
Le dialogue inter-togolais annoncé depuis novembre 2005, va démarrer vendredi, a appris la PANA, de sources officielles à Lomé.
Selon un document du gouvernement faisant la synthèse des observations et propositions relatives au dialogue, une dizaine de jours suffiraient pour ces assises qui se dérouleront à Lomé et non à Ouagadougou, la capitale burkinabè, comme annoncé en février dernier.
Le même document indique que le dialogue fera le point sur la mise en oeuvre des 22 engagements souscrits le 14 avril 2004 par le gouvernement togolais auprès de l'Union européenne en vue de corriger le "déficit démocratique" ayant conduit à la suspension de la coopération avec le Togo depuis 1993.
Outre ce volet, les pourparlers entre les acteurs politiques et la société civile togolaise porteront sur les questions "très sensibles" des réformes institutionnelles, législatives et réglementaires, la révision du cadre électoral (code et fichiers électoraux), la recomposition et la revue des attributions des organes de contrôle et des institutions de régulation, particulièrement "ceux intervenant dans le processus électoral" en vue de préparer des élections libres et transparentes, précise le document.
Le dialogue traitera également de l'épineux problème de la réforme de l'armée et des forces de sécurité.
Sera également à l'ordre du jour, la question des réfugiés et des déplacés (ndlr : pendant les violences pré et post électorales d'avril-mai 2005 et évalués à plus de 40.000 personnes par le HCR), de même que les modalités de leur retour et de leur réinsertion.
Les assises préconisent par ailleurs la mise en place d'un mécanisme de suivi pouvant constituer un "cadre permanent de dialogue et de concertation sur les sujets et préoccupations d'intérêt national, de même qu'un "gouvernement de consensus ou transitoire d'unité nationale".
Cependant, le dialogue pourrait achopper sur la question de la médiation ou de la facilitation, à en croire des observateurs de la crise togolaise.
L'Union des forces de changement (UFC), principal parti politique de l'opposition, réclame la présence d'un médiateur durant les pourparlers, alors que le Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) et les autres formations politiques de l'opposition n'en font pas un préalable au dialogue.
Annoncé en novembre 2005, le dialogue inter-togolais a achoppé sur les problèmes de lieu de sa tenue, ses objectifs et la question de la médiation.
Son démarrage fut encore annoncé en février à Ouagadougou (Burkina Faso) mais, l'impréparation et les divergences relatives au lieu et à la médiation ont milité pour son ajournement.
Il a fallu la visite au Togo, en mars dernier, du président burkinabè Blaise Compaoré et de la mission d'évaluation des 22 engagement de l'UE pour relancer la machine aboutissant à la fixation de la date au 21 avril.
Si ce dialogue arrive à démarrer, il sera le onzième que les acteurs politiques organisent depuis 1990, date du début des contestations ayant abouti au processus de démocratisation du pays. |