
L'opposant guinéen Jean-Marie Doré a appelé le président de l'Assemblée nationale, successeur constitutionnel du président Lansana Conté, à activer la procédure de destitution de ce dernier afin de sauver le pays du marasme qu'il vit.
Au cours d'une conférence tenue lundi au siège de son parti à Donka et consacrée essentiellement à l'avenir de la Guinée, M. Doré a souligné qu'il n'est un secret pour personne que "la Guinée va mal (et que) le président Lansana Conté s'emploie depuis deux ans à désorganiser l'Etat et son gouvernement".
Face à cette "anarchie" au sommet de l'Etat, il y a lieu de trouver une solution en vue de sauver le pays de la "mort", a-t- il martelé, soulignant que son parti, l'Union pour le progrès de la Guinée, est résolument "pour le changement, mais par voie constitutionnelle".
A cet égard, Jean-Marie Doré a suggéré au président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, en tant que dauphin constitutionnel du président de la République, de déclencher la procédure de destitution de Lansana Conté comme le prévoit l'article 34 de la Loi fondamentale.
En cas d'empêchement du président de la République, en effet, la Constitution stipule que le président de la Cour suprême peut émettre le constat puis désigner le président de l'Assemblée nationale pour lui succéder.
"Lansana Conté obéit à des groupes de pression et n'a plus d'énergie pour imposer son pouvoir à son entourage. C'est pourquoi il a récusé le décret pris le 4 avril portant restructuration de son gouvernement", a déclaré le leader de l'UPG.
M. Doré faisait ainsi allusion au limogeage, le 5 avril dernier pour "faute lourde", du Premier ministre Cellou Dalein Diallo, 24 heures seulement après un remaniement ministériel dont les observateurs s'accordent à penser qu'il n'a pas plu au secrétaire général de la présidence, Fodé Bangoura, crédité d'une forte influence sur le président Conté. |