
Dans son discours sur l'éducation et la culture, à l'occasion du
sixième sommet ordinaire de l'UA, à Khartoum, le président Kibaki
a déclaré que les leaders africains ont l'obligation d'intégrer
dans le cycle scolaire les aspects culturels, notant que les
politiques conventionnelles de développement de l'Afrique
prennent rarement en compte les facteurs culturels.
"En temps que leaders africains, nous avons l'obligation de
synthétiser nos valeurs culturelles et équilibrer le besoin de
préserver notre culture tout en assimilant les valeurs positives
et en rejetant celles qui sont rétrogrades.
"L'Education et la Culture sont les thèmes de ce sommet de deux
jours ouvert officiellement par le président en exercice de l'UA,
Olusegun Obasanjo du Nigeria.
Selon le président Kibaki, on doit imprimer une impulsion
additionnelle à la promotion et à la conservation de l'héritage
culturel, de même que la promotion des industries culturelles en
Afrique.
"Il est nécessaire de militer en faveur d'une préservation de
notre héritage culturel, la restauration des sites culturels
menacés et la récupération de nos objets culturels qui ont été
pris durant la période coloniale", a-t-il déclaré.
Le leader kenyan a par ailleurs fait remarquer que l'émergence
de l'Internet, des satellites, de la télévision par câble, ainsi
que des réseaux radiotéléphoniques, ont pour résultat la
mondialisation de la culture.
"L'érosion radicale des cultures de nos peuples a eu un impact
corrosif sur le sens de l'identité au regard de ce que nous
sommes, de ce que nous voulons, de ce que nous respectons et à
quoi nous aspirons", a-t-il déclaré.
La désorientation culturelle a eu une conséquence préjudiciable
sur le développement du continent, a encore dit le président
kenyan, ajoutant que le développement d'un pays est fonction de
sa culture. Les hommes ne peuvent pas innover ou se développer
sans leurs expérience culturelles.
Il a félicité les leaders africains pour avoir intégré parmi les
thèmes de ce sommet, l'Education et la Culture, notant qu'il
s'agit là d'un pas important dans le cadre de la restauration de
la dignité des peuples du continent".
"Ces défis seront aussi abordés dans le cadre de la promotion de
la Charte pour la renaissance culturelle de l'Afrique qui a été
initiée par les gouvernements africains pour préserver,
promouvoir et gérer les ressources culturelles", a dit M. Kibaki.
Le Plan d'action de Nairobi encourage les Etats membres de l'UA à
reconnaître l'importance de leur héritage culturel en mettant en
place des mécanismes pour promouvoir les industries et
entreprises culturelles.
Il a salué la déclaration de 2006 comme année des Langues
africaines, notant qu'il renforcera le profil de cet important
événement pour préserver la transmission de l'héritage
culturel africain.
Le chef de l'Etat kenyan a aussi exprimé l'espoir que la
promotion des langues africaines commencera d'abord par le
renforcement des capacités en Kiswahili, adoptée récemment comme
5éme langue officielle de l'UA.
En matière d'éducation, M. Kibaki a déclaré que l'Afrique devra
commencer par fournir un enseignement gratuit pour tous les
enfants africains et faire en sorte que l'enseignement soit
destiné à inculquer le respect en soi et la confiance.
Le président Olusgun Obasanjo avait auparavant invité les
participants à réfléchir sur la relation entre la culture et
l'éducation compte tenu de leur importance pour la survie et le
développement du continent.
Le président hôte, Omar El Bechir du Soudan, le président de la
Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré, le
secrétaire général de la Ligue arabe, Amre Moussa, et le
représentant du secrétaire général de l'ONU Mohammed Sahnoun, ont
également pris la parole lors de la cérémonie d'ouverture.
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