
Le ministre ivoirien de l'Intérieur, Josephe Dja Blé, a appelé lundi ses compatriotes à la sérénité après que des manifestations ont paralysé la ville d'Abidjan à la mi-journée.
"Le gouvernement (de transition ivoirien) invite l'ensemble des Ivoiriens à la sérénité et à conjuguer leurs efforts pour accompagner son action", a déclaré M. Dja Blé sur la télévision nationale.
"Des Ivoiriens ont posé des barricades sur diverses voies de la ville d'Abidjan. Ces manifestations auraient pour objet le fait que le GTI (Groupe de travail international) aurait dissout l'Assemblée nationale et que la Côte d'Ivoire serait sous tutelle de l'Onu", a dit le ministre.
"Il importe, à la vérité, d'indiquer que le GTI n'a pas dissout l'Assemblée nationale, car cet acte n'est pas de sa compétence. Le GTI, à l'instar des députés et de l'ensemble des Ivoiriens, a simplement tiré la conclusion que le mandat de l'Assemblée nationale a expiré le 16 décembre 2005 conformément à la constitution", a exliqué M. Dja Blé.
"Le GTI a recommandé, en attendant que de nouvelles élections aient lieu, que le Premier ministre (Charles Konan Banny), en concertation avec le chef de l'Etat (Laurent Gbagbo), puisse confier aux députés, dont le mandat vient de prendre fin, des missions en vue de la promotion de la paix et de la réconciliation nationale, conformément à la feuille de route qui a été remise au chef du gouvernement", a-t-il poursuivi.
"Il importe une fois de plus que nos compatriotes comprennent que la mission principale assignée au gouvernement de transition pour la période allant jusqu'au 31 octobre 2006 est le désarmement, la démobilisation en vue de l'organisation d'élections libres et transparentes", a-t-il lancé, avant d'ajouter : "Aucune action ne devrait être entreprise pour entraver le processus ainsi engagé."
A l'issue de sa troisième réunion mensuelle, le GTI, mécanisme ministériel chargé de surveiller la transition ivoirienne, a conclu dimanche que le mandat du Parlement ivoirien "n'a pas à être prolongé" en raison d'un manque de "moyen légal" pour prolonger une institution élue.
Cette conclusion "à l'unanimité au sein du GTI" a été tiré après les consultations avec toutes les parties ivoiriennes, qui n'ont pas trouvé un consensus sur cette question, a indiqué dimanche Oluyemi Adeniji, ministre nigérian des Affaires étrangères,lors d'une conférence de presse à Abidjan.
Il s'agit d'une "suggestion", a souligné Pierre Schori, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, qui co-préside le GTI avec M. Adeniji.
Dimanche, des "jeunes patriotes", partisans du président Gbagbo, avaient violemment manifesté contre la tenue de la réunion du GTI. Trois véhicules de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) avaient été endommagées par des manifestants.
XINHUA |