
La défense du colonel Théoneste Bagosora, accusé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d’être le "cerveau" du génocide de 1994 dans son pays rencontrera la semaine prochaine à Paris l’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali pour un entretien à l’issue duquel elle pourrait décider de le citer à la barre.
"Je devrais le rencontrer la semaine prochaine à Paris. Je déciderai, après l’entretien, de le citer ou non comme témoin", a indiqué dimanche à la PANA, Me Raphaël Constant, l’avocat français du colonel Théoneste Bagosora.
Directeur de cabinet au ministère de la Défense pendant le génocide de 1994, Bagosora qui répond de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, plaide non coupable.
Il est en procès avec trois autres officiers de l’ancienne armée rwandaise défaite en juillet 1994 par l’ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir.
Leur procès s’est ouvert en avril 2002 et pourrait se terminer vers la fin de cette année en cours, selon les prévisions du TPIR.
Le colonel Bagosora qui présente sa défense depuis avril 2005 envisage également de citer comme témoin un ancien coopérant militaire français auprès de l’armée rwandaise en 1994, le colonel Jean-Jacques Maurin.
Me Constant indique qu’il attend de Paris l’autorisation de rencontrer l’officier pour un entretien qui doit se dérouler en présence d’un magistrat français.
Parmi les témoins qu’il a déjà cités, figure le Camerounais, Jacques Roger Booh-Booh qui était, pendant le génocide, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Rwanda.
L’accusation a pour sa part, cité, entre autres témoins, le commandant de la force des Nations unies au Rwanda en 1994, le général canadien Roméo Dallaire.
Basé à Arusha (Tanzanie), le TPIR a prononcé, à ce jour, 24 condamnations et 3 acquittements.
Perpétré par des extrémistes au sein de l’ethnie majoritaire hutue, le génocide d’avril à juillet 1994 a fait, selon l’ONU, près de 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsie. |