
La Chambre de commerce d'Haïti, des associations patronales, des partis politiques et des organisations de la société civile souhaitent ainsi dénoncer l'insécurité qui règne dans la capitale haïtienne, et forcer les Casques bleus de la Mission de stabilisation des Nations unies (MINUSTAH) à prendre des mesures pour rétablir l'ordre.
L'administration publique, les banques, les écoles, les magasins, les stations d'essence et les transports publics ont été paralysés par cette grève. L'activité dans les marchés populaires a sérieusement été ralentie.
Les principales villes du pays ont également été perturbées par la grève. On ne rapporte aucun incident majeur.
Pendant ce temps, des patrouilles de la MINUSTAH et de la police haïtienne ont continué d'arpenter les rues de la capitale.
L'ONU change de stratégie
Dimanche, le représentant du secrétaire général de l'ONU pour la MINUSTAH, le diplomate chilien Juan Gabriel Valdes, a annoncé un changement de stratégie dans le déploiement des forces de sécurité à Port-au-Prince.
Cette annonce a été suivie d'une opération visant à libérer trois hommes retenus en otage dans un quartier près de Cité Soleil, bidonville de 300 000 habitants, contrôlé par des bandes armées. Cette opération a été menée par 45 soldats et 26 officiers haïtiens, appuyée par sept blindés.
M. Gabriel a souligné la complexité de la criminalité en Haïti, en insistant sur l'impossibilité de résoudre ce fléau avec pour seule approche la répression militaire.
Tragédie à la tête de la MINUSTAH
Ce changement de stratégie est survenu après le suicide du commandant de la MINUSTAH, le Brésilien Urano Teixeira Da Matta Bacellar. Ce dernier a été retrouvé mort, samedi, sur le balcon de sa chambre d'hôtel à Port-au-Prince.
Selon un porte-parole onusien, le commandant Bacellar, à la tête de la MINUSTAH depuis le 31 août dernier, s'est suicidé avec une arme à feu. Des experts de l'ONU et du Brésil sont arrivés dimanche à Port-au-Prince pour enquêter sur les circonstances de son décès.
La veille, le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en séance spéciale, avait exprimé son soutien total aux activités de la MINUSTAH, invitant la police nationale à collaborer avec cette instance pour rétablir l'ordre au pays et « restaurer l'État de droit ».
L'ONU compte 7500 militaires en Haïti, dont plus de 1200 officiers et soldats brésiliens.
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