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Aux Etats-Unis aussi, on manque d'infirmières. Nurses2America.com est une entreprise spécialisée dans le placement d'infirmières étrangères. D'ici 2020, au moins 434 000 postes seront vacants....
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nurses2america.com |
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En dépit d’une interdiction de recrutement dans les pays sous-développés, les infirmières en provenance d’Afrique arrivent toujours massivement en Grande-Bretagne selon une étude récente de la BBC. De plus, il s’avère nettement que de plus en plus que ce sont les infirmières les plus expérimentées qui quittent les pays d’envoi.
Pourtant un code de conduite de conduite a été voté par le parlement britannique pour empêcher de recourir aux infirmières étrangères, notamment celles issues d’une douzaine de pays en voie de développement comme l’Afrique du Sud, le Nigeria ou le Kenya en Afrique. Mais les services de santé privés n’ont pas signé ce code conduite et ne sont pas censés le respecter. Ce sont donc eux essentiellement qui, à travers les agences de recrutement, encouragent et développent ce pillage des ressources dans les pays en voie de développement. Selon Mme Evelyne Mutio, Secrétaire générale de l’association nationale kenyane des infirmières, "les agences de recrutement sont partout ici au Kenya. Elles ouvrent leur bureau et disent très clairement : si vous voulez avoir un job en Grande Bretagne, venez ici"
Elles semblent donc bénéficier d’un appui au moins tacite des autorités du royaume pour l’établissement des pièces administratives. Cette impression est confirmée de plus par le parcours de ces infirmières une fois arrivées dans le royaume. Selon une représentante syndicale des infirmières du Royaume Uni, "bien que les infirmières soient souvent recrutées dans le secteur privé, elles viennent malgré tout en fin de compte au NHS (National Healthcare System) parce que ce dernier offre des meilleures conditions de travail". On peut donc affirmer que l’organisme recrute au moins indirectement des infirmières en provenance de pays interdits par la législation. Certaines associations accusent le gouvernement d’hypocrisie, prônant d’un côté la non exploitation des pays les moins nantis et de l’autre en perpétuant tacitement le système. Ils enjoignent le gouvernement d’étendre le code de bonne conduite aux organismes privés. Ce que ce dernier se refuse à faire.
L’année dernière, près de 4000 infirmières de 5 pays Africains seulement (Afrique du Sud, Ghana, Nigeria, Zambie, Zimbabwe) sont entrés en Grande-Bretagne alors que deux au moins de ces pays figurent parmi les pays de provenance interdits de recrutement. Au même moment, le gouvernement reconnaissait avoir embauché via son service de santé NHS 17 000 infirmières et aides-soignantes c'est à dire tout juste l’objectif qu’il s’était fixé. Le NHS prévoit d’embaucher plusieurs milliers de personnnes pour ses services de santé dans les années à venir pour combler la désaffection locale pour ce genre de métier.
Les infirmières des pays émetteurs sont bien heureuses de quitter leur environnement de travail souvent dégradants : mal payées, effectuant des heures à rallonge et subissant parfois des violences physiques. Le seul problème est (comme le reconnaît notamment Mme Mutio) que les pays en développement voient ainsi partir les maigres assistances sanitaires dont ils ont cruellement besoin. Ce qui rend encore plus difficile leurs problèmes sanitaires et la résolution de ceux-ci.
Les autres pays Européens comme la France, qui souffrent eux-aussi d’un déficit de personnel en milieu médical font appel davantage à des aides soignantes espagnoles, philippines, ou encore portugaises, issues donc de pays qui ne présentent pas de réel déficit d’infirmières. Le gouvernement britannique a commencé à suivre cette voie, mais très très lentement. En attendant des milliers d’infirmières continuent de quitter le continent chaque année.
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