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Les listes publiées par plusieurs journaux occupent les débats locaux depuis plusieurs semaines
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Il y a un peu plus d'une quinzaine de jours, le journal "La Meteo" publiait une liste d'une quinzaine de personnalités camerounaises, essentiellement dans la politique et les affaires, qui était selon la rédaction du journal des homosexuels.
Quelque jours plus tard, un autre journal, "l'anecdote", s'est emparé de l'affaire, en publiant une liste "élargie" à une cinquantaine de noms. Le journal se vendant plus ou moins sous le manteau était rapidement épuisé.
L'affaire a fait grand bruit au Cameroun, au point que le ministre de la communication, Pierre Moukoko Mbondjo a consacré plus d'une heure au sujet lors d'une conférence le lundi 30 janvier. Il a appelé les journalistes de la "presse privée" à prendre leurs responsabilités et à faire preuve de moins de légèreté éditoriale avant de publier ce genre de listes...
Le ministre de la communication a également mis le doigt sur l'un des sous-entendus de ces listes en disant qu'apparemment "toute réussite était suspecte et coupable". Il fait ainsi allusion à une croyance fortement répandue au Cameroun qui voudrait qu'aucune réussite ne s'explique de façon rationelle : sorcellerie, pratiques mystiques, occultes, homosexualité et autres pratiques déviantes seraient l'explication au fait que certains réussissent dans les affaires ou dans le monde politique.
Les analystes camerounais voient aussi dans la publication de ces listes, (par des journaux qui il y a encore un mois étaient totalement inconnus du grand public camerounais, soulignons le), des règlements de compte entre quelques individus entrenant de solides inimitiés. "Au vu de la qualité des personnalités dont les noms figurent dans ces listes, les journaux qui ont publié ces noms ont du recevoir un gros financement et de solides assurances pour se lancer dans ce genre d'entreprise..." affirme ainsi un connaisseur de la politique camerounaise.
Rappelons qu'au Cameroun, l'homosexualité est toujours un délit sanctionné par l'article 347 bis du code pénal camerounais (entre six mois et cinq ans de prison) et une amende de 20 000 à 200 000 francs cfa. (30 à 300 euros environ).
Les listes en question ne sont toutefois pas publiées pour susciter un quelconque débat sur la place de l'homosexualité dans la société camerounaise puisqu'il n'en est nulle part question dans les articles. La recherche éffrénée du scoop (ou pseudo scoop) journalistique, de même que la recherche de notoriété par les journaux concernés (dont la notoriété a bondi suite à l'affaire), ou le règlement de compte par journaux interposés seraient les véritables raisons de cet intérêt soudain de quelques journalistes pour la sexualité de personnalités publiques camerounaises. |