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Mathieu Kérékou
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L'homme est né en 1933 à Kouarfa (Nord-Ouest du Bénin) et fréquenta dans le plus total anonymat l'école régionale de Natitingou dans les années 1940.
Au terme d'une scolarisation sommaire, il s'engage comme volontaire au sein des enfants de troupe en 1953 et évolua progressivement d'un pays africain à l'autre pour devenir sous officier.
A Fréjus, Saint Mexant et Montpellier en France, celui qui a terminé sa carrière avec le grade de général, n'a laissé que de très bons souvenirs après avoir obtenu d'excellents résultats. Il devient par la suite l'un des meilleurs officiers de son pays.
De façon certes prudente mais intelligente, il a été au coeur de plusieurs tractations politiques de l'époque, sans être l'homme lige d'un parti politique donné ou de l'une des personnalités ayant dominé la scène politique du Dahomey d'alors.
En 1972, il prépare avec deux autres officiers, un putsch qui le porte à la présidence de la République qu'il occupa plus longtemps que tous les autres chefs d'Etat béninois réunis, depuis l'indépendance du pays en 1960.
Patriote souvent desservi par sa trop grande générosité et son comportement laxiste à l'égard de nombre de ses collaborateurs, il fut le chef suprême d'une Révolution liberticide qui, de 1972 à 1989, a conduit son pays dans un chaos économique sans précédent et dut convoquer, en février 1990, la conférence des forces vives de la Nation qui engagea son pays sur la voie de la démocratie.
Battu à la présidentielle de 1991 par son Premier ministre d'alors, Nicéphore Dieudonné Soglo, Mathieu Kérékou se retira dans l'anonymat et se mura dans un mutisme absolu jusqu'à la fin du quinquennat de celui-ci en 1996.
Il revient au pouvoir en avril 1996 par les urnes avec "la bible à la main". Vainqueur en 2001 de son challenger de toujours, Mathieu Kérékou, dont certains doutent encore de la volonté d'organiser la présidentielle de dimanche prochain, ne pourra plus, selon les prescriptions de la constitution, prétendre à la magistrature suprême.
Remarquable sur le plan humain aux dires de ses proches, Kérékou est doté d'une exceptionnelle faculté d'adaptation. Aimé jusqu'à l'adoration, détesté et vilipendé jusqu'à la diabolisation, il ne laisse personne indifférent.
Homme énigmatique, imprévisible, insaisissable, doté d'un grand sens de l'humour, travailleur infatigable puissamment aidé par le destin, redoutable manoeuvrier sur le plan politique, sa biographie ne demeure pas moins un pan de l'histoire béninoise contemporaine.
Celui que la Presse béninoise appelle affectueusement le "Kaméléon" porte bien son nom (Chaad signifiant dans sa langue maternelle caméléon).
Pour l'historien béninois de renommée internationale, le PR Félix Iroko, de la période coloniale au début du XXIème siècle, aucun homme politique n'aura marqué la République du Bénin aussi profondément et aussi durablement que Chaad Mathieu Kérékou, fils de paysans de l'Atacora (Nord Ouest du Bénin).
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