
Jacques Chirac a assuré ce lundi 9 janvier, dans ses vœux aux Armées, que l'affaire Mahé, qui a conduit à la mise en examen de l'ancien commandant de la force française Licorne en Côte d'Ivoire le général Henri Poncet, était "un acte condamnable" mais mais "qui ne saurait ternir en rien la réputation des armées françaises". Le chef de l'Etat, devant toute la haute hiérarchie militaire réunie à l'Elysée pour la cérémonie des vœux, a regretté "une faute grave" qui a entaché la réputation des militaires français en Côte d'Ivoire. "Cet acte condamnable a été rendu public à l'initiative de votre hiérarchie. C'est un acte qui ne saurait en rien ternir la réputation des armées françaises".
"Les Françaises et les Français attendent de vous, qui portez les armes de la Nation, la plus grande exemplarité", a aussi rappelé Jacques Chirac.
Simple civil ivoirien, Firmin Mahé avait été étouffé par des soldats français le 13 mai 2005 dans un véhicule blindé de l'armée française entre Bangolo et Man, à l'ouest du pays.
Une affaire qui a valu au général Henri Poncet, ex-commandant de Licorne, d'être mis en examen pour "complicité d'homicide volontaire" et d'être frappé par la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie d'un blâme, sanction disciplinaire suprême.
Dérive et avertissement
Le chef d'Etat major des armées, le général Henri Bentégeat, a, lui, qualifié lundi l'affaire Mahé de "dérive" ayant valeur d'"avertissement", ajoutant qu'"on ne transige pas avec l'honneur".
"L'affaire Mahé a rempli d'amertume et de tristesse les dizaines de milliers de soldats, marins, aviateurs et gendarmes engagés depuis plusieurs années avec courage et dignité sur tous les théâtres", a déclaré le général Bentégeat dans ses vœux au chef de l'Etat à l'Elysée.
Si les soldats ont été "meurtris par la médiatisation inévitable de cette dérive et de ses conséquences", "ils ont néanmoins conscience de la valeur d'avertissement de cette affaire. On ne transige pas avec l'honneur, on ne triche pas avec la confiance".
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