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Le Moulin Rouge dans le 18è arrondissement de Paris. En salle, les 82 salariés sont des blancs...
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Sur scène, les filles sont pailletées et dévêtues mais dans la salle, les employés sont à 100 % blancs. Vendredi, le célèbre cabaret du Moulin-Rouge passait en correctionnelle, à Paris. Une secrétaire, ainsi que l'association du restaurant du Moulin-Rouge qui gère le personnel, étaient poursuivis pour discrimination à l'embauche.
Sur les bancs des parties civiles, Abdoulaye Marega, un Sénégalais, ainsi que SOS Racisme. C'est sa candidature au poste de commis de salle qui est à l'origine des poursuites contre le cabaret. En novembre 2000, l'entreprise, par l'intermédiaire de sa secrétaire, s'adresse à la mission locale de Paris centre. Elle cherche «un commis de salle de 18-22 ans, débutant accepté, travail de 17 heures à 2 heures du matin, deux jours de repos par semaine».
François Masson, conseiller à la mission locale croit tenir un candidat. Rappelle. Et sur une «intuition» précise que la personne est sénégalaise.«On ne prend pas de gens de couleur sur ce type de poste», lui rétorque la secrétaire, dans l'établissement depuis 1987. Cette phrase, elle va encore la répéter deux fois. Notamment, quand François Masson, estomaqué, lui téléphone de nouveau, avec des témoins dont Abdulaye Marega. Puis une dernière fois, lors d'un appel effectué en présence du vice-président de SOS Racisme et des caméras de France 3.
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Abdulaye Marega se présente tout de même au restaurant. On lui demande s'il parle anglais ou espagnol. Ce n'est pas le cas. Sa candidature n'est pas retenue. Devant le tribunal, tout le monde reconnaît que les langues ne constituent pas un critère de sélection.
La plonge. Mais alors quelles sont les raisons ? «J'ai entendu parler d'une coiffure bizarre», rapporte la secrétaire. Des tresses. A l'audience, Abdoulaye Marega porte le cheveu ras. «Si c'était le cas, il aurait certainement fait un effort», suppose la magistrate. «J'essaye de voir quels critères ont été retenus», poursuit-elle. Comme le montre un rapport d'une inspectrice du travail, l'intégralité des 82 salariés travaillant en salle sont «des hommes de peau blanche» et 100 % des salariés à la plonge sont africains.
Face au tribunal, le président de l'association du Moulin-Rouge lâche : «Je ne suis pas au courant des critères. Des commis se présentent tous les jours.» Puis : «Je ne m'oppose pas à la couleur... Qu'on me condamne pour un truc pareil !» «Personne n'est condamné pour l'instant», lui rappelle-t-on. La juge essaye de démêler une énigme : en quarante ans, pas un seul noir ne se serait présenté au Moulin-Rouge pour un poste en salle. Le conseiller de la mission locale, qui voit défiler toute la journée des jeunes de toutes les couleurs souvent victimes de discrimination, a du mal à le croire.
Depuis, le Moulin-Rouge a décidé de recruter un commis noir. Certes. Mais il a été embauché une semaine avant l'audition du président de l'association par la police, relève l'avocat des parties civiles. Cela ne convainc pas le parquet. «Cela ne suffit pas de dire qu'on n'est pas raciste», indique la procureure. Après un réquisitoire très solennel, où elle reprend plusieurs fois le terme d'«apartheid» pour qualifier la politique de l'entreprise, elle demande 45 000 euros d'amende pour l'association, deux mois avec sursis et 3 000 euros pour la secrétaire, toujours en place après une procédure de licenciement avortée.
Jugement le 22 novembre.
d'après charlotte rotman Liberation.fr
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