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La famille des féminins s’agrandit, depuis quelques semaines un petit dernier est arrivé dans les kiosques : Culture Femme. Un magazine essentiellement dédié à la femme Noire. Tous les ingrédients sont présents, psychologie, mode, beauté, célébrités...Alors Culture Femme un magazine comme les autres ? Pas tout a fait. Au cours d’un entretien Julienne Zanga, rédactrice en chef nous dit pourquoi.
 Un manque à combler
Dimanche soir, entretien téléphonique avec une jeune femme d’une trentaine d’années au quotidien des plus ordinaires. Kit piéton d’un côté, cuillère pour nourrir son petit Lumumba de l’autre, Julienne Zanga, raconte avec ses mots la genèse de Culture Femme.
Arrivée en France il y a 9 ans, Julienne Zanga comme de nombreuses femmes est une grosse consommatrice de magazines féminins. Elle en lit beaucoup y compris ceux dédiés à la femme Noire. Malgré tout, elle ressent un manque, une certaine frustration. « Oui, il y a plusieurs magazines dédiées à la femme Noire, mais je ressentais une certaine insatisfaction en terme de contenu, mais aussi d’image. La beauté noire est plurielle, pourtant celle présentée dans les magazines est assez formatée. J’avais l’impression de voir la femme afro-américaine partout. Je les adore ces femmes, mais j’aurais aimé voir d’autres modèles. Depuis quelques mois, j’ai fait le choix de revenir aux cheveux naturels, je voulais voir cette beauté là aussi. » La pluralité de la femme, c’est son credo. D’où le choix du slogan du magazine, « exprimez vos pluriels », mais aussi du nom, Culture Femme. La culture, pour Julienne va de paire avec la représentativité et l’image.
« Quand je suis frustrée, il faut que je fasse quelque chose », en femme d’action , elle joint le geste à la parole.
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Julienne Zanga
©
juliennezanga.com |
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Du net au papier
En 2003, Julienne Zanga crée une association Loi 1901, Evindi.
Evindi, dans sa langue maternelle l’ewondo (langue du sud Cameroun ndlr), signifie noir. L’objectif de cette association est simple : redonner la parole aux femmes noires, à travers le site cultrurefemmemag.com. Des femmes, qui ont sollicité Julienne via son site personnel essentiellement consacré à sont travail d’écrivain, juliennezanga.com. Des femmes, qui avaient soif d’espace de parole, d’échange, l’envie d’un regard différent sur des sujets qui touchent la communauté. Petit à petit le site se fait un nom, et enregistre aujourd’hui autour de 150.000 visites mensuelles. Forte de ce succès, début 2005, Julienne Zanga revient à son vieux rêve, sortir le magazine qui lui a tant manqué.
Le parcours du combattant
Déjà en 1996, elle nourrissait le rêve de créer son propre féminin. C’était sans compter sur l’armada de moyens financiers, humains, techniques et logistiques pour la mise en place d’un tel projet. Devant tous ces écueils, la jeune femme capitule, sans toutefois renoncer.
Début 2005, les conditions sont plus favorables, épaulée par un ami ivoirien et l’équipe de bénévoles qui anime le site, Julienne Zanga se lance dans l’aventure. Créer un site, semble être un jeu d’enfant comparé au lancement de la version papier. Il s’agit maintenant de créer une entreprise de lever les fonds nécessaires, de convaincre les banques de suivre. « Qu’est-ce que vous avez de plus ? Est-ce que ça va marcher ? » Sont les questions qui reviennent le plus souvent. Rassurée par les études de marché et confiante, Julienne Zanga persévère. Un de ses atouts majeur aura sans doute été de faire partager son rêve devenu aujourd’hui réalité.
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Un magazine à l’image de la femme noire actuelle
Quand on lui demande ce qui fait la spécificité de Culture Femme, elle répond sans détours. « C’est un magazine qui à quelque chose à dire, notre lectrice, c’est la femme qui s’assume. Chez Culture Femme on veut éviter la langue de bois.Par exemple dans ce premier numéro un article sure les femmes noires dans les médias. Nous ne voulons pas nous limiter à dénoncer mais aussi proposer des solutions ».
« Culture Femme est écrit par des femmes d’horizons différents, des française d’origine africaine nées en France, des africaines nées en Afrique comme moi, des Antillaises ». Elle revient sur la diversité qui est une des clés de lecture de ce nouveau magazine. Pour elle le plus important était de proposer aux lectrices un journal de qualité au contenu riche. Mais surtout un journal qui leur ressemble. Qui aborde tous les aspects de la femme moderne, tout en servant de « pont » culturel. L’équipe de rédaction, c’est aussi trois correspondantes au Sénégal, au Gabon et au Cameroun. Cela s’inscrit dans une logique qui vise à valoriser une image positive de l’Afrique. Ce mois, « Comment on s’habille à Dakar ». Un regard différent, un regard féminin sur la vie Dakaroise, qui peut, susciter l’envie d’en savoir un peu plus sur cette ville, sur ce pays. Partant ce point de vue, il lui semblait logique de choisir un nom ouvert. Beaucoup se sont émus que ni le nom du site ni celui du magazine ne fasse explicitement écho à l’Afrique, à la dimension noire. A cela Julienne répond « l’essentiel c’est d’agir, le nom c’est un peu de la poudre aux yeux. Le lectorat du site est mixte. » Cette mixité c’est un plus. « Car lorsqu’on s’accepte nous même , lorsqu’on se débarasse de nos propres a priori, on dégage une image positve. On change de regard et on peut amener les autres à changer de regard sur nous ».
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Culture Femme, une aventure humaine avant tout
Julienne Zanga tient à le souligner, seule, elle n’y serait jamais arrivée. « L’équipe c’est dans gens comme vous et moi, qui cumulent leur boulot et leur intervention sur le site et le magazine. Au départ, le travail était bénévole, aujourd’hui on arrive à se rémunerer mais on en vit pas. Avant de juger achetez le magazine pour le découvrir nous sommes ouverts à toute critique constructive. Et si vous aimez , abonnez vous c’est le meilleur soutient que vous puissiez apporter à Culture Femme. On se rémunère essentiellement par les abonnements et la pub, le produit des ventes étant reversé beaucoup plus tard ». La pub oui mais pas à n’importe quel prix, sur Culture Femme la promotion des produits éclaircissants est proscrite, un manque à gagner certe, mais une intégrité préservée.
Agent de la fonction publique, écrivain, chef d’entreprise , rédactrice en chef , femme, mère et compagne, Julienne Zanga mulitplie les casquettes comme beaucoup d’autres femmes. Elle tient à remercier son compagnon soutien de tous les instants durant cette aventure. Elle remercie également tous ceux qui ont de près où de loin contribué à la parution de ce magazine.
Prochain numéro à paraître mi Janvier 2006. En attendant le numéro un est toujours dans les kiosques. ( 2,50 €)
Plus d’infos
www.juliennezenga.com
www.culturefemmemag.com
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