier, elle devra s'efforcer de franchir enfin un tour.
P.J
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L’homme fort
Santos, buteur adopté
Ce fut l'une des images fortes du match Tunisie-Maroc. Dès le coup de sifflet final, synonyme de délivrance et de qualification à la Coupe du monde, Santos se précipite vers son banc de touche, se saisit d'un grand drapeau tunisien, le passe par dessus ses épaules et effectue son tour d'honneur en portant ainsi les couleurs de son pays d'adoption. Né au Brésil en 1979 dans une famille de sept enfants, d'un père agriculteur et d'une mère couturière, Francileudo Dos Santos Silva a longtemps rêvé du maillot auriverde de la seleçao. C'est animé de grandes ambitions et malgré la réticence de ses parents qu'il débarque en Belgique à 17 ans à peine, au Standart de Liège. Mais l'attaquant de poche ne parviendra pas à gagner la confiance du coach des "Rouches", Tomislav Ivic. En 1998, le Français Jean Fernandez, alors entraîneur de l'Etoile du Sahel, lui propose de tenter sa chance en Tunisie. C'est une réussite : en deux saisons, Santos inscrit 32 buts et devient l'un des joueurs les plus cotés du championnat. Les dirigeants tunisiens ne restent pas insensibles au talent du joueur et lui proposent de jouer pour les couleurs nationales. Santos refuse poliment, qui s'estime encore en course pour rejoindre un jour la sélection brésilienne. Il suit alors le coach qui l'a lancé à Sochaux et contribue grandement à la remontée du club en première division. L'adaptation au niveau supérieur est perturbée par une grave blessure. Durant sa convalescence, en cette année 2003, l'attaquant fait le point sur la suite de sa carrière. À 24 ans, il décide de changer de passeport. Sa naturalisation intervient le 1er janvier 2004, soit trois semaines avant le coup d’envoi de la CAN. Depuis, Santos et la Tunisie, c'est une affaire qui roule. Lors de la conquête du titre continental, il joue un rôle décisif en inscrivant quatre buts. Depuis, il a souvent répondu présent dans les grands rendez-vous. «Santos a apporté de la profondeur au jeu de la sélection», résume Roger Lemerre, heureux de compter un attaquant aussi rapide et efficace dans ses rangs…
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L’organisation du jeu
Un 4-4-2 modulable
Le coach français reste le plus souvent fidèle à une défense à 4, avec deux axiaux bien placés et costauds sur l'homme (Radhi Jaïdi (Bolton, ANG) et Karim Hagui (Strasbourg, FRA), voire Khaled Badra, s'il confirme son retour en forme à l'Espérance ou Saïdi du Feyenoord Rotterdam, HOL) et deux latéraux portés sur l'offensive (Hatem Trabelsi, fidèle à l'Ajax Amsterdam et le "vieux" José Clayton).
Un milieu compact et équilibré, le plus souvent à 4, organise la manœuvre.L'entrejeu se compose de plusieurs titulaires en puissance, et peut bénéficier de l'apport de fins techniciens (Selim Benchmark, Vitoria Guimaraes, POR)), comme de "travailleurs" plus costauds (Adel Chedli (FC Nuremberg, ALL), Hamed Namouchi (Glasgow Rangers, ECO)) et d'un "pivot" offensif redoutable (Jawhar Mnari, coéquipier de Chedli en Bundesliga), le tout sous l'experte baguette des catalyseurs Riadh Bouazizi et Mehdi Nafti, joueurs à l'abattage et à la qualité de passe redoutable.
La doublette offensive titulaire (Dos Santos et Jaziri, tous deux évoluant en Ligue 1 française, à Toulouse et Troyes) se montre capable de pourrir la vie de n'importe quelle défense, d'autant que le nouveau venu Haykel Gmandia (transféré cet été à Strasbourg), à la vaste palette de jeu, offre à Roger Lemerre des possibilités nouvelles, également symbolisées par les jeunes Issam Jemaa (Lens) et Chaouki Ben Saada (Bastia).
Equipe-type
Gardien de but
Boumnijel
Défenseurs : (de droite à gauche)
Trabelsi/Jaïdi/Hagui (ou Saidi)/Clayton
Milieux : (de droite à gauche.)
Mnari/Nafti/Bouazizi/Chedli
Attaquants
Jaziri (ou Gmandia)/Santos
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Tunisie Digest
Population : 10 millions d'habitants.
Superficie : 163 610 km2.
Création de la fédération de football : 1956.
Date d'affiliation à la FIFA : 1960.
Président de la FTF : Hammouda Ben Ammar.
Nombre de licenciés : 29 400.
Palmarès : vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations 2004, vainqueur de la Coupe arabe des nations (1963).
Participations précédentes à la Coupe du Monde : 1978, 1998, 2002
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