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Nicolas Sarkozy a promis la fermeture du centre de rétention des étrangers de Paris
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Des députés français de droite et de gauche se sont déclarés "écoeurés" après une visite inopinée au Centre de rétention des étrangers (CRA) de Paris( qui vait déjà fait l'objet d'un rapport accablant du conseil de l'Europe).
Les quatre députés (il s'agit de Christine Boutin, Etienne Pinte (UMP), Martine Billard (Verts), Christophe Caresche (PS)) se sont adressés aux journalistes et ont dit avoir vu avec effarement que 52 personnes y étaient détenues sans lumière naturelle, sans aération, dans des conditions d'hygiène qualifiées de "sordides", à six par dortoirs, sans accès libre à la nourriture ou aux boissons.
Ce dépôt de rétention des étrangers est situé dans les sous-sols du palais de justice, non loin de Notre-Dame, et accueille depuis 1981 les étrangers en situation irrégulière dans l'attente d'une éventuelle expulsion. Ils peuvent y séjourner plus d'un mois (32 jours).
Les journalistes, les magistrats et les avocats qui souhaitaient les accompagner dans la visite ont été refoulés sur ordre du président du tribunal, Jean-Claude Magendie qui n'a sans doute pas voulu que soit exposée à la face de la France les conditions honteuses dans lesquelles sont détenues les sans-papiers.
"Je ressens de manière encore plus forte l'incohérence entre ce que nous prétendons être, le pays des droits de l'homme, et les actes", a dit la député de droite Christine Boutin aux journalistes.
Etienne Pinte a lui déclaré que "tout le monde avait mauvaise conscience, que ce soit la droite ou la gauche. Nous avons failli à notre mission". La député Martine Billard a même jugé que c'était "pire que les prisons".
Le CRA a été dénoncé comme un lieu "indigne" par le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles, dans un rapport publié mercredi dernier. Il a demandé sa fermeture immédiate. Ce à quoi Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur a répondu que la fermeture serait effective le 30 juin prochain et que les personnes retenues seraient transférées dans de nouveaux locaux à Vincennes.
Les parlementaires ont promis de revenir pour s'en assurer. Un lieu similaire dans le quartier du port de Marseille doit être fermé le 30 mai, a promis le ministre.
Il est bien que les députés français eux mêmes constatent le décalage entre le discours "droit de l'hommiste" dont on abreuve les gens à longueur de journée en France, et la réalité sur le terrain, qui est souvent tout autre. Reste à souhaiter que les députés fassent encore un petit effort et aillent voir de quelle façon sont traités les étrangers qui désirent renouveller leur carte de séjour dans certaines préfectures (queues commençant à 6 heures alors que les prefectures ouvrent à 9 h, effectifs insuffisants, réception désagréable, voire mépris vis-à-vis de l'étranger pourtant en situation régulière...) |